L’Ambassadeur des USA à propos de la sécurité au Nord du Mali: «Le Gouvernement malien doit mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le Gatia»

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L'ambassadeur des USA, SE Paul Folmsbee lors de la conférence de presse

Je vous remercie tous d’être venus aujourd’hui. Comme vous le savez, la journée d’hier était une journée importante dans la vie politique américaine avec la première d’une série de débats présidentiels entre Hillary Clinton et Donald Trump. L’élection présidentielle américaine est particulièrement unique cette année, parce que nous avons la première nomination féminine par un parti politique majeur, ainsi qu’un candidat qui a fait sa carrière dans les affaires, par opposition à une carrière en politique. Peu importe qui gagnera l’élection le 8 novembre: ce sera une élection historique.

Les journalistes jouent un rôle clé dans toute élection démocratique en faisant en sorte que les dirigeants politiques restent honnêtes, et en tenant les électeurs informés. Je prévois d’organiser un événement avec des journalistes maliens plus tard ce mois-ci pour discuter de l’un des débats présidentiels américains, et l’ambassade organisera un certain nombre d’événements tout au long de la saison des élections américaines, y compris un petit déjeuner au moment du décompte des votes le lendemain de l’élection.

Notre Directeur des Affaires Publiques, ici présent, pourra vous entretenir un peu plus sur certains des programmes que nous envisageons, mais j’ose espérer que vous allez suivre quelques-uns des débats de cette élection, et aussi la campagne électorale aux États-Unis cette année.

J’ai demandé à vous rencontrer tous aujourd’hui parce que je tiens à souligner l’importance que le gouvernement des Etats-Unis accorde à notre partenariat avec le Mali et notre engagement pour un Mali sûr, prospère et démocratique. La semaine dernière, les dirigeants du monde entier, y compris une délégation du Mali conduite par le président Keita, se sont réunis pour l’Assemblée Générale annuelle des Nations Unies. Une des réunions importantes à l’ordre du jour était une rencontre ministérielle sur la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali.

Je veux réitérer les principaux points du message des États-Unis au cours de la réunion ministérielle des Nations Unies la semaine dernière à New York. Le premier point qui est aussi le point le plus vital de la position des Etats-Unis est que le gouvernement du Mali doit assumer une plus grande responsabilité pour la mise en œuvre du processus de paix. L’accord de paix exige que certaines mesures de base de renforcement de la confiance soient prises immédiatement, y compris des patrouilles mixtes composées des éléments de l’Armée malienne et des groupes signataires.

Le gouvernement malien doit aller au-delà de l’adoption de lois et de mise en place de commissions, et se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali. Le gouvernement malien doit également mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA, un groupe de milice armée qui ne contribue pas à ramener la paix dans le nord du Mali.

Deuxièmement, en plus du GATIA, tous les groupes armés du Mali doivent être en conformité avec leurs obligations sous l’Accord de paix. Le comportement belliciste continu des groupes armés rapproche encore plus le nord du Mali du combat ouvert, menaçant la vie de civils innocents. Un tel comportement doit cesser si nous voulons avoir la paix.

Les représentants des groupes armés devraient également savoir que s’associer continuellement avec les acteurs terroristes, c’est courir le risque d’entrainer des sanctions internationales. Le non-contrôle du trafic de drogue par les groupes armés et leurs associés continue de contribuer à l’insécurité. Le trafic de drogue menace la sécurité du Mali puisque les terroristes et d’autres financent leurs opérations avec des produits mal acquis. Seuls les voyous et les criminels profitent de l’insécurité actuelle alors que les civils en payent le prix. Le gouvernement malien et le peuple malien ne peuvent pas et ne doivent pas accepter un tel comportement. Il doit cesser.

Les Etats-Unis restent un partenaire engagé aux côtés du Mali. Depuis 2013, le gouvernement américain a pris des engagements de plus de 1 milliard de dollars pour aider le Mali – assistance à la sécurité, aux soins de santé, à l’éducation, au développement des affaires et à la promotion de la culture malienne. Nous croyons que c’est seulement dans un environnement de paix et de sécurité que le Mali peut atteindre son plein potentiel et commencer à faire des progrès dans la lutte contre les nombreux défis auxquels est confronté le pays et ses 15 millions de citoyens dont la majorité est âgée de moins de 25 ans. Toutefois, cette aide ne peut être un succès sans un effort engagé du gouvernement malien pour faire avancer le processus de paix.

Malgré les défis auxquels le Mali fait face aujourd’hui, nous restons convaincus que la paix est possible. Le peuple du Mali, de Kayes à Kidal, mérite de vivre dans la paix et la sécurité et, en tant qu’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, je réaffirme le soutien total de mon pays au Mali et à la mise en œuvre réussie de l’Accord de paix malien.

Bamako, le 27 septembre 2016

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    La déclaration de l’ambassadeur des États Unis va dans le sens de l’accord de paix mais il doit veiller à l’équilibre entre parties prenantes au risque de créer une incompréhension et une insatisfaction généralisées, il est judicieux :

    – de ne pas faire porter tout le tort au Gouvernement Malien qui n’est qu’une partie prenante à l’accord de paix qui exige un compromis sur tous les sujets entre les parties prenantes et

    – d’adopter une attitude à équidistance entre les parties prenantes, en particulier entre les groupes armés Maliens non terroristes.

    Félicitations pour le soutien des États Unis au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

    En effet, l’Ambassadeur des États Unis au Mali, au nom du Gouvernement des États-Unis, a réaffirmé son plein soutien au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et a appelé toutes les parties à respecter scrupuleusement leurs engagements et les assure de leur détermination à appuyer leurs efforts dans ce sens.

    Les États Unis sont dans le même cas que l’État Malien, ce dernier, en plus d’être partie prenante, doit aussi veiller, dans ses prises de position ou dans ses agissements, à l’équilibre entre la CMA et la Plateforme sauf si un de ces regroupements ou au moins un de ses membres a commis des dérives avec des conséquences négatives sur la mise en œuvre de l’accord de paix ou sur la sécurité des populations ou du pays.

    Juste par la présence de GAMOU dans l’armée Malienne et chef de la communauté Imghad constituant à majorité le GATIA, le soupçon du lien de l’État Malien avec le GATIA peut être fait.

    C’est ainsi que l’État Malien doit faire attention à deux attaques :

    – celle de ceux qui l’accusent, comme les États Unis, ou pourront l’accuser d’être en relation avec le GATIA : il doit, donc, éclaircir sa position par rapport au GATIA (arrêter cette relation si elle existe pour plus de crédibilité), et

    – celle de ceux qui pourront l’accuser de ne pas bien jouer son rôle de garant de la mise en œuvre de l’accord de paix ou que les fruits de cet accord ne soient pas visibles sur la résilience des populations Maliennes, des régions, des communes et du pays, face à l’insécurité et à la prise en charge de leurs problèmes.

    Ce n’est pas parce qu’un acteur, ici les États Unis, faisant partie, d’ailleurs, de la médiation internationale, a pris une position sans complaisance (à eux de justifier leur position si le Mali en fait la demande) par rapport à une partie prenante (cas de l’État Malien) qu’il faille arrêter toute collaboration avec lui : d’autres acteurs diront ou insinueront la même chose compte-tenu de la position de GAMOU (dans l’armée Malienne et en liaison avec sa communauté Imghad créatrice du GATIA).

    Dommage que les États Unis n’aient pas pris de position par rapport à la CMA.

    Actuellement, il ne s’agit plus de savoir qui supporte ou pas l’accord de paix mais comment s’unir, indépendamment des bords politiques, autour de la mise en œuvre de cet accord pour résoudre les problèmes du Mali.

    Avec les dernières déclarations des uns et des autres (ONU, médiation internationale, CSA, Président IBK et Etats Unis), cet accord sera mis en œuvre très bientôt et les responsabilités des uns et des autres seront engagées.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

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