L’ambassadeur Gilles Huberson, à propos de Kidal : « Il est absolument nécessaire que chacun dépasse ses intérêts personnels »

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Pour l’ambassadeur sortant de la France au Mali, Son Excellence Gilles Huberson, « il est absolument nécessaire que chacun dépasse ses intérêts personnels pour œuvrer en faveur de l’intérêt général, celui du peuple malien, uni dans sa diversité et sur un territoire indivisible».

En poste depuis 2013, Gilles Huberson qui a cédé son fauteuil d’ambassadeur de la France au Mali à Mme Evelyne Decorps, avant de faire ses valises pour l’Ile Maurice, a échangé avec la presse. C’était le 13 septembre dernier en sa résidence. « Je ne pensais pas à avoir autant de mal à partir », a lancé le diplomate français en fin de mission. Selon Gilles Huberson, « plus d’un an après la signature de l’accord et la mise en place des structures de suivi, des progrès ont été enregistrés mais les efforts doivent se poursuivre ». Il a cité à court terme, la mise en place des autorités intérimaires, des patrouilles mixtes, le lancement du processus de DDR. « Par ailleurs, comme le prouve la situation actuelle à Kidal, il est absolument nécessaire que chacun dépasse ses intérêts personnels pour œuvrer en faveur de l’intérêt général, celui du peuple malien, uni dans sa diversité et sur un territoire indivisible. La médiation internationale, dont l’Algérie est le chef de file avec la participation de la France, est là pour appuyer les Maliens mais la volonté d’avancer ensemble est déterminante », a fait savoir Gilles Huberson. « J’ai confiance dans la mise en œuvre de l’accord de paix. J’ai confiance aux acteurs. Il faut avoir confiance. Ça va marcher… Les habitants de Kidal sont des Maliens. Il n’y a pas de raison de ne pas s’entendre. Il faut avoir confiance. Moi, j’ai confiance dans l’avenir », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur sortant de la France a salué le courage et l’engagement de l’ensemble des soldats, notamment français, qui ont payé le prix du sang pour contribuer à la stabilisation du pays. Pour lui, le terrorisme  recule au Mali. L’armée malienne monte en puissance avec des hommes mieux formés, équipés et motivés.

Sur l’aide au développement du Mali, il affiche une grande satisfaction. Au cours de ma mission, a-t-il dit, la France aura apporté une contribution de plus de 700 millions d’Euros, à laquelle il convient d’ajouter notre “part” dans le FED européen. Ces sous du contribuable français ont été consacrés à des actions concrètes, utiles, transparentes et vérifiables. Il a cité le projet de station de traitement des eaux à Kabala qui va permettre à un million d’habitants de Bamako d’avoir un accès à l’eau potable. Le diplomate en fin de mission a mis en avant les rénovations des lycées Bouyagui Fadiga et de Baraouéli, le barrage filtrant de Tessalit, l’électrification d’Anefis et la rénovation des marchés à Kidal.

L’appui au développement du Mali, selon Gilles Huberson, n’est pas qu’une affaire de coopération. « Les entreprises françaises doivent y prendre toute leur part. En 2015, elles ont ainsi obtenu un volume de contrats remarquable. Ce résultat exceptionnel s’explique tout simplement par le fait que les entreprises françaises connaissent le Mali, souhaitent y construire des partenariats sur la durée, sont les plus à même de répondre aux besoins du pays dès lors que la compétition est transparente et parce qu’elles se montrent raisonnables dans leurs prix », a reconnu le désormais ex-ambassadeur de la France au Mali qui espère avoir été un ambassadeur engagé au profit de son pays bien sûr, mais aussi auprès du Mali.

Chiaka Doumbia

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4 COMMENTAIRES

  1. « Il est absolument nécessaire que chacun dépasse ses intérêts personnels »: Huberson

    Mais la France garde ses intérêts:
    -bases militaires
    -franceafric
    -franc des colonies françaises d’afrique
    -francofollie
    ….

  2. Bonjour,
    Les Touaregs, tout comme les Peulhs et les autres composantes ethniques, font partie de la même nation Malienne, elles doivent toutes mettre le Mali en avant.

    Ne nous trompons pas de combat, le seul combat qui vaille c’est le combat démocratique pour un MALI UN ET INDIVISIBLE acceptant la diversité ethnique, refusant l’esclavagisme et permettant la libre administration des régions et communes.

    Nous y sommes.

    A travers l’accord de Bamako, c’est le Mali tout entier, via toutes ses composantes ethniques, qui est plus fort et qui gagne et non une ethnie donnée, qu’elle soit Touareg ou Peulhe ou autre.

    L’accord a opté pour le développement équilibré de toutes les régions du Mali en commençant par celles qui sont en retard, celles du nord du Mali.

    L’Union fait la force. Dans un Mali Un et Indivisible, cultivons la diversité (ethnique, culturelle, …) et l’union à travers la mutualisation de nos forces et de nos ressources issues de la régionalisation où chacun doit occuper sa place, nous serons encore plus forts.

    D’après l’accord de Bamako, cette régionalisation permet aux filles et aux fils d’une même région de gérer, ensemble, leurs régions (et communes) à travers la libre administration des régions (et communes).

    C’est ainsi que, malgré le poids du passé, nos frères et sœurs de Kidal, incluant les Ifoghas et les Imghads, doivent gérer ensemble la région de Kidal. Les accords de Annefis et Niamey, entre parties prenantes, vont dans ce sens.

    Le Mali est pour nous tous/toutes, nous devons, TOUS/TOUTES, chercher des solutions idoines à nos problématiques au lieu d’attendre que ça vienne toujours du haut.

    Le problème de Kidal est un des plus saillants mais la réconciliation concerne tout le Mali, y compris la région de Kidal, car le tissu social, aux niveaux national, régional et local, est affecté et l’impact de la crise (sur le vivre ensemble, …) et les amalgames induits ont affecté tout le Mali.

    Il faut, donc, travailler sur la cohésion sociale, la cohésion nationale, l’unité, cultiver la paix partout au Mali et ré-apprendre ou renforcer le vivre ensemble même si la solidarité et la force des liens ancestraux ont aidé à maintenir certains liens sociaux.

    Appliquons l’accord de Bamako, pour la paix et la réconciliation au Mali, sensibilisons partout sur cet accord et sa mise en œuvre, en particulier à travers la mise en place du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) , du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination via les patrouilles mixtes) et des autorités intérimaires, et faisons-le respecter strictement, franchement et sans complaisance par tous les acteurs, en particulier ceux qui l’ont signé (toutes les parties prenantes, la médiation internationale et les partenaires) et on résoudra le problème de Kidal.

    D’où ma contribution que je conseille de lire ou relire. Elle est intitulée “Accord de Bamako : Comment garantir son respect et l’engagement des parties prenantes ?”

    A propos de cette contribution, j’avais écrit il y a bientôt un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, une lettre ouverte en ligne, adressée au Président, Ibrahim Boubacar Keïta, aux Maliens et aux Partenaires, pour proposer une approche pour répondre à cette question.

    Engageons-nous, honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) et mettons, TOUS/TOUTES, rapidement, en œuvre, cet accord.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

    • Respecté, Dr ANASSER AG RHISSA, vous savez, s’il y avait des hommes de votre qualité dans le gouvernement du Mali d’aujourd’hui, je suis sûre la situation allait très vite changer. En vous lisant, je me dis enfin voila quelqu’un qui pense comme moi, exactement. Que le bon Dieu vous garde longtemps à nos côtés..Amen

      • Bonjour,
        Merci frère, Big Joe, de votre appréciation et du respect que vous m’accordez.. Merci de penser comme moi.

        Je sollicite l’intervention de tous les acteurs (parties prenantes, médiation (ONU/MINUSMA, UA, CEDEAO, …), partenaires (OIF, UE, PTF, …), CSA, CNCA, Président de la République, Président de l’assemblée nationale, Premier Ministre, Haut représentant du Président de la République, ministres, …) et de tous les citoyens pour la prise en compte de cet appel.

        Bien cordialement
        Dr ANASSER AG RHISSA
        Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
        TEL 00223 95 58 48 97

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