Son Excellence, l’ambassadeur du Mali à Berlin, Mme Fatoumata Siré Diakité vient de faire don d’un lot de Corans, à l’Association malienne pour l’Unité et le Progrès de l’Islam (AMUPI). Une source de satisfaction pour les fidèles musulmans du Mali ? Certainement oui, seulement si la donatrice ne s’était pas récemment insurgée contre des dignitaires religieux suite au débat sur le code des personnes et de la famille. Qu’à cela ne tienne, l’Islam étant la religion du pardon et de la tolérance, on imagine qu’elle veuille faire amende honorable. Hélas, le geste de Mme Fatoumata Siré Diakité n’est pas motivé par la seule volonté de s’amender. Il a malheureusement des relents politiques et politiciens. Le parti PDES dont elle est membre est passé par là. Sa gestion peu orthodoxe des ressources de l’Ambassade du Mali à Berlin aussi.
C’est une Fatoumata Siré Diakité voilée, de la tête aux pieds et se faisant toute petite devant les dignitaires musulmans qui remettaient symboliquement un exemplaire du Coran au Président de l’AMUPI à la faveur d’une cérémonie retransmise sur les antennes de la télévision nationale le vendredi 20 août dernier.
L’ancienne présidente de l’Association pour la défense et la promotion féminine (APDF) aurait-elle, à tout hasard renoncé à son combat initial ? Loin s’en faut ! Le geste de la diplomate n’était plus ni moins qu’une opération de charme visant à faire oublier ses offenses et affronts aux dignitaires religieux qu’elle a récemment accusés de s’en être pris à l’Imam de Kati au simple motif que ce dernier a défendu le code des personnes et de la famille. Madame Fatoumata Siré Diakité a alors fustigé l’attitude des Oulémas, les accusant de n’avoir même pas lu, à fortiori compris les documents relatifs au nouveau code.
Que s’est-il donc passé ? Madame Fatoumata Siré Diakité se serait-elle désormais membre à part entière d’une Zabhya ou militante affichée de l’Association des Femmes Musulmanes du Mali ? Ni l’une ni l’autre. C’est tout simplement dans le but de se faire une virginité politique qu’elle a entrepris de changer de fusil d’épaule. Membre fondateur du PDES, elle aspire, dans un proche avenir, à briguer un poste électif. Mais pareille entreprise doit être se planifiée pour espérer rencontrer un succès. Mais après avoir passé le plus clair de son temps à défier la communauté musulmane, il va s’en dire qu’elle doit s’attendre au retour de la manivelle. Ses plans peuvent être contrariés par une seule consigne émanant des associations musulmanes de ne voter pour elle. Ceci explique donc cela.
Mieux encore. Les "amis d’Amadou", l’on s’en rend compte, préparent désormais l’après ATT, d’où justement la création du très controversé PDES. Au delà des aspects politiques, il s’agit également pour certains d’entre eux d’une question de survie tout court. Nombre d’entre laissent derrière eux une gestion calamiteuse au sein de leurs structures respectives. Par rapport au cas de Madame Fatoumata Siré, Diakité, la CASCA n’y est pas allée par le dos de la cuillère dans son rapport 2009 (lire encadré). Les contrôleurs ont même suggéré la transmission de son dossier aux juridictions compétentes.
B.S. Diarra