La récente visite de Manuel Valls, Premier Ministre français au Mali a été l’occasion d’une déclaration qui a retenu l’attention et sonné comme une interpellation collective.
« UNE GRANDE PARTIE DU DESTIN DE LA FRANCE SE JOUE EN AFRIQUE »
Le jeune Premier Ministre a affirmé avec franchise qu’une grande partie du destin de la France se jouait en Afrique. Cela explique pourquoi son pays qui en mesure toute la portée, met tant de précautions à soigner ses relations sur le continent, afin de protéger la route des approvisionnements en matières premières, des débouchés commerciaux pour ses produits. La diplomatie, la coopération militaire, la politique française en général sont toutes orientées et dédiées à la réalisation de ces objectifs stratégiques. Belle leçon de réalisme et de pragmatisme dont nous devrions savoir nous inspirer et quitter le terrain stérile et mesquin des querelles de personnes, d’accaparement des postes et des ressources publiques. Autant dans les grandes démocraties les hommes politiques savent mettre l’accès sur les objectifs stratégiques qui donnent un contenu à leur leadership, autant en Afrique à quelques exceptions près, on vit des drames affligeants provoqués par des responsables politiques aveuglés par le nombrilisme, la médiocrité de leur projet, et qui finissent par conduire leur pays à la ruine.
UNE GRANDE PARTIE DU DESTIN DU MALI SE JOUE A L’EXTERIEUR
Le Mali dont une grande partie du destin se joue à l’extérieur (nul n’ignore le rôle social et l’apport financier de la diaspora), sort progressivement d’une crise très grave qui aurait pu l’anéantir en tant que nation plurielle riche de sa diversité. Il a besoin de se restructurer rapidement autour de l’adoption et du partage des trois préoccupations suivantes :
1 . Reconstituer les forces de défense et de sécurité pour qu’elles deviennent une entité capable de relever le défi de la protection de l’intégrité du territoire, la sécurité des citoyens, la relance de l’économie nationale ;
2 . Faire de la diaspora malienne comme cela avait été demandé à la Conférence de Montreuil le 10 avril 2013, puis réaffirmé à la Conférence internationale des donateurs de Bruxelles le 15 mai 2013, l’un des piliers de la relance économique post-crise au Mali ;
- Instaurer sans délai un dialogue franc entre toutes les parties prenantes de la construction nationale : acteurs politiques, société civile, partenaires techniques et financiers, pour s’entendre sur les meilleures conditions de la mise en œuvre des deux premiers points.
La répétition étant une vertu pédagogique, ici comme ailleurs, le secret de la réussite ne réside ni dans les intrigues, ni dans les comportements opportunistes. Il réside dans le travail bien fait, dans l’amour du prochain et du pays, dans la patiente construction du leadership, dans la saine appréciation des réalités.
Mahamadou CAMARA
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