Grève du syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères : Moctar Ouane s’explique

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Le syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (Syltae) est en grève illimitée depuis le mardi 22 février. Le syndicat qui avait fixé le délai d’un à trois mois dans le procès verbal de conciliation qu’il a signé le 16 février avec la commission de conciliation et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a finalement mis en exécution sa menace, avant même la date de son ultimatum.
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Selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, rencontré à son département, tous les 27 points de revendication qui ont fait l’objet d’examen ont plus ou moins fait l’objet de consensus, sauf deux. Il s’agit du volet statutaire et des indemnités.    

Le premier, qui fait l’objet d’un désaccord, concerne la relecture des statuts du personnel. Ce point est presque résolu, car le projet de décret portant statut particulier du personnel des travailleurs des affaires étrangères est programmé pour le Conseil des ministres de ce mercredi 23 février. Mais, si le gouvernement est prêt à adopter un statut particulier pour les cadres diplomatiques, tel n’est pas du goût des syndicalistes qui placent la barre très haut en revendiquant un ‘’statut autonome’’. Cela n’est pas conforme, soutient le ministre, à la constitution qui prévoit un statut général pour les fonctionnaires, avec une particularité pour les magistrats et les militaires.       

Le second point de discorde concerne les indemnités qui ont été porté à 20 000 Fcfa, à la satisfaction des travailleurs, au moment où l’actuel Premier ministre Modibo Sidibé avait en charge les Affaires étrangères. Aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane propose de les porter à 80 000 Fcfa. Ce qui aura une incidence financière de 200 millions de Fcfa. Mais il bute à un niet du Syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (Syltae) qui table sur 900 000 Fcfa non négociable. « Pour quelqu’un qui a 900 000 Fcfa en indemnités, il luifaudra plus de 1 millions de Fcfa en salaire. Le ministre lui-même n’a pas un million comme salaire », proteste le ministre. Je serais heureux qu’un cadre puisse gagner cela en indemnités, puisque j’en bénéficierais en tant que cadre, mais je sais que les moyens de l’Etat ne le permettent pas présentement, a expliqué Moctar Ouane. Ce langage de vérité tenu par le ministre Moctar Ouane semble lui coûter le refus du syndicat de retirer son mot d’ordre de grève.         

Pendant ce temps, la section syndicale des affaires étrangères du Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat, affilié à l’Untm, a appelé ses travailleurs à ne pas suivre ce mot de grève. Il est à préciser que deux syndicats évoluent parallèlement au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. L’un affilié à l’Untm et l’autre (des grévistes) libre. Le premier a dénoncé cette grève qui, de l’avis du département, n’a pas paralysé l’administration qui a fonctionné à 90 %, et aucune ambassade ne serait concernée, selon un chargé de mission en fonction au département. Les revendications des syndicalistes tournent autour de la gestion interne du département central, le statut des travailleurs et les avantages à accorder au personnel. « Le traitement (salaire) a été revu et souvent multiplié par deux ou trois ». Parlant des avantages, le ministre Moctar Ouane a souligné une particularité concernant l’indemnité que perçoivent les conjoints des diplomates, la gratuité des logements et des traitements médicaux.            

Un  point de revendication porte  sur les missions qui, de nature, sont des missions de l’extérieur. Les missions étant des activités suivies par les directions, c’est aux directeurs de déterminer les cadres qui doivent y aller, selon les objets de ces missions. Le ministre, contrairement à la revendication syndicale, a prôné la préservation pour les directeurs de la possibilité de désigner les cadres compétents pour telle ou telle mission.   

Il en est de même quand le syndicat revendique pour chaque cadre 250 litres d’essence par mois. Le ministre ne dit pas le contraire, mais il ne lui appartient pas de s’ingérer dans la gestion des dotations en carburant, alors que celui-ci est laissé à la disposition des directeurs nationaux qui en décident. Le ministre les a donc mis devant leur responsabilité.        
rnCette grève qui vient prolonger celles annoncées par les syndicats de l’Enseignement  supérieur et secondaire en ajoute à la détérioration du climat social. Cependant une question brûle les lèvres : quelle est la motivation réelle d’une revendication qui exige de porter des indemnités de 20 000 à 900 000 Fcfa par mois ?
rnB. Daou
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