La longue liste d’Ambassadeurs et de Consuls généraux rappelés la semaine dernière au pays fait des vagues dans les milieux diplomatiques et politiques et même au sein des populations. Chacun y va de ses commentaires, sans trouver une raison objective de remplacer ces diplomates à quelques encablures de l’élection présidentielle. Point commun de convergence : la décision est inopportune.
La nouvelle est tombée lors du Conseil des ministres du mercredi 10 juillet dernier : le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, rappelle au pays 10 Ambassadeurs et 2 Consuls généraux. Plus précisément les Consuls du Mali à Abidjan et à Tamanrasset (Algérie) et les Ambassadeurs accrédités auprès du Burkina, de la Chine, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Ghana, de la Guinée Equatoriale, de l’Inde, de la Mauritanie, de la Suisse, et des USA. Les ambassadeurs en poste en Allemagne, en Angola, au Canada, en Ethiopie, au Japon et en Tunisie auraient été déjà relevés.
A quelques jours de l’élection présidentielle qui marque la fin de la transition, cette décision du chef de la diplomatie malienne de faire le ménage au sein des ambassades et consulats du Mali à l’extérieur, est aujourd’hui très mal accueillie par l’opinion et se trouve au centre de toutes les supputations. Cela était d’autant plus attendu que rien ne saurait justifier le rappel de certains de ces diplomates qui entament à peine leur 2è ou 3è année.
Déjà, le président de la République par intérim et le ministre des Affaires étrangères sont indexés et soupçonnés de vouloir procéder à des nominations massives à quelques jours de leur départ. A quelle fin ? Mystère. Est-ce pour mettre les futures autorités du pays devant les faits accomplis ? Sans doute. Est-ce pour récompenser des hommes ? Certainement.
D’autres Maliens pensent que la mesure frappe des diplomatiques savamment triés sur le volet et reconnus pour leur rapprochement avec l’ancien président Amadou Toumani Touré.
Pourquoi la décision du ministre Tiéman est encore inopportune ? A cause des délais. En effet, l’entrée en fonction d’un Ambassadeur est très longue, la procédure d’accréditation obéissant à des règles.
En outre, le retour des diplomates rappelés nécessite de moyens financiers, qui ne semblent pas être aujourd’hui à la disposition de l’Etat malien. A titre de rappel, le coup d’Etat de mars et la crise ont eu des répercussions sur le mouvement des diplomates maliens. En effet, des Ambassadeurs, en fin de mission, avaient été rappelés, depuis le mois de janvier 2012. Mais, ils n’ont pu revenir au pays ou rejoindre leurs nouveaux lieux d’affectation, à cause de problèmes financiers. Car, le ministère des Affaires étrangères n’a pas été capable de faire face aux dépenses liées à ces changements…
Donc, ceux qui seront nommés dans les représentations diplomatiques « vacantes » ne sont pas sûrs de rejoindre leurs pays d’accréditation avant la fin de la transition. Sans oublier que « les rappelés » sont déjà très avancés dans l’organisation matérielle de l’élection présidentielle du 28 juillet.
Un dernier groupe de Maliens voient la main de Kati dans tous ces mouvements au sein de nos ambassades à l’étranger.
Salif Diallo
M. le journaliste vous n’avez rien apporté comme information. En quoi, le rappel des Ambassadeurs au pays constitue une supputation ? Ce n’est pas le Ministre des Affaires Étrangères qui doit faire face aux dépenses mais plutôt le Ministre des finances.
C’est pour cela justement que le ministre des finances a ete releve il y a 1 mois!…Mystere…Reflechissez encore
Ce rappel a d’autres conséquences diplomatiques c’est de mettre les pays d’accréditation mal à l’aise.Bon nbre parmi eux hésitent à donner leur aval à des projets d’accréditation orchestrés par un pouvoir de Transition qui est à 2 semaines de sa fin.La sagesse et le bon sens voudraient qu’on laisse ce boulot au Président rentrant qui,je suis sur,étalera ce rappel sur le temps;cout financier oblige.
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