Diplomatie et coopération internationale : Un recadrage s’impose pour rendre la monnaie à nos amis

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La crise qui secoue notre pays depuis janvier 2012, aura certes été très éprouvante à plus d’un titre. Cependant, elle a au moins permis à l’Etat malien, surtout aux populations maliennes de savoir qui sont réellement nos amis et sur lesquels nous pouvons  compter dans les moments difficiles. Sans démagogie.

Tiéman Coulibaly- Pour le chef de la diplomatie malienne, il faut débarrasser définitivement le nord du Mali du fléau terroriste et recréer une économie normale appelée à se substituer à l'économie criminelle qui prospère depuis plusieurs années. Reuters
Tiéman Coulibaly- Pour le chef de la diplomatie malienne, il faut débarrasser définitivement le nord du Mali du fléau terroriste et recréer une économie normale appelée à se substituer à l’économie criminelle qui prospère depuis plusieurs années.
Reuters

 Il est aujourd’hui une évidence établie que certains pays voisins et non des moindres, ont pris une part plus qu’active dans la situation que traverse le Mali depuis plus d’un an. Toutes les sources concordent à reconnaître que des pays comme la Mauritanie, l’Algérie, l’Egypte, le Qatar et l’Arabie saoudite, entre autres, ont soit financé la double action des séparatistes et des jihadistes pour déstabiliser le Mali, soit les ont armés ou leur ont apporté une caution morale et diplomatique en ne rien faisant qui puisse compromettre leurs sales besognes envers le Mali.

Les très respectueux “Canard Enchaîné”, “Le Monde”, “Le Nouvel Observateur”, entre autres, tous des médias français, ont mis en lumière cette implication ou tout au moins la complicité passive des gouvernements de ces différents pays dans la fulgurante action de déstabilisation et d’envahissement du territoire malien par les bandes de narcotrafiquants, de terroristes et du crime organisé, habillées pour la circonstance sous les couverts fallacieux de “l’indépendance” et de l’application de la “charia” islamique.

Le monde entier sait à présent qu’il ne s’agissait là que de purs prétextes pour assouvir d’autres ambitions lugubres et moyenâgeuses ne pouvant s’accommoder ni avec le droit international ni avec les droits de l’Homme et encore moins avec le respect des libertés fondamentales et de la démocratie.

Aujourd’hui, dans la conscience populaire du peuple malien, ces pays ont fait le choix de privilégier des intérêts égoïstes et partisans au profit de quelques individus et au détriment de l’écrasante majorité des Maliens et de la nation malienne. Qui faute doit être puni ou sanctionné, selon les principes fondamentaux de la coexistence pacifique dans le monde.

Depuis les mouvements de libération des indépendances africaines, jamais le Mali n’a été impliqué jusqu’à ce jour dans aucune action souterraine visant à déstabiliser un pays voisin, encore moins un pays “ami et frère”. Au contraire, de l’indépendance en 1960 à nos jours, le Mali n’a ménagé aucun effort tant sur le plan diplomatique que matériel et financier pour porter secours et assistance à ses voisins chaque fois que nécessaire.

C’est ainsi que l’actuel président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a longtemps séjourné à Gao pendant la guerre de libération de son pays. Quant à la Mauritanie, il n’y a pas si longtemps que des milliers de Noirs mauritaniens avaient trouvé refuge en terre africaine du Mali pendant qu’ils étaient pourchassés et terrorisés par les régimes successifs de leur pays.

Certains d’entre eux ont nourri un moment l’idée de transformer leur combat pour la reconnaissance de leurs droits légitimes de citoyens à part entière en lutte armée, mais n’ont jamais bénéficié pour cela d’un quelconque soutien de la part notamment des pays concernés tels le Mali et le Sénégal. Aujourd’hui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Ançar Eddine ont été accueillis, nourris, blanchis et armés à partir respectivement de la Mauritanie et de l’Algérie. C’est à partir de ces deux pays qu’ils ont convergé vers le Nord de notre pays lourdement armés avec toute la logistique y afférente.

Les derniers sommets de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI) ont mis à nu les velléités belliqueuses de certains membres de ces deux instances internationales vis-à-vis de notre pays, voire de la sous-région ouest-africaine et l’ensemble des pays de la bande sahélienne.

Des pays qui peinent à se forger en véritable nation, n’hésitent pas à taper du poing sur la table au besoin surtout dès lors que leur souveraineté est remise en cause. Pour avoir longtemps subi et encaissé les pratiques malveillantes de la part de certains de ses voisins, le Mali doit désormais faire siennes les règles de la réciprocité en la matière.

C’est possible et vraisemblablement aussi vrai que la diplomatie a ses raisons que la raison ignore souvent. Toutefois, la brillante communication de Sa Majesté Mohammed VI du Maroc présentée récemment à la tribune du dernier Sommet de l’OCI tenu en Egypte en faveur de notre pays à l’instar des nombreuses autres voix qui se sont élevées dans ce sens à travers tout le continent ainsi que des nations civilisées, doit inciter le Mali à revoir sa coopération dans le monde en général, et plus particulièrement avec ces pays qui s’affichent désormais comme “ses ennemis” et/ou “ses amis”.

Il y va de la crédibilité de notre diplomatie, de l’intérêt supérieur et du rayonnement de notre pays en tant que nation jalouse de sa souveraineté et attachée aux valeurs de respect et de considération mutuelle réciproques.

Aucune attitude d’hypocrisie ou de démagogie ne doit plus jamais être cultivée ou entretenue à ce sujet vis-à-vis de tous ceux qui nous entourent et qui ont fait le libre choix d’être dans l’un ou l’autre des deux camps (ennemis et amis). Car, nul ne peut être à la fois loup et berger.

Trop c’est trop !

Bréhima Sidibé

Commentaires via Facebook :

22 COMMENTAIRES

  1. mr le ministre vous etes mon meilleur ami, je vous remercis infiniment pour ce que vous faite pour le mali, nous avons besion des jeunes cadres visionnaire comme vous. je partage votre point de vus. mr tieman hubert coulibaly, aussi je te demande de fournir encore beaucoup deffort pour nous mettre sur le chemin de la grande diplomatie cest a dire avecles grands pays du monde israel et autres. nous comptons sur vous tieman hubert.

  2. Quel que soit ce qui se dira, le Burkina a aidé le Mali en faisant traîner l’attaque des djihadistes qui aurait pris tout le monde au dépourvu. Si cela n’avait pas été, l’heure était au grincement de dents!

    • Mon cher, certes le Burkina (BLAISE) a repoussé l’échéance de l’occupation complète du Mali.
      Cependant, ce n’était PAS POUR AIDER le Mali, c’était pour oeuvrer à la libération des otages français… C’était du gagnant gagnant pour Blaise (les 10%) et Ansar Dine soutenir l’effort de la conquête avec le magot.
      Voyant que les nouvelles autorités françaises n’étaient plus chaudes pour cela, en plus Kati étant très très préoccupé à REDRESSER les DÉMOCRATES, les choses ont pris une autre tournure…

  3. Cher homonyme,Brahim,la sagesse commande,que les interêts du Mali et de toute diplomatie réaliste,est d´oeuvrer d´abord pour la consolidation de ses liens avec ses voisins immediats,qui ne sont autres que l´Algerie et la Mauritanie.Etant de ceux qui ont critiqué la non participation de ces deux pays,et dont un est le mien,et sans prendre partie pour le regime de la Mauritanie,j´apporterai deux précisions de taille.Il est inexact que les touarègues armés viennent de la Mauritanie ou de l´Algerie,car tous nous savons qu´ils viennent de la Libye,où Kadafi les a armé,financié,et après sa chute,se sont rendus au Mali,via le Niger.D´autre part,la Mauritanie,a exorté le Mali á combattre le terrorisme,mais en vain,au point d´avoir été la cible de la classe politique malienne et de la presse,lorsqu´elle a usé du droit de poursuite sur le propre territoire malien.Quand les touarègues maliens armés ont solicité refuge en Mauritanie,les forces armées mauritaniennes les ont tout simplement desarmé.Quand au fait de la presence en Mauritanie de certains membres du MNLA,cela ne peut faire scandale,car les FLAM ont toujours ´´eté hebergé,et par le Mali,et par le Sénégal.Cette presence doit d´ailleurs être rassurante,car au moment de négocier,la Mauritanie defendra contre vents et marées l´unité du Mali.En definitive,taisons les passions,et revenons á la raison,car les autres iront,et nous nous resterons,condamner á vivre dans la paix et la concorde,et lá doit-être la ligne droite de la diplomatie de nos trois pays.

  4. La triste réalité c’est qu’on choisit toujours de s’en prendre aux autres en oubliant notre propre responsabilité, Blaise n’a jamais obligé et ne peut même pas obliger les responsables maliens à négocier si nos pseudo-diplomates n’avaient pas fait le déplacement il n’y aurait jamais eu de négociations à moins qu’ils aient fait le déplacement pour juste d’offrir des vacances dans des hôtels de luxe.
    Même cette offensive qui faillit causer la chute du pays entier a été causé par un incident de entre la délégation de Lyad et la nôtre, ils ont dit avoir été méprisé ce qui a conduit les djihadistes à rompre les négociations et à reprendre les hostilités. Je ne suis pas diplomate mais au moins je sais que quand on est en position de faiblesse ce qui était le cas de Mali on évite d’irriter la partie adverse parce que en cas d’épreuve de force on a tout à perdre, c’était des amateurs ce n’est pas parce qu’on respecte quelqu’un qu’on est d’accord avec lui, si au moins il y avait une force d’interposition on aurait pu se comporter comme l’a fait notre délégation, mais dans notre cas soit on ne va pas négocier et on règle le problème militairement soit on va négocier et au quel cas on respecte l’adversaire.

  5. Arrêtez de porter des accusations contre ces pays. Le problème du Mali, c’est la conséquence de la mauvaise gouvernance. Point. Lorsque l’Algérie ou la Mauritanie traitaient l’Etat malien de « voyou », cela n’a rien signifié pour vous. Lorsque la Mauritanie dit que les narcotrafiquants s’approvisionnaient en carburant à Tombouctou, au grand dam des forces de sécurité, instruits de ne pas les inquiéter, cela n’a pas constitué matière à écrire, n’est-ce pas ?
    Les medias français deviennent très sérieux dès qu’ils mettent « en lumière cette implication ou tout au moins la complicité passive des gouvernements de ces différents pays », qu’en est-il lorsque les mêmes sérieux titres évoquent la complicité de la classe politique et une certaine hiérarchie militaire dans la négociation pour la libération des otages et le trafic de drogue ?
    Ce sont nos propres dirigeants, bénéficiant de la confiance de nos votes, qui ont privilégié des intérêts égoïstes et partisans, avec une bande de narcotrafiquants et de preneurs d’otages, au détriment du peuple malien, auquel ils doivent tout. Le Mali était déjà occupé à se déstabiliser soi-même, et donc n’a pas eu le temps de s’occuper des autres. Il n’y a de « pays ami et frère » que dans le discours, dans la réalité il n’y a que des intérêts et le mali est passé à côté de la défense des siens. Tout le problème du Mali est parti justement de l’accueil, les mains ballant de cadeaux, par ATT et ses acolytes, jadis Mouvement citoyen, aujourd’hui FDR, réservé au MNLA et Ansardine arrivant de Libye.
    Le mali doit faire d’abord siennes les règles de la bonne gouvernance, du patriotisme, de l’amour du pays et du prochain, de la gestion vertueuse, car il a longtemps subi la trahison de ses élites dirigeantes. Ici est le problème. Il convient dès lors de sortir du cycle de la médiocrité dans laquelle AOK a enfermé l’école et par laquelle ATT a condamné l’armée. Arrêtez de jouer aux victimes car nous ne sommes pas des victimes, nous sommes des loups tombés dans notre propre jeu. Je te renvoie à l’éditorial de ton excellent confrère Adam Thiam « Porter le cœur de Seydou Keïta pour émerger ».

    • Bien dit! Mais c’est pas parce que le voisin est mauvais qu’il faut mettre du feu à sa maison, cher ami! Nous savons les limites de notre système de gouvernance. Cela ne doit pas être une porte ouverte pour les autres à vouloir détruire notre pays.

    • Merci à Adam Thiam pour sa pertinente analyse parue dans le Républicain du jour. Mais il me semle qu’il a certainement oublié le blocage, qui ne dit pas son nom, des fonds destinés à soutenir nos soldats sur la ligne de front sur un compte dans une super banque de la place. A peine si nos soldats ont de quoi manger à leur faim quotidiennement. Selon Daniel Tessougué le PG près la Cour d’Appel “ils sont dans un état pitoyable de dénuement total…” Ainsi va le Mali, notre Maliba que d’aucuns ont vite transformé en Malini pour bien longtemps. Hélas! Mille fois hélas!

  6. J’entends tout sauf l’essentiel, vous accusez toujours les autres en oubliant que même si le Mali implose ça n’empêchera pas les pays voisins de continuer à exister certes il subiront les dégâts collatéraux mais ils pourront toujours les contenir contrairement à nous qui n’avons pas pu contenir 5.000 hommes aussi bien armés et organisés étaient-ils. Vous avez tous oublier le principe qu’un pays n’a ni amis ni ennemis tout est question d’intérêt, je remercie infiniment les nigériens ils nous ont montré qu’aussi pauvre soit leur pays il vaut 1000 fois mieux que le notre. Leur intervention ils l’ont fait pour eux même d’abord car le nord depuis son occupation servait d’endroit d’entrainement où les nouvelles recrues djihadistes du monde entier venait s’entrainer et leurs rangs grossissait chaque jour qui passait. les nigériens ont fait ce qu’aucun dirigeant malien n’a jamais fait l’anticipation parce qu’ils savaient que si les rangs des islamistes continuent à grossir arrivera bien un moment où ils ne pourront plus les contenir ce qu’ils avaient toujours su faire contrairement à Bamako où les leaders ont continué à se déchirer entre eux en oubliant que pour bénéficier des fastes du pays il faut déjà que ce dernier continue à exister et sans la France tout le monde sait ce qui se serait passer. Comme l’a dit un intervenant quelle est la légitimité de Tiéman qui viens de nulle part sans aucune expérience pour conduire la diplomatie malienne ?

  7. Quoi qu’il en soit une amitié ne se décrète pas elle se vit dans les actes, faits et gestes de tous les jours. A chacun de faire son propre bilan (une forme d’introspection)en ce qui concerne ses relations avec ses voisins afin de se situer par rapport aux 2 camps.

  8. Le mali a agressé à deux reprises le BF et ça tu n’en fait pas cas et fort heureusement qu’il a vu du fer et du feu en face. Regardez plus loins que le bout de vos nez

    • Cher monsieur Hassam, si tu ne le sais pas renseignes-toi sur le sujet que tu présente si maladroitement. De nombreuses sources existent en la matière sur ce sujet précis. C’est mieux que de dire des contre vérités.

  9. Les pays voisins ennemis du Mali: Algérie et Mauritanie.
    Les pays voisins amis du Mali: Niger, Nigéria, Sénégal
    L’ami non voisin: Tchad
    Le voisin sournois: Burkina Faso (otage de son Président) mais les burkinabé sont clean.
    Le voisin attentiste: La Côte d’Ivoire (On y pense que les maliens auraient joué un rôle dans le conflit ivoirien.

      • Quoi qu’il en soit une amitié ne se décrète pas elle se vit dans les actes, faits et gestes de tous les jours. A chacun de faire son propre bilan (une forme d’introspection)en ce qui concerne ses relations avec ses voisins afin de se situer par rapport aux 2 camps.

    • Super, le Powerpoint…Mais je ne savais pas que le Nigéria etait voisin du Mali 😆 😛 😀

    • Une amitié ne se décrète pas elle se vit dans les actes, faits et gestes de tous les jours. A chacun de faire son propre bilan (une forme d’introspection)en ce qui concerne ses relations avec ses voisins afin de se situer par rapport aux 2 camps.

  10. la diplomatie malienne n’a jamais et agressive car des non initiés sont bombardés ds nos ambassades prkoi faire?commerce;trafic de visas,obtention et attribution de passport diplomatiq à leurs copines.he maliens aimez ce pays,et puis tout le monde es diplomate dans pays.

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