Consulat de France au Mali : La loi de Patrick Mazounie sur les demandes de visas

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Par semaine des centaines de demandes de visa sont rejetées sans explications par le Consul.  L’exaspération est à son comble, et le diplomate français se refuse à tout commentaire sur le sujet. Enquête sur un réseau et le comportement d’un homme très décrié par les demandeurs maliens de visas.

On sait que l’immigration vers la France est très dure pour les candidats maliens, notamment depuis le fameux concept d’"immigration choisie" inventée par Nicolas Sarkozy. Mais depuis deux ans, les choses vont de mal en pis. Et un tour devant l’ambassade de France au Mali permet d’établir l’ampleur du blocage et le parcours du combattant des demandeurs de visas. On estime à plus d’une centaine le nombre de demandes par jour et 90 % sont rejetées. A croire que chaque demande est accompagnée du paiement de 40 000 F CFA (non remboursables), il y a de quoi se faire une idée des ressources générées par la délivrance des visas.

 

L’année académique ratée par une dizaine d’étudiants

Parmi les victimes de ce durcissement, l’ancien ministre de l’Economie, puis des Mines, Abou-Bakar Traoré. De sources dignes de foi, nous avons appris il y a un mois que l’ex-membre du gouvernement Modibo Sidibé s’est vu refuser sa demande de visa. Il aura fallu, nous apprend-on, l’intervention de cadres de la présidence du Mali pour qu’il obtienne finalement le sésame. Au même moment, le vice-président du RPM (ancien ministre de l’Economie et des Finances sous Alpha Oumar Konaré) souffrait le martyre avant d’avoir son visa pour soigner en France.

Des exemples de refus de visas ou de tracasseries dans l’obtention de ce document français, on n’en compte pas du bout, et le phénomène crée une profonde exaspération. Au niveau de l’Etat malien, rien ne semble préoccuper, et on ne veut pas en rajouter aux relations déjà difficiles avec l’ex-puissance coloniale depuis le refus de signer les accords de réadmission.

En septembre dernier, une étudiante malienne, qui avait obtenu son inscription dans une  université française, a vu son rêve brisé par le consul. Le campus de France avait pourtant déclaré ses dossiers recevables et avait donné son accord de principe pour son inscription au titre de l’année académique 2011-2012.

Mais c’était sans compter avec la volonté du fameux Consul Patrick Mazouninie, qui a rejeté sa demande. Pourtant tous ses dossiers étaient au complet. Pour un de ses compatriotes vivant au Mali, M. Mazounie a justifié sa décision par le fait que la série dans laquelle l’étudiante a eu son baccalauréat n’est pas conforme à la filière qu’elle veut fréquenter à Reims.

Faux, rétorque son père, que nous avons rencontré. Pour le parent d’élève, l’étudiante a passé son bac en série mathématiques appliquées. A l’université française elle ambitionnait de faire des études d’économie. Pour des professeurs d’université que nous avons interrogés, il n’y pas d’inadéquation dans le choix.

En clair, regrette le père de l’infortunée étudiante, la thèse du consul ne tient pas la route. "Dans cette affaire j’ai jeté à l’eau plus de 6 millions de francs CFA : les frais de dossiers pour l’inscription à Reims et la perte de scolarité de ma fille dans une université de Tunis où elle avait commencé… C’est tout simplement révolté", assène le père de l’étudiant qui dit ne pas comprendre le comportement du consul de France. Renvoyé du Sénégal pour des comportements indignes d’un diplomate dans un pays africains, M. Patrick Mazounie a désormais maille à partir avec les demandeurs maliens de visas pour la France.

 

L’omerta du consul

Qu’est-ce qui peut bien expliquer ces vagues de refus de visas à l’Ambassade de France ? Difficile pour nous d’avoir la réponse à cette interrogation. Car le consul, M. Mazounie, se refuse à tout commentaire sur le sujet. Nos sollicitations de rencontre sont restées sans suite. Au total cinq appels sur son numéro personnel, avec deux messages laissés sur le répondeur, ne nous ont donné une chance d’avoir la version de M. Mazounie.

Mais les observateurs en concluent que tout cela n’est pas fortuit. Pour un Français vivant au Mali, l’enjeu de l’élection présidentielle en France y est pour beaucoup. Selon lui, "M. Mazounie (qui est socialiste) sera dans moins d’une année à la retraite, et son objectif est clair : saboter le travail au consulat et mettre les Maliens sur le dos Sarkozy".

D’autres analystes maliens pensent que ce durcissement n’est autre que la conséquence du refus du Mali de signer les accords sur "les directives retour"  proposés par la France à des Etats africains francophones. En attendant la retraite très prochaine du consul, ce sont des centaines de Maliens qui verront leurs demandes de visa refusées.

 

Issa Fakaba Sissoko   

 

 


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1 commentaire

  1. c est nimporte quoi
    mazonie a rendu de fiers services a des maliens
    et il c est toujours personnellement implique dans les cas urgents et serieux . de plus dire qu il socialiste est ridicule . il est sympatisant du FN

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