Bernard Kouchner au Mali : Il faut cesser de stigmatiser les Maliens""

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Lors de l’investiture du président Amadou Toumani Touré, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, a effectué un séjour au Mali. Il a profité de cette occasion pour parler des relations franco – maliennes, dont entre autres l’immigration et le co-développement.rn

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"Nous avons des rapports de tendresse et des rapports d’affection avec ce pays. Nous l’aimons pour ce qu’il a été, pour ce qu’il est, et pour ce qu’ensemble nous deviendrons", a déclaré Kouchner. Avant de poursuivre : "il n’y a pas de développement sans démocratie. Mais la démocratie n’est pas suffisante pour le développement, et il n’y a pas de développement sans le respect des Droits de l’Homme".

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Selon lui, entre le Mali et la France c’est une vieille histoire. Néanmoins, il souligne : "Je sais qu’il y a des problèmes. Je sais que le Président réélu – et je ne veux pas oublier le rôle du président Konaré non plus – a non seulement participé de cette trajectoire exemplaire du Mali, mais a été aussi à l’origine de bien des démarches fructueuses, parfois un peu moins fructueuses, pour la paix en Afrique".

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La France ne lâchera pas le Mali

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"La France sera à ses côtés. Je vous l’assure, même si certains, parfois, nous dépassent dans l’aide au développement. Et je combattrai cela, je voudrais que très vite nous revenions au premier plan, et pas au deuxième, de l’aide au développement", a plaidé Bernard Kouchner.

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L’aide au développement explique-t-il, c’est surtout une affaire d’état d’esprit et de valeur, et pas seulement d’argent. "Avec nos amis maliens nous savons cela. Il y a des entreprises modèles ici. Il y a, par exemple, dans le domaine de la santé, de l’industrie, des démarches modèles".

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Comme pour rejeter toutes les allégations par rapport au retrait de la France, il bondit : "Ne croyez pas ce que l’on vous dit : la France ne reculera pas devant ses responsabilités. Au contraire, nous serons ensemble, les Maliens et les Français, pour aller de l’avant".

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Cesser de stigmatiser les Maliens

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"Même si je comprends les raisons de l’immigration clandestine, je ne les approuve pas", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner lors d’un point de presse.

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Parlant des migrants, Kouchner a repris la phrase de Michel Rocard : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".

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Avant d’ajouter, on oublie le reste de la phrase : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, même si la France doit en prendre plus que les autres sa part". Eh bien, la France en prendra plus que les autres sa part. Il ne s’agit pas seulement de la misère, mais il s’agit aussi de misère.

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En mettant du bémol dans ses propos, il a précisé : "les émigrants ne viennent pas chez nous parce que ça leur fait plaisir, même si, dans certains endroits de ce pays, à Kayes, en particulier, c’est la tradition. C’est une tradition que l’on doit ensemble équilibrer, attendrir, si je peux me permettre cette expression. Rendre plus tendres les uns et les autres, les Maliens et les Français, les Français et les Maliens. C’est là notre espérance ! Loin d’être un problème insoluble à ce niveau, à ces chiffres près, je crois que c’est une nécessité pour les deux pays".

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S’agissant des immigrés maliens vivant en France, il a déclaré : "les Maliens ne sont pas les plus nombreux en France et il faut cesser de les stigmatiser".

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"Il y a bien d’autres immigrés. La question, ce n’est pas la clandestinité, mais la régulation des immigrés", a-t-il par ailleurs souligné. Avant de poursuivre : "la solution n’est pas parfaite, et elle est moins européenne…".

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C’est pourquoi, il a plaidé pour le co-développement. "Le développement doit permettre de résoudre une partie du problème…car il est d’un apport très efficace", a noté le ministre français.

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Au Mali, depuis l’annonce le lundi 4 juin dernier de l’expulsion de 25 000 sans papiers par le ministre français de l’Immigration, de l’Identité nationale et du co-développement, Brice Hortefeux, c’est une crainte généralisée qui s’est répandue dans l’opinion.

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Brice Hortefeux a annoncé lundi aux responsables des forces de l’ordre les objectifs à atteindre en 2007 en matière de lutte contre l’immigration clandestine, dont celui d’"éloigner" 25 000 sans-papiers, annonce son ministère dans un communiqué.

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"Avec ces mesures, Nicolas Sarkozy, n’a pas démenti tout le mal qu’on pense de lui", a dit un responsable de l’association malienne des expulsés de France (AME).

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Selon des données du ministère des maliens de l’Extérieur et l’Intégration africaine, aujourd’hui, la diaspora malienne à l’extérieur est estimée à 4 millions de personnes dont 3,5 millions en Afrique et 500 000 autres à travers le monde.

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En Europe, poursuit-il, la diaspora malienne varie autour de 200 000 dont un peu plus de la moitié en France.

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Almahady M. Cissé

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