Ambassade du Mali à Rabah : l’enfer des étudiants maliens

16 Mar 2016 - 14:06
16 Mar 2016 - 14:06
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Ambassade du Mali à Rabah : l’enfer  des étudiants maliens
Ambassade du Mali au Maroc
Mépris, indifférence, violences verbales, menaces…. Tels sont, entre autres, les lots quotidiens des étudiants maliens, qui se rendent à leur ambassade pour leurs dossiers. Du moins, si l’on en croit les témoignages, pour le moins accablants, des victimes. «Nous sommes mieux reçus, à notre ambassade, par les Marocains, qui y travaillent, que par nos propres concitoyens ». La gorge nouée par la colère, un étudiant malien, dont nous tairons le nom, résume,  pour l’essentiel,  le calvaire des étudiants maliens au Maroc. Et un autre, qui vient de rejoindre le pays, à l’issue de son Master, d’ajouter, amer : « Les fonctionnaires maliens à l’ambassade du Mali, au Maroc, ne sont là, ni pour nous, ni pour les Maliens résidant dans ce pays ; mais pour leurs petites affaires ». Venant des régions les plus reculées, parfois, du Royaume chérifien, certains étudiants se voient obligés de sécher les cours pour se rendre à Rabah, la capitale, pour l’obtention des documents nécessaires à l’obtention de leur carte de séjour. Mais une fois à l’ambassade, commence pour eux le parcours du combattant. « C’est à peine si les fonctionnaires maliens de l’ambassade répondent à votre bonjour, avant de disparaître dans les couloirs de leur bureau », déplore une étudiante malienne en première année d’Economie et de Gestion. Avant de conclure, déçue : « C’est comme si le Mali n’a pas d’ambassade au Maroc. Car, on nous méprise, tellement, que rares sont les étudiants, qui s’y rendent pour des problèmes de dossier ». Les étudiants au bord de la révolte Ceux qui souffrent, le plus, ce sont ceux qui ont réussi à leur baccalauréat à l’âge de 16 ou 17 ans. Avec mention. Considérés, sous d’autres cieux comme des «  génies en herbe », ils sont abandonnés à eux-mêmes. Ou presque. N’étant pas en âge de bénéficier de  la « carte de séjour », ils ont, pourtant, droit au «  laisser-passer ». Délivré par l’ambassade, ce document qui devrait leur permettre de circuler, librement, sur le sol marocain et, au besoin, de rejoindre leur famille durant les vacances, leur est refusé par les fonctionnaires de l’ambassade. Qui en font leur « fonds de commerce ». « Pour le moindre papier, ils vous font faire d’interminables va et vient pour, peut-être, nous pousser à les soudoyer », poursuit une autre étudiante, inscrite dans une université privée. Aux témoignages des étudiants s’ajoutent ceux de nos compatriotes de passage au Maroc. Comme les étudiants, ils ont été victimes, disent-ils, du mépris des fonctionnaires maliens de l’ambassade. « Nous y avons été accueillis, comme si on étaient venus mendier. Depuis, j’ai décidé de ne plus y mettre les pieds. Même si je dois me faire arrêter pour des problèmes de papier », assure un émigré malien, en transit pour l’Espagne. Pour recouper nos informations, nous avons tenté de joindre l’ambassadeur du Mali à Rabah. Ou ses conseillers. Impossible. Trois jours durant, la réponse du standardiste n’a pas varié d’un iota : « Son excellence est en réunion, ses conseillers aussi ! ». Traduction : nous n’avons pas votre temps. Qu’à cela ne tienne ! Pour mettre fin à cette situation, qui n’a que trop duré, les étudiants maliens au Maroc menacent d’entreprendre des actions vigoureuses, dans les jours, voire les semaines à venir. Nous y reviendrons ! Oumar babi

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