AMBASSADE DU MALI AU NIGERIA:Un dynamisme louable malgré les difficultés

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L’ambassade du Mali à Abuja est sans doute l’une des représentations diplomatiques dont le Mali peut être fier aujourd’hui grâce au dynamisme de son personnel. Et pourtant, elle est aujourd’hui confrontée à d’énormes difficultés logistiques.
 
« Les délégations maliennes se plaignent le plus souvent du manque de disponibilité de nos représentations diplomatiques. Ce qui n’est plus le cas au Nigeria depuis un certain temps », nous a confié un cadre du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ce qui n’est guère surprenant à en juger par la disponibilité dont l’ambassadeur, S. E. Me Boubacar Karamoko Coulibaly, et son équipe ont fait montre à l’attention de la délégation malienne qui a participé à la Conférence régionale sur la traite des personnes à Abuja (6 et 7 juillet 2006).
A Lagos, elle a été chaleureusement accueillie par un collaborateur de l’ambassadeur. L’accueil d’Abuja n’a pas été moins chaleureux. Presque toute l’ambassade s’était déplacée à l’aéroport pour accueillir Mme Diallo Mbodji Sène et sa suite. De l’hébergement dans les hôtels à l’enregistrement pour la conférence en passant par l’acquisition des documents de la rencontre, l’ambassadeur a personnellement veillé à ce que la délégation malienne soit dans toutes les conditions pour mieux défendre la position du Mali par rapport à la traite des personnes, notamment celle des femmes et des enfants. Elle a bénéficié de la même courtoisie et disponibilité de la part de tous ses collaborateurs.
La même chaleur a entouré la délégation jusqu’à son embarquement à Lagos pour Bamako. Et cela avec une très grande efficacité. Et pourtant le Nigeria n’est pas un pays où les choses sont faciles. Mais, Me Boubacar K. Coulibaly a réussi à savamment analyser cet environnement qui réussit rarement aux diplomates. Il a su tisser son propre réseau à tous les niveaux. « Votre ambassadeur est très dynamique. Il est l’un des rares diplomates à avoir compris comment le système fonctionne au Nigeria. Rares sont les portes qui lui résistent aujourd’hui dans ce pays », nous a confié un fonctionnaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
 
Une majestueuse villa qui cache les difficultés
Avec 22 personnes, dont 17 subalternes, l’ambassade du Mali a emménagé dans une coquette villa de l’avenue du général Ibrahim Babangida (l’ex-président perçu de plus en plus comme le successeur d’Olusegun Obasanjo) d’Abuja. Un abri digne de notre pays mais qui ressemble à l’arbre qui cache la forêt de problèmes auxquels la représentation est confrontée. En effet, l’ambassade fait face à beaucoup de difficultés logistiques. Il s’agit principalement du manque de véhicules de liaison.
Ce qui est un handicap sérieux pour qui connaît la fréquence des délégations dans la capitale fédérale nigériane. En dehors de la voiture de l’ambassadeur, la représentation diplomatique ne dispose que de deux petites Toyota Starlet dont l’une en très mauvais état. Rarement les diplomates prennent le risque de l’amener à l’aéroport accueillir les délégations parce qu’elle tombe régulièrement en panne comme ce fut le cas lors de la dernière visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Dans les grandes occasions, ils sont obligés de réquisitionner la voiture personnelle du comptable ou de louer. Conséquence : les activités de l’ambassade sont régulièrement bloquées à cause de cette crise de voiture.
Avant d’arriver à Abuja, les délégations transitent forcément par Lagos. Ce qui pose un autre problème à l’ambassade. Ne disposant pas de personnel sur place et à défaut de l’antenne dont elle réclame l’ouverture en vain, elle mise sur l’un de nos compatriotes, Yéro Ahmed Sow, pour les accueillir dans cette jungle où rien n’est réglé d’avance. D’une disponibilité à toute épreuve, M. Sow remplit efficacement sa mission. Il est l’un des rares habitués de l’aéroport de Lagos à pouvoir accompagner ses hôtes jusque dans la salle d’embarquement et à les dispenser des innombrables fouilles et d’autres tracasseries qui y sont monnaies courantes.
Et pourtant, M. Sow n’est pas un salarié de l’ambassade. Il se contente de la générosité de l’ambassadeur et de certains hôtes impressionnés par son efficacité et sa disponibilité. Sans compter qu’il n’a pas non plus de moyen de déplacement autonome alors qu’il lui arrive souvent de se déplacer plusieurs fois par jour pour assister les délégations et souvent à des heures tardives de la nuit. Malgré des promesses de certains hauts responsables du pays, ce dynamique et efficace monsieur est oublié à ses problèmes aussitôt que l’avion décolle du sol nigérian.
Ce qui est une énorme injustice que les autorités maliennes doivent rapidement corriger. A défaut d’ouvrir une antenne de l’ambassade à Lagos, Yéro Ahmed Sow mérite aujourd’hui d’être régularisé et mieux équipé pour les bons et loyaux services qu’il ne cesse de rendre à la nation.
Alphaly

(correspondance particulière)

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