La grève dure que prévoient les syndicalistes des Affaires étrangères et des Maliens établis à l’extérieur est-elle inévitable ? Bien malin qui pourra répondre à cette question. Une certitude cependant : l’argent, le nerf de la guerre, risque d’être la pomme de discorde.
Dans une correspondance adressée à la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, le 27 mars 2023, le Syndicat des travailleurs du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (STMEEIA), affilié au Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade) et le Syndicat libre des affaires étrangères (Syltae) menacent d’observer une grève de 576 heures au motif que leurs revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement malgré leur bonne foi et leur patience. Aussi, en cas de non satisfaction de son cahier de doléances, la coalition se verra-t-elle dans l’obligation d’observer ladite grève ainsi qu’il suit :
– 72 h allant du mercredi 26 avril au vendredi 28 avril 2023 ;
– 96 h allant du mardi 2 mai au vendredi 5 mai 2023 ;
– 120 h allant du lundi 8 mai au vendredi 12 mai 2023.
La grève sera reconduite, sans préavis, ainsi qu’il suit :
– 120 h allant du lundi 15 mai au vendredi 19 mai 2023 ;
– 48 h allant du jeudi 1er juin au vendredi 2 juin 2023 ;
– 120 h allant du lundi 5 juin au vendredi 9 juin 2023.
C’est dire que ces deux départements stratégiques au Mali risquent de connaître des moments difficiles en cas de non satisfaction des demandes des syndicats. Ces revendications tombent à un moment très difficile pour les finances publiques surtout avec la multiplication des poches de dépenses pour l’Etat.
Récemment, les deux syndicats, après une dizaines de jours de grève, avaient jugé nécessaire de laisser le temps au gouvernement de s’exécuter, mais ils doutent désormais de sa bonne foi à les satisfaire.
Grosso-modo, les syndicats demandent :
- La majoration des indemnités annuelle et mensuelle d’équipement accordées aux personnels des ministères en charge des Affaires étrangères et des Maliens établis à l’extérieur, conformément aux montants convenus entre le Syltae et le ministre chargé des Affaires étrangères ;
- L’octroi d’une indemnité de monture aux fonctionnaires et agents du secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur ;
- L’octroi d’une indemnité de sujétion diplomatique aux fonctionnaires et agents du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ;
- La relecture du décret n°96-044/P-RM du 8 février 1996 fixant les avantages accordés au personnel diplomatique, administratif et technique dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali, conformément au procès-verbal de conciliation du 7 décembre 2018 ;
- La relecture de la loi n°05-039/AN-RM du 22 juillet 2005 fixant des indices de traitement des personnels occupant certains emplois dans les missions diplomatiques et postes consulaires, conformément au protocole d’entente du 21 octobre 2019 ;
- La mise en œuvre des points d’accord du procès-verbal de non conciliation en date du 21 février 2023 ;
- L’effectivité du mouvement diplomatique, conformément au calendrier arrêté par la commission des affectations.
Il y a bel et bien de l’eau dans le gaz.
El hadj A. B. HAIDARA