En effet, pour Soumi, c’est une « basse attaque » de la part du président IBK que de dire qu’« il n’y a pas eu de crise postélectorale, mais la bouderie d’un seul homme, inconsolable de ne pas être entré au palais de Koulouba. Quelle que soit l’ampleur de son ego, il ne représente pas le sentiment des 20 millions de Maliens ».
Une autre pomme de discorde a été la position affirmée du président IBK lors de la même interview sur le dialogue politique. Tout en souhaitant que Soumi « reste ouvert au dialogue », le président IBK avait laissé entendre que ce « dialogue… ne sera ni une conférence nationale ni un troisième tour électoral, que cela soit clair ». Le parti de Soumi, l’URD, par son secrétaire à la Communication, Me Demba Traoré avait vigoureusement protesté dans une réaction que le président IBK « oublie comme à son habitude que c’est le troisième tour qui a validé et légalisé la fraude à ciel ouvert qui lui a permis de demeurer à Koulouba toute honte bue. S’agissant du dialogue, il doit pourtant être franc, sincère, direct, sérieux et doit exiger de tous honnêteté et respect mutuel. C’est à ce prix, malgré toutes les crises actuelles, unis et solidaires, que nous pouvons bâtir un Mali pacifié et réconcilié, conforme à notre devise : Un Peuple – Un But – Une Foi. Donc, Sachons raison garder ! »
La tension monte. L’apaisement tant recherché, depuis la présidentielle est en passe de voler en éclats. Pour abaisser le mercure dans le thermomètre politique en vue de l’aboutissement du dialogue politique inclusif, au-delà des mots, les émissaires des deux camps, apprend-on, sont entrés en jeu… pour ramener les uns et les autres à des meilleurs sentiments. La diplomatie politique a-t-elle porté ses fruits ?
En tout cas, comme pour donner suite au souhait exprimé par IBK dans Jeune Afrique de le voir disposer pour le dialogue politique inclusif, c’est un Soumi apparemment apaisé et rentré dans les rangs qui, suite à la rencontre entre son parti, l’URD (Union pour la République pour la paix) et l’ADP-Maliba (Alliance Démocratique pour la paix), le jeudi 4 juillet 2019, exprimera toute sa disponibilité et son empressement. Le chef de file de l’Opposition a en effet déclaré : « Ce qui était au centre de notre discussion, c’est vraiment comment réussir un dialogue inclusif pour permettre de tracer les voies et moyens de sortie de crise… nous sommes quelque part inquiet de la lenteur que cela prend, parce que nous n’avons pas été encore consultées par les principaux protagonistes qui sont chargés de mener ce débat, mais il est évident aujourd’hui que notre disponibilité est totale… », rapporte notre confrère Le Républicain.
Toutes choses qui mettent fin aux spéculations quant au refus concerté de l’opposition de prendre part au dialogue politique inclusif.
Contrairement à certaines composantes de l’Opposition, dont la CNAS-FH, l’URD, le principal parti de l’Opposition, par la voix de son président sera bel et bien au rendez-vous. En effet, le courage et la clairvoyance politique, ce n’est pas aussi de tout rejeter pour des prétextes et des ambitions singulières, mais de dialoguer pour faire valoir ses points de vue afin de faire bouger les lignes. La politique de la chaise vide n’ayant jamais prospéré.
Par Sikou BAH