Des croustillants, des fondants et des craquants ! Président et premier vice – président du Comité Exécutif du Pasj, l’honorable Dioncounda Traoré, député Adema élu à Nara, président de l’Assemblée nationale du Mali et Ibrahim N’Diaye Iba, ministre Adema en charge de l’Emploi et de la formation Professionnelle, nourriraient chacun, le rêve secret de conduire l’essaim à l’assaut du palais. Ils sont champions dans les baisers de retrouvailles à la toubab, mais ça se limite à ça. Donner à l’un d’entre eux une aiguille, il s’empresserait de l’enfoncer sous l’une des aisselles de l’autre. Ainsi va la solidarité des abeilles dans la Ruche.
L’Abeille a cette fâcheuse particularité de pondre à toutes les saisons des œufs, desquels émergeront des hommes et femmes capables de se prendre très vite au sérieux, casser la boîte de vitesse s’il le faut mais atteindre l’objectif visé. Si Soumaila Cissé a réussi l’incroyable pari de se hisser au second tour, juste derrière le cheval sur lequel misait Konaré, c’est-à-dire ATT, il serait très difficile aux barons actuels de récidiver. En se détachant du groupe, Soumeylou B. Maiga a vite compris et c’est pourquoi, il n’a pas perdu son temps en amorçant la course en sens inverse.
Le président du comité exécutif et non moins président de l’AN, apparemment perçu comme le candidat du parti serait selon certaines indiscrétions, dans la lancée. Mais à tendre une autre oreille, on vous dira que, contrairement à Soumaila, l’honorable député de Nara joue à l’écran pour le compte du président Konaré, tirant les ficelles depuis son bunker de Titibougou. En affirmant haut et fort la victoire de sa troupe et du porte drapeau abeille en 2012, focalisait – il l’attention de l’opinion publique, ou cherchait – il tout simplement à lancer les signaux de l’existence d’un favori caché ? De l’Alpha O. Konaré tout craché.
Un favori caché, le mot n’est pas fort, Dioncounda de son piédestal de Bagadadji n’est nullement en mesure de prétendre au pouvoir suprême. Libertin et d’une mentalité très indépendante, l’élu de Nara se soucie très peu de sa propre image et ferait confiance au premier venu. La notion de protection rapprochée n’existe nulle part dans sa conduite quotidienne et le premier venu peut l’atteindre, en le blessant mortellement. Il est possible que, de temps en temps, il se prenne au sérieux, mais sa vie à lui, celle à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux lui ôte toute possibilité de demeurer l’homme au dessus de la mêlée. Réfractaire à toute générosité, ses bras lui colleraient aux flancs et l’on ne connaîtrait pas beaucoup de gens qui, contrairement à IBK, lui doivent en terme de générosité et qu’en pareille circonstance soient prêts à lui venir en aide. Le Mali est aussi ce pays où les mains qui sortent de temps en temps, soient en retour très bien récompensées. C’est encore cette attitude qui fait la différence entre le Tisserand en chef et beaucoup de nos politiciens. Mal protégé, le président Dioncounda souffre d’une plaie qu’il ne voudrait pas ou ne peut pas soigner. Quoi ? Ce n’est pas pour l’instant le moment, même si nous en parlerons plus largement dans les mois à venir. Des croustillants, des fondants et des craquants !
Sur le souffre douleur du président Dioncounda, son premier adjoint du C.E, le ministre Ibrahim N’Diaye dit Iba n’est pas mieux loti. Savamment protégé par Konaré, Iba est longtemps resté dans sa coquille, évitant l’affrontement entre lui et les anciens grands barons de la Ruche. C’est pourquoi, tout au long des 10 ans du pouvoir Alpha, personne ne lira sur ses yeux une quelconque prétention de ministrable. Intelligent, calculateur et très zélé, Iba attendra patiemment son heure. Même si au passage, il perdra le peu de capital qu’il a engrangé lors de son passage au District, un échec qui s’explique par son manque de générosité et de compensation pour tous ceux qui se battaient pour lui et qu’il finit par dédaigner depuis son luxueux domaine de Banankabougou – Chiebougouni, fatigué de courir derrière un politique qui ne regarde jamais derrière et qui planait sur la plus grande commune du District de Bamako, la C. VI, un bastion politique d’une rare envergure, Iba N’Diaye chassé, poursuivra son combat à Kayes, son bled natal.
Mais comment Iba a quitté cette région pour atterrir à l’école de N’Tominkorobougou, avant l’Institut des aveugles aux côtés de son beau- frère, le très respecté et très vénéré Ismaila Konaté ? Une autre histoire qu’on aimerait raconter aux jeunes leaders politiques ambitieux et soucieux de se faire une image, la bonne, celle que personne ne peut contester en terme de …… Dans la perspective de la course à l’investiture abeille, Iba était en Chine pour ce qu’il sait lui-même et travaillerait sur sa stratégie de conquête de troupes susceptibles de l’imposer. Mais encore une fois, Iba est Iba et Iba restera Iba. L’homme N’Diaye est capable de courir des kilomètres pendant son réchauffement et abandonner le match avant même l’heure du jeu. Sur sa prétention, nous sommes prêts à jurer sur son avenir. Il n’ira pas loin dans la course et ralliera très vite le bon camp, celui- là qu’il ne serait d’ailleurs pas censé ignorer.
En définitive, nous pensons au fond que le salut des Abeilles ne résiderait sur les épaules d’aucun des barons du premier cercle, mais bien ailleurs. Que les Abeilles se le tiennent pour dit.
Sory de Moti