La grande salle de conférence de la maison de la presse de Bamako était pleine comme un œuf, pour cause le professeur Dioncounda Traoré Président de l’Adema PASJ et non moins président de l’Assemblée Nationale du Mali était face à la face ce samedi 13 novembre 2010.
Cependant, suite au silence radio que le premier parti politique du Mali affichait avant ce jour à savoir l’Adema (parti Africain pour la solidarité et la justice) dans la perspective des élections générales de 2012, les regardes sont désormais tournés vers la grande famille des Abeilles. L’opinion nationale s’interroge sur la candidature de l’Adema. Aurait – elle un candidat interne pour les élections présidentielles de 2012?
L’actuel premier Ministre Modibo est – il en mesure de postuler au nom de l’Adema en 2012 ? Dioncounda est-il candidat ou se veut-il comme tel?
Ces supputations et commentaires ont semé le trouble au sein de l’opinion nationale plus particulièrement les militants de l’Adema, d’où la décision d’organiser une conférence de presse pour éclairer les lanternes.
En effet, c’est un Dioncounda plus énergique, plus déterminé, plus serein et plus confiant qui a échangé avec la presse. Pendant plus de 2 heures d’horloge. De l’organisation des élections, d’une éventuelle candidature interne ou externe de l’Adema, la vie du parti, les fusions Adema-Parena, Adema-PDES, l’école, l’alliance Adema- URD, la solidarité au sein de la famille Adema, voilà quelques grands aspects des questions auxquelles le président de l’Adema a répondu.
Aux dires de Dioncounda Traoré Président de l’Adema, le premier Ministre Modibo Sidibé n’est pas et ne sera pas le candidat de l’Adema et n’est non plus pas militant de l’Adema. Il a aussi rassuré l’opinion publique qu’il n’y aura pas de candidat externe comme en 2002. Pour Dioncounda, c’est des erreurs qu’ils ont payées cher, car elles leur ont coûté le pouvoir. Concernant la fusion Adema- Parena, le président dira qu’ils ont entamé des discussions profondes et que le Parena est d’accord avec les textes du parti mais c’est sur l’appellation du futur parti que les discussions achoppent mais ne sont pas interrompues. Il a dit par ailleurs qu’ils ont été les premiers à dénoncer le fait que le système éducatif malien souffre. Pour le professeur président de l’Adema, tout va bien dans la Ruche, le parti ne s’est même jamais porté mieux que maintenant. Il a aussi ajouté qu’il sera un très bon candidat pour l’Adema. Que les gens sauront au mois de mars l’homme ou la femme qui sera désigné pour les présidentielles de 2012 car il sera investi le 25.
Dioncounda dira qu’aucune alliance n’est possible pour concocter une éventuelle candidature ni avec le PDES, ni avec l’URD, ni avec aucun parti.
Cette conférence de presse a été l’occasion pour le Président de clamer que l’Adema est le seul parti qui fait le meilleur score depuis l’avènement de la démocratie. Parlant de la solidarité, il dira que lui, en tant que président, a toujours bénéficié de la solidarité de ses camarade donc une manière de dire que la solidarité est l’un des fondements de l’Adema. Le Président de l’Adema Dioncounda Traoré a dit enfin qu’il n’a jamais caché ses ambitions et qu’il est près et sera un très bon candidat pour magnifier les couleurs de l’Adema dans la plus haute fonction d’une nation qui est la présidence.
Politique Nationale:
Le Comité Exécutif de l’Adema-Pasj, sous la houlette de son président, l’honorable Dioncounda Traoré, a rencontré la presse nationale. C’était samedi dernier à la maison de la Presse. Au cœur des échanges, la vie du parti, la présidentielle de 2012, la conquête du pouvoir, l’homme qu’il faut et comment y parvenir. Mais peine perdue, Modibo Sidibé, selon Dioncounda, n’est pas Adema et ne saurait être leur candidat.
Déjà, la semaine dernière, les informations qui nous parvenaient faisaient état de la volonté du parti de reprendre le fauteuil avec son homme à lui, un militant Adema bon teint. Et que tout sera fait pour qu’au 26 mars, date symbole de l’avènement historique du pluralisme, que l’Adema présente son candidat Adema à l’opinion publique, nationale et internationale avec l’assentiment de tous. Ce qui sous-entend que personne ne viendra troubler la quiétude de la Ruche et que la solidarité du groupe exige la seule valorisation de l’Abeille et rien d’autre. Mais, dans la Ruche, l’heure n’est pas à la sérénité, loin s’en faut. Les bourdonnements divergent et chacun dans le carré des grands barons caresse sérieusement le rêve de succéder à Amadou Toumani Touré. Comme si devenir président du Mali à Bko – Coura passait forcément par le rang que l’on occupe au C.E.
Dioncounda Traoré, à notre avis, a levé un seul lièvre lorsqu’il parle de candidat Adema bon teint. C’est-à-dire tout sauf un indépendant, et cela même si c’est ATT qui décidait de se représenter ou sollicitait une quelconque prolongation. Contrairement à 2002, le parti ne soutiendra aucun indépendant, il ira avec ses moyens et celui qu’il aura oint. Mais là encore, quelque chose cloche quelque part, le président Dioncounda n’avait pas dit comment lui et ses camardes comptaient s’y prendre pour désigner cette belle et féconde abeille qui leur ouvrira grandement les portes de Koulouba. Le processus électoral interne qui avait amené Soumaila Cissé au devant de la scène et avec la déchirure qui s’en est suivie, c’est-à-dire la convention, le système mettant en compétition à l’interne, les cadres prétendant au fauteuil jugé très dangereux pour l’unité et la cohésion du parti, ce système a donc été écarté. Une décision sage, lorsqu’on sait que les mentalités politiques restent toujours rudimentaires et que la méthode à l’analyse est porteuse de tous les dangers.
Alors que faire pour que le parti sorte son présidentiable dans la solidarité, la cohésion et l’unité ? Le président et ses conseils pour toute bonne et efficace médication avaient trouvé la constitution d’une commission interne, en charge de travailler et par finir désigner sans doute l’homme à même de pouvoir faire l’affaire. Vite dit, vite fait ! Ibrahim N’Diaye dit Iba avait même été désigné pour présider la dite commission. Mais à l’Adema tout le monde voit midi à sa porte et dans le carré des présidents, tout le monde ou presque, est partant à commencer par Iba lui-même et assurément le président du Comité Exécutif comme si le fauteuil de candidat à l’investiture du parti était exclusivement réservé aux seuls membres siégeant à la table royale du Toboggan. La nouvelle formule est-elle aussi porteuse de dangers à l’instar de la convention rejetée d’un revers de main ? C’est le moins qu’on puisse dire depuis la semaine dernière, lorsque Dioncounda Traoré et ses camarades ont décidé de tourner cette autre page à peine entamée.
Maintenant que le fusil a changé d’épaule, ils sont nombreux les observateurs et analystes qui attendent de savoir comment Dioncounda et ses camarades vont s’y prendre pour trouver le candidat Adema « bon teint », sans faire de heurts ou de frustrations. Un congrès extraordinaire pour soumettre des candidatures aux délégués des sections qui seront conviés à cet effet ? Difficile, compliqué, mais l’Abeille est capable de tout et tout est possible à chaque instant dans la Ruche. En tout cas, si le débat autour de Modibo Sidibé est loin d’être clos, rien n’indique que la déchirure ne viendra pas très rapidement dans le camp de ceux – là mêmes qui s’approprient le statut de militants ou cadres Adema ‘‘bon teint’’ .Qui vivra, verra !
Enfin, l’Abeille sort de sa torpeur
Mah Traoré