En renouvelant sa confiance au Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra et en lui concédant, contre toute attente, une certaine prééminence dans la formation du gouvernement d’ouverture du 20 août 2012, le président de la République par intérim fait preuve de toute sa détermination à sortir le Mali de la crise, quel que soit le prix à payer.
Les régimes politiques africains issus du système français sont d’essence présidentialiste. C’est-à-dire que le duo dirigeant de l’exécutif consacre notoirement consacré une prépondérance des prérogatives du président de la République sur celles du Premier ministre. Au Mali, après le coup d’Etat du 22 mars 2012, suivi de la démission arrangée du président ATT déchu, le retour à l’ordre politique et constitutionnel normal a permis au pays d’être dirigé par le président de l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré, conformément à la loi fondamentale. Il est appuyé par le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, conformément à l’Accord-cadre du 6 avril 2012.
Seulement, dans le cadre de la normalisation d’après putsch, les deux hommes devraient travailler comme dans un cadre institutionnel “normal”, avec des rapports de collaborations que les textes prévoient entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. Mais, le contexte sociopolitique électrique qui prévalait (la tension a baissé) a fait que le chef de l’Etat a été identifié comme incarnant l’ordre renversé, son Premier ministre comme étant un symbole du changement. Cette donne a et continue de peser pour beaucoup dans les relations entre les deux têtes de l’exécutif.
En effet, la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali aurait déjà pris une tournure plus grave si le président de la République par intérim n’avait pas le sens de la pondération et un réalisme politique hors du commun. C’est ainsi que Pr Dioncounda Traoré ne cesse de faire montre de son esprit de sacrifice et de renoncement pour faire baisser les tensions dans le microcosme sociopolitique national.
D’abord, lorsque les partisans du président ont exigé avec détermination le limogeage du chef du gouvernement, en droite ligne de la constitution de la l’équipe gouvernementale du 20 août dernier, Dioncounda a, après une analyse approfondie, reconduit l’astrophysicien malien. Il ne serait pas étonnant de voir un autre leader de la classe politique malienne, à ce niveau, débarquer le Premier ministre, comme souhaité par deux regroupements politiques qui lui sont proches. Par cette décision de reconduire Cheick Modibo Diarra, Dioncounda Traoré ne concrétisait pas seulement son offre de pardon à l’endroit de ceux qui l’ont agressé le 21 mai à Koulouba. Etant donné que plusieurs personnalités proches du chef de l’Etat avaient indexé le Premier ministre comme étant complice dans l’agression. Il donnait aussi la preuve qu’il mesurait à sa juste valeur la menace de manifestations que le regroupement Convergence pour sauver le Mali (CSM dont le parti du Premier ministre, le RpDM est membre) brandissait en exigeant le maintien du PM à son poste. En même temps, Dioncounda ne voulait aucunement se mettre à dos ce regroupement qui se veut au centre de l’antagonisme ambiant entre les pro et les anti-putschs (qui le soutiennent camp). Avec une dose de pondéération, Dioncounda a su éviter l’erreur qui consisterait à remercier le chef du gouvernement et permettre de facto à son regroupement politique de s’allier clairement aux pro-putschistes de la COPAM pour bloquer le processus de sortie de la crise.
A travers son message à la nation du 29 juillet, le président de la République semblait avoir repris les choses en mains, après son séjour hospitalier à Paris suite à son agression. Le présidentialisme (prééminence du président) normal devrait refaire surface. Mais, c’est sans compter avec la capacité de Dioncounda Traoré à s’effacer, à consentir des sacrifices pour mettre ses privilèges sous le boisseau. Cela s’est fait remarquer dans la configuration du nouveau gouvernement. Sur les 32 portefeuilles ministériels, le chef de l’Etat a, à peine, placé trois de ses hommes. Au même moment, de façon léonine, le chef du gouvernement a conservé au moins 15 de ses hommes de confiance. Sans compter ceux qu’il a récupérés dans son cabinet. C’est ainsi que Dioncounda Traoré, par un salutaire renoncement à soi, marque des points pour éviter que le pays sombre dans une autre crise, qui découlerait d’un bras de fer entre lui et le locataire de la Cité administrative (où siège la primature).
En définitive, le chef de l’Etat ne cesse de céder du terrain à son Premier ministre. Mais, l’on peut craindre que, poussé à son dernier retranchement, le locataire intérimaire du palais de Koulouba arrive à bout… Que Dieu sauve le Mali !
Bruno D SEGBEDJI
Dioncounda :celui à qui arrive à bout de tout. Rassurez, nous (le commun des lecteurs) n’a pas le même tempérament que lui, mais je demeure convaincu qu’il y arrivera; dans quel je l’ignore mais je demeure convaincu qu’il y arrivera car son amibtion politique s’arrête mathématiquement parlant en meêm temps que la transition.
Je ne pense pas que ce gouvernement a l’intention d’aller au nord. Il a oublié ses missions (élections, nord). La preuve en est que le premier ministre est allé à Ségou la semaine dernière ; il a décidé d’y construire un musée à hauteur de 500 millions de F CFA pour le bâtiment seulement. Il a envoyé à Ségou le directeur du musée national et le Directeur national du patrimoine qui ont rencontré les autorités et les acteurs le vendredi. Le premier ministre ne sait pas quel genre de musée il faut implanter; les autorités ne se sont pas entendus sur l’emplacement du musée. Ségou est divisé aujourd’hui sur la question. Le premier ministre ne sait pas qu’il y a déjà un musée de la musique à Ségou et qu’il y a la coopération allemande qui a entamé des études de faisabilité d’un musée des marionnettes à Ségou. Il ne sait pas aussi que la mairie avait engagé le processus d’un musée à Pelengana et que les hollandais veulent construire un musée des marionnettes à Markala avec l’assemblée régionale. Disons-nous la vérité: si les investissements sont arrêtés au Mali, pourquoi investir dans un musée à Ségou ? Est-ce le moment de faire un musée au moment où les mausolées sont détruits ? Cheick Modibo a un autre agenda qui n’a rien à voir avec la guerre au nord. Il faut construire Ségou parce que les ségoviens sont au pouvoir: Sanogo, Cheick Modibo, Mme Diallo l’ex-ministre de la culture et actuelle ministre des domaines de l’état. Nordistes, vous êtes oubliés!
Tout à fait d’accord ! Bravo pour cet article pertinent et juste.
Maintenant que vous etes fatigue de critique, ce sont des baratins que vous raconte maintenant. Que dieu sauve le mali des journalistes comme toi,
Que DIEU sauve le Mali de gens “négatifs” comme toi !
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