Le président du Comité exécutif du parti Adema, l’honorable Dioncounda Traoré ne badinerait plus avec sa candidature au sein de son parti pour la présidentielle 2012. On mettrait les petits plats dans les grands dans cette perspective.
Ce vœu, qui n’enchanterait pas grand monde au sein même du C.E, serait pourtant à l’origine de la brusque veillée des armes en cours, même si tout est fait pour que la chose demeure sous le sceau du secret, comme en beaucoup de circonstances d’ailleurs. A Bamako – Coura, on a cette intelligente attitude de tout cacher jusqu’au jour où tout… explose. Des cadres proches du patron du perchoir travailleraient à matérialiser une telle candidature. Sachant pertinemment que non seulement leur abeille n’est pas en mesure de défendre leurs couleurs mais aussi, qu’il ne ferait jamais l’unanimité au sein même du Toboggan. Pour les partisans de la ligne dure, le candidat à la candidature 2012 ne serait que celui que l’Adema sortira de la Ruche, donc un cadre connu comme tel et rien d’autre. Pour ces bonnes âmes, ce qui est arrivé en 2002 et 2007 ne se reproduira plus jamais, oubliant que la seule candidature que la Ruche a soutenue et qui a passé, n’a jamais réellement enlevé le pouvoir d’entre leurs mains. Et si tel avait été le cas, comme le disait si bien Dioncounda lui-même, beaucoup d’anciennes personnalités Adema se seraient retrouvées derrière les barreaux. Le parti reste toujours majoritaire et à l’A.N et au HCCT, gardant par devers lui la quasi-totalité des mairies du pays. Qui dira mieux ? Quel autre pouvoir voudrait- on et avec quel candidat ?
A l’opposé, les non partants pour la solution seraient convaincus que le salut Adema, c’est-à-dire être au pouvoir avec son président en tête, ne s’obtiendrait jamais avec aucun des barons logés dans le Toboggan. Pire, la candidature de Dioncounda présente le risque certain de ne même pas le croiser au second tour, quel que soit la puissance de la machine électorale du parti face à des cylindrées du genre IBK, Soumaila. Le président du parti poursuivent – ils, n’a ni le charisme, ni l’envergure, or croient –ils savoir, le candidat du parti à une élection présidentielle devrait avoir pour sa propre personne, une côte ne descendant jamais en deçà des 45%, ce qui est difficile avec le président Dioncounda. Mieux, la candidature à une élection présidentielle ne se décrétant pas, l’Adema n’a aucun moyen humain ou matériel pouvant l’aider à créer un quelconque leadership autour de la personne de Dioncounda, à quelques encablures de la chose face à des vieux briscards. Superbe inconnu dans le gotha mondial jusqu’à ces dernières années, le président du C.E fut –il, président de l’A.N, ne dispose d’aucun réseau externe susceptible de l’aider à convaincre les décideurs du monde à lui faire confiance et casquer en sa faveur. Tout le monde n’est pas Alpha, l’ancien président disposait d’un bon réseau dissimulé un peu partout à travers le monde, à commencer par la famille Mitterrand. L’histoire de la fondation France – Liberté en reste la meilleure illustration. Financièrement moins nantis, personne au sein du Comité Exécutif, ne serait en mesure de lui assurer un bon budget de campagne et ce n’est pas sur les cotisations des cadres que Dioncounda pourrait ravir la vedette à un Ibrim ou un Soumi. Et si tel était le cas, lui et le parti iront infailliblement vers un retentissant échec électoral.
Une inévitable scission
Le sceptre de 2002 nous dit –on, plane férocement sur le parti. Si la ligne dure du parti, celle qui travaille maintenant même à imposer la candidature de Dioncounda réussissait son coup, ce n’est d’ailleurs pas du tout évident, les caciques considérés comme les faiseurs de présidents pourraient se braquer et soutenir une autre candidature et à l’arrivée faire très mal. Ce n’est pas Soumaila Cissé qui niera l’impact de la capacité de frappe d’un tel groupe. Or, il semblerait que ce sont ces grands barons qui ne voudraient même pas entendre parler d’une candidature forcément interne, encore moins celle de Dioncounda Traoré.
Pourquoi tout ce groupe perçu et reconnu comme puissant et capable de tout dans le contexte politique malien, ne souhaiterait pas en découdre avec le reste de la troupe massée dans le Toboggan et refuserait catégoriquement l’alternative Dioncounda ? A suivre très prochainement !
Sory de Moti