L’Alliance pour la démocratie au Mali, Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj) a célébré, hier mercredi 25 mai, le 20ème anniversaire de sa création. Le mot d’ordre de l’évènement, qui tenait lieu de slogan, était : « Discipline et cohésion au service du parti : socle de la victoire aux élections de 2012. » Il s’agissait pour la Ruche, à l’occasion, de lancer les primaires qui vont désigner son candidat à la prochaine élection présidentielle. Evènement majeur qui justifie la présence des ténors comme Pr. Ali Nouhoum Diallo, Ousmane Sy, Pr. Mohamedoun Dicko, l’ancien député et non moins militant éternel, Oury Demba Diallo, Mme Konté, présidente nationale du mouvement des femmes, Pr.Bocar Sall, président d’honneur, Dr. Sangaré et Mamou Niaré, présidente d’honneur. Mais, en fait de lancement des primaires à l’occasion d’un 20ème anniversaire qui a lieu à un moment où l’échiquier politique national est en ébullition, c’est la question de la candidature de Dioncounda Traoré lui-même à la prochaine élection présidentielle qui est la question centrale qui préoccupe à la fois les militants et les responsables de l’Adéma-Pasj, mais aussi l’ensemble des Maliens. Notre analyse.
On y est l’Alliance pour la démocratie au Mali, Parti pour la solidarité et la justice ADEMA PASJ a donné le coup d’envoi de la campagne des élections de 2012. C’est en effet devant une foule nombreuse de militants que le président du Parti, entouré de figures historiques comme Mohamedoun Dicko, Soumeylou Boubèye… que l’annonce de la candidature de Dioncounda a été faite par le Professeur Ali Nouhoum Diallo. Le lancement de cette campagne même si l’opinion y était préparée est un évènement majeur par rapport aux échéances de 2012. En posant ce geste l’ADEMA en tant que parti se prononce par rapport à une série d’interrogations tant par rapport à 2012 que par rapport au processus démocratique entré dans une nouvelle phase, la phase des réformes politiques.
Retour à l’orthodoxie : l’ADEMA défendra ses propres couleurs
Ce n’était pas évident pour tout le monde, mais aujourd’hui, c’est chose faite : le candidat du parti, quelles que soient ses chances par rapport aux porte-drapeaux des autres formations politiques, viendra de ses propres rangs, et non d’ailleurs. C’est la première nouvelle. Ce qui avait divisé le Pasj en 2007 ne se reproduira donc pas et les militants loyaux doivent en prendre acte. Les figures historiques, qui ont parrainé la campagne de Dioncounda Traoré, sont des symboles parce qu’ils incarnent le retour au militantisme des premiers jours. Le grand retour des anciens a donc valeur de mise en garde.
Acte de sécurité : l’ADEMA veut rester maître de son destin
En se lançant le premier dans le starting block, le parti veut non seulement mettre à profit tout le temps qui nous sépare des élections, mais surtout refuser résolument de se laisser gérer de l’extérieur. C’est une pratique courante au sein de cette formation, pour des raisons diverses, certaines louables, d’autres beaucoup moins : les grandes décisions de l’Adéma sont parfois prises ailleurs, souvent au détriment du parti. A partir du lancement des primaires, cette formation politique dispose désormais de son calendrier politique, le seul censé rythmer la vie en son sein. Ce n’est pas là le moindre acte de précaution politique pour des vieux loups avertis des manœuvres politiques en cours sur l’échiquier.
L’ADEMA se prononce sur le calendrier électoral
Beaucoup, non sans raison, s’interrogent toujours sur le calendrier électoral de 2012: sera-t-il maintenu ou sera-t-il modifié ? Rien n’est certain, car le moins que l’on puisse dire est que le pouvoir se préparait à tout, sauf à organiser des élections qui permettraient d’installer, en juin 2012, un nouveau président de la République proprement élu. Rattrapé par la réalité, la marge de manœuvre du pouvoir est, de toute évidence, désormais bien trop étroite et rien ne garantit à présent que les délais seront respectés, le cas de force majeur étant, par conséquent, la dernière excuse qui se profile à l’horizon. Quoiqu’il en soit, l’Alliance pour la démocratie au Mali, parti africain pour la solidarité et la justice, par cette déclaration de candidature de son président à la prochaine élection présidentielle, prend date avec l’histoire mais prend aussi à témoin l’opinion publique nationale et internationale pour tout ce qui pourrait arriver des échéances de 2012. Reste à savoir si Dioncounda Traoré est le bon candidat.
Dioncounda est-il le meilleur porte-drapeau ?
C’est la question que se posent beaucoup et c’est aussi l’absence de charisme que lui opposent tous ses adversaires. C’est là tout l’intérêt des primaires pour répondre à cette question. Et pour peu qu’on veuille regarder son parcours politique, ses adversaires trouver d’autres arguments. Dioncounda Traoré est, en effet, dans les conditions autrement plus périlleuses que celles d’aujourd’hui, une illustre figure de l’opposition à la dictature militaire, puis, avec l’avènement de la démocratie, ancien ministre des affaires étrangères, ancien ministre de la défense, président de l’ADEMA qui est resté le plus longtemps en fonction et, aujourd’hui, président de l’Assemblée nationale. Si on l’a trouvé apte à occuper toutes ces fonctions, il est difficile de soutenir aujourd’hui qu’il ne le serait pas pour la magistrature suprême.
La Rédaction