C’est un Dioncounda Traoré comblé mais humble et modeste, comme à l’accoutumée, qui s’est adressé aux Maliennes et aux Maliens en disant que sa candidature est la leur. C’était, le samedi dernier, lors de la Conférence nationale qui l’a investi comme candidat de l’ADEMA à la présidentielle de 2012. En lançant cet appel, en sa qualité de candidat fraîchement plébiscité par la Conférence nationale, Dioncounda Traoré est apparu serein et confiant quant à la victoire de son parti en 2012. Comptant pour cela sur " l’aide, l’enthousiasme et le savoir-faire" d’Alpha Oumar Konaré.
Ce samedi 30 juillet 2011 est désormais inscrit dans les annales de l’ADEMA comme un jour de grandes retrouvailles au son de l’unité et de la cohésion retrouvée autour du candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. Comme l’a dit Dioncounda Traoré à l’ouverture des travaux "la conférence d’investiture du candidat du parti à l’élection présidentielle est en quelque sorte l’épilogue d’un processus long et souvent perçu comme hautement périlleux par les observateurs". En effet, l’ADEMA avait habitué l’opinion publique à des déchirements lors de la prise de grandes décisions comme ce fut le cas, par exemple, lors du choix de son candidat à la présidentielle de 2002. Soumaïla Cissé, candidat officiel du parti en 2002, avait été lâché, en plein océan, par plusieurs barons de la Ruche. Qui s’étaient alors rangés du côté de son challenger au second tour de la présidentielle, Amadou Toumani Touré. Parlant de ces pages sombres de l’ADEMA-PASJ, Dioncounda Traoré dira : "Je dois à la vérité de dire que notre parti a déploré en 1994, en 2000 et en 2002 des hémorragies qui, si au final, n’ont pas ébranlé ses fondements ont tout de même coûté la défaite à la présidentielle de 2002".
C’est donc forts de "cette expérience douloureuse et conscients des enjeux de 2012" que les barons de l’ADEMA ont mis de l’eau dans leur vin afin d’éviter le clash qu’il leur fit perdre le pouvoir en 2002. Tirant les leçons de cette défaite de 2002, Dioncounda Traoré dira que "dans la division la victoire est soit impossible, soit fortement précaire".
Après avoir été investi par la conférence nationale qui l’a plébiscité par un vote à l’unanimité des 303 délégués avec voix délibératives, Dioncounda Traoré a tout d’abord tenu à remercier le "peuple ADEMA" et à rendre un vibrant hommage au premier président de l’ADEMA-PASJ, Alpha Oumar Konaré. "Nous saluons en lui le militant passionné de la démocratie dont les convictions fortes ont permis de libérer les initiatives, de booster la créativité, amorçant ainsi un développement perçu dans les coins les plus reculés de la République " a souligné le candidat de l’ADEMA à la présidentielle de 2012. Avant de poursuivre : "Nous disons ici et aujourd’hui que nous sommes conscients des enjeux du moment, des périls même qui se profilent à l’horizon. Nous sommes conscients de nos qualités personnelles, de celles de nos militantes et militants et de l’extraordinaire atout que la marche du temps offre à l’ADEMA, son parti, pour consolider les acquis de 20 ans d’exercice démocratique, pour redresser les erreurs inhérentes à cet exercice et aller vers d’autres victoires. Nous le ferons avec son aide. Nous le ferons avec son enthousiasme. Nous le ferons avec son savoir-faire".
Après cette adresse à Alpha Oumar Konaré, le président de l’ADEMA et candidat à l’élection présidentielle de 2012, Dioncounda Traoré a salué le président Amadou Toumani Touré "que l’ADEMA a accompagné et dont il partage le bilan dans ce qu’il a de meilleur, mais aussi dans ce qu’il a de moins bon. Qu’il sache que l’ADEMA-PASJ est fier du bilan qu’il laisse au Mali, qu’il sache que nous savons combien il sera difficile de faire mieux que lui. Mais le futur président du Mali n’a d’autre choix que de faire autant, sinon mieux, pour gouverner un pays qui sait désormais que les contre performances et la pauvreté ne sont pas une fatalité ".
Comme il est facile de le constater, le candidat Dioncounda Traoré, un fin connaisseur des méandres de la politique, se veut désormais un futur continuateur de l’œuvre engagé par les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, deux démocrates, deux hommes d’Etat qui font la fierté de notre pays et de l’Afrique.
Le candidat fraîchement investi, Dioncounda Traoré, n’a point dérogé à la tradition. Il a, en effet, remercié les six autres candidats qui se sont désistés en sa faveur "permettant ainsi de préserver l’unité et la parfaite cohésion au sein du parti et d’étonner une fois de plus l’observateur non averti". Dioncounda Traoré demandera aux militants de son parti de continuer à lui faire confiance pour qu’il les conduise à la victoire en 2012.
Le fait d’avoir consacré une bonne partie de son discours au riche parcours du premier président de l’ADEMA, Alpha Oumar Konaré, et à son successeur à la tête de l’Etat, Amadou Toumani Touré, atteste de l’intention que nourrit Dioncounda Traoré de cheminer sur les pas de ces illustres personnalités.
Mamadou FOFANA