Dioncounda Traoré est le premier candidat déclaré pour la présidentielle de l’année prochaine. Le parti l’a investi candidat pour 2012 à la faveur de la 2e conférence d’investiture du parti qui s’est tenue le samedi 30 juillet 2012. Considéré comme le congrès de tous les dangers, le consensus a finalement prévalu. En dissipant les malentendus, le parti rouge et blanc aura prouvé sa maturité politique et surtout son intention de récupérer le pouvoir qu’il a perdu suite à la division dans ses rangs en 2002. Le parti saura t-il resserrer les rangs pour aborder la présidentielle à venir dans l’unité ?
« L’angoisse et la peur du déchirement de notre parti appartient désormais au passé ». Ces mots de N’Diaye Bah, premier vice – président de l’ADEMA en dit long sur la détermination des cadres à aller jusqu’au bout et à reconquérir le pouvoir.
Dans son discours d’investiture, le candidat consensuel a déclaré : « Notre combat ne saurait être un combat personnel. Nous avons l’ambition et les idées pour que l’ADEMA soit un parti grand et fort ».
Le candidat de l’ADEMA et actuel président de l’Assemblée Nationale a rendu Hommage à ATT pour son rôle dans le développement économique et social de notre pays. Il s’est même donné le luxe de reconnaître les travaux gigantesques abattus par Amadou Toumani Touré : « … Que l’ADEMA sache combien il sera difficile de faire comme lui ». Dioncounda qui est aussi président de l’ADEMA se lance un défi à travers cette phrase s’il est élu. Il fait allusion aux infrastructures routières, scolaires, sanitaires, logements sociaux, reformes administratives, paix au nord Mali… qui font aujourd’hui la fierté de notre pays.
« … Nous sommes confiants des enjeux du moment » a-t-il dit avant d’inviter les militants à consolider les acquis et redresser les erreurs.
La véritable satisfaction pour l’heure est qu’il a su éviter les primaires, par conséquent, la division du parti, et consolider le consensus précaire. Bref, la guerre de titan qui était annoncée n’a pas enfin eu lieu du fait du ralliement des ténors que sont : Sékou Diakité, Iba N’Diaye, Marimanthia Diarra et autres. Beaucoup craignaient aussi une volte face des barons à la dernière minute, mais le consensus a prévalu.
Selon des observateurs, le parti n’est plus le même comme en 2002, mais la reconstruction de la formation politique est en cours. Reste à savoir si les militants resteront soudés derrière leur candidat comme lors de la présidentielle de 2002 où Soumaïla Cissé a été trahi par les siens au profit du candidat indépendant ATT. Faut-il craindre le scénario identique en faveur de Modibo Sidibé à la dernière minute ? Le ralliement des partisans de l’ancien Premier ministre est-il définitif ? Faut-il présager un retournement de dernière minute des pro-Modibo ? Les dés sont jetés.
Oumar Diawara