Diatribe de l’ancien premier ministre contre le mouvement démocratique : Moussa Mara est-il un démocrate ou un restaurateur ?

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Moussa Mara
Moussa Mara

Depuis la suspension des activités du parti Yéléma au sein de la Convention de la Majorité présidentielle, CMP, il y a juste quelques semaines, l’ancien Premier ministre Moussa Mara ne rate aucune occasion pour tirer à boulet rouge sur IBK, l’opposition et le mouvement démocratique malien. Il est à la manœuvre pour,  dit-il,  réaliser l’alternance en 2018, mais sans les actuelles Majorité et Opposition. Le PM Mara, comptable du bilan de 5 ans de gestion d’IBK,  pourrait-il être l’homme du changement ?  N’a-t-il pas été ingrat envers IBK qui l’a nommé à la plus haute fonction de l’administration avec un seul député ? 

Ministre en charge de la Ville dans le premier gouvernement d’IBK, dirigé à l’époque par Oumar Tatam Ly, puis Premier ministre contre toute attente et toute  logique politique, Moussa Mara est devenu aujourd’hui l’un des plus acerbes pourfendeurs de son ex-patron. Depuis sa sortie de la CMP à la suite du congrès de son parti  il y a juste un mois,  il n’a plus que le mot alternance à la bouche, bien qu’il soit l’un des responsables de la situation actuelle du Mali. Prend-il le peuple Malien pour des moutons de panurge ? Qu’il ait même opté pour l’alternance, parce que Moussa Mara fait partie de cette race d’hommes politiques qui regardent chaque fois la direction du vent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a quitté la Majorité, parce que voyant le navire présidentiel  tanguer sur des eaux tumultueuses ; il se sauve en chargeant le régime IBK. Mara a toujours été  au centre, bien que le centre pour lui ne corresponde à aucune idéologie politique. Ce qui importe pour lui, c’est certainement les opportunités qu’il peut en tirer. Sinon cette tergiversation ne repose sur aucune conviction politique. Les plus avertis ont compris que c’est par calcul qu’il ne va pas prendre part au combat entre la Majorité et l’Opposition. Moussa Mara est sans relâche à la manœuvre pour démolir histoire de notre lutte  démocratique, en demandant de mettre à l’écart les acteurs du mouvement démocratique. Qu’on les aime ou qu’on les déteste, on doit reconnaitre que  les acteurs du mouvement démocratique se sont dignement et vaillamment battus pour l’avènement de la démocratie. Ils sont  entre autres Abdramane Baba Touré, Ali Nouhoum Diallo, Mamadou Lamine Traoré Tiébilé Dramé, Alpha Oumar Konaré, Mountaga Tall, Sy Kadiatou SOW, Oumar Mariko et bien d’autres encore.  Ils sont aussi ces martyrs qui dorment au cimetière de Niaréla, après s’être sacrifiés pour que les Maliens  retrouvent leurs libertés confisquées par le régime militaro-fasciste du Général  Moussa Traoré.

L’ancien premier ministre, en jetant l’anathème sur le mouvement démocratique, semble montrer sa vraie face, celle d’un restaurateur de l’ancien régime. Mais ce qu’il feint d’oublier ce que d’autres ont fait ce combat avant lui, notamment Choguel Kokalla Maiga, Younouss Hamèye Dicko, Moussa Balla Coulibaly, Cheick Modibo Diarra pour ne citer que ceux-ci, et ils ont non seulement  échoué, mais aussi et surtout ont fini par se rallier.  Remettre en cause aujourd’hui  le mouvement démocratique, c’est vouloir tordre le cou à l’histoire et à notre jeune démocratie.

En somme le débat qui mérite d’être mené n’est ni un débat de génération, ni celui d’IBK et de Soumaila, mais un débat pouvant aboutir à la solution de la crise multidimensionnelle. Vouloir focaliser le débat sur des personnes c’est occulter dangereusement les vrais problèmes et s’embourber dans des querelles mesquines.

  Youssouf Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. De toute façon le bilan des 23 ans de la démocratie est 1 million de fois plus probant que la dictature militaire de Moussa Traoré, qui de son avènement à sa chute n’ a réussi qu’a fare reculer le pays dans tous les domaines. Le problème c’est que Moussa Mara semble nier ce état de fait et fait remonter la dégringolade du Pays qu’ à la période démocratique, ce qui est absolument faut.

    • Il prend les Maliens pour des cons alors que c’est lui Mara qui est idiot. Il faut vraiment être un idiot pour faire l’apologie d’un régime tyran sous lequel le simple salaire des fonctionnaires au bout de trois mois relevait du miracle.

  2. Mr SISSOKO Youssouf, tellement vous avez été précis, véridique, clair et j’en passe dans vos propos, on ne peut pas être plus clair encore que vous! Merci pour cet excellent article. On ne peut pas dire mieux!!!Diah il y’a encore des journalistes dans ce pays qui n’ont pas encore oublier l’histoire. Franchement j’aimerai même vous rencontrer pour vous féliciter.
    Une mère.

  3. Mr. Youssouf Sissoko, les mesquineries ont toujours fait ce pays depuis l’avènement de la Démocratie. Depuis cet avènement il y a deux groupes de maliens, ce qui ont soit disant “Lutter” pour la Démocratie, et qui au nom de cette soit disante lutte ont “méthodiquement piller” ce pays. Qui peut ne pas reconnaitre aujourd’hui la panne de ce pays à cause d’un système inique basé sur le copinage et les accointances politiques? Les mêmes acteurs se sont succédé au pouvoir depuis 91 pour les résultats que l’on sait: Vols et détournement sans précédant; incivisme caractérisé et manque de respects pour les institutions de l’Etat; impunité quelque soit la faute; décadence de l’Ecole et de la santé. Si après un tel constat on est pas en mesure de demander un changement radicale, c’est qu’on ne veut pas le bien de ce pays. Vous avez lutté, vous avez eu le pouvoir et vous avez été incapable de sortir ce pays de l’ornière. Alors demander le changement ne veut aucunement dire restauration. Personne n’est dupe Mr. Sissoko, nous ne voulons plus de ces gens de 1991. Ils ont lamentablement échoué.

  4. Moussa Mara n’a plus de vraie ou nouvelle face à dévoiler car tout le monde sait qu’il est menteur, opportuniste, ingrat, imprudent, populiste, imposteur, grande gueule, vaurien, dangereux, soutien et fils de putschistes. Le changement chez lui ne correspond qu’à une permutation de ses sales caractères. Avant c’est l’opportunisme qui primait et aujourd’hui il a mis l’imposture devant ses autres caractères. Ici il me fait penser à cet adage Bambara qui dit «warablén ka a fô forotigui ma ko jon dò ?» autrement dit, le singe ne devrait pas dire au fermier «qui est là ?».

    Si le MALI était une ferme, lui Mara serait le singe et Ali NOUHOUM DIALLO le fermier. Même si les acteurs du mouvement démocratique mangeaient les petits enfants, nous les préférerons à ses parents du CMLN et à ses amis du CNDERRIÈRE. S’il veut se faire une légitimité il peut le faire sans dénigrer ceux qui en ont déjà. Il doit savoir que si les Maliens ne l’applaudissent plus pour son expédition et sa fuite éhontée de Kidal, ce n’est pas la faute à MARIKO ou à DJONKOUNDA….. 💡💡

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