Plus qu’une contribution au processus de paix, le forum du parti Alliance pour la démocratie et la paix (ADP-Maliba) en faveur de la diaspora malienne est salutaire. Il a été une tribune pour décortiquer l’accord pour la paix et la réconciliation à nos compatriotes de l’extérieur, notamment en Côte d’ivoire.
C’est sous le thème : “rôle des Maliens de la diaspora dans le processus de paix et de réconciliation nationale au Mali” que l’ADP-Maliba a organisé un forum à Abidjan en Côte d’Ivoire les 8 et 9 mai 2016. Occasion pour le président d’honneur du parti, Alou Boubacar Diallo, de placer l’événement dans son contexte et de partager sa vision de la paix : “Nous avons voulu que les millions de Maliens qui vivent à l’extérieur puissent prendre part au débat sur la crise sécuritaire que vit notre pays, souvent sollicités pour un appui au développement local de leur pays le Mali. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que ce développement est compromis par l’insécurité et les conflits que traversent notre pays. Notre appel est de les mobiliser pour apporter leur contribution à la résolution de la crise au Mali pour une réconciliation nationale et une paix durable”.
Pour sa part, le président du parti, Amadou Thiam, a fait une présentation qui retrace les grandes lignes du processus de paix en cours. Suivant ses propos, en choisissant ce thème, le comité exécutif mesurait à juste titre le rôle de la diaspora dans la construction d’un Mali de paix et réconcilié avec tous ses fils.
Mieux, a expliqué M. Thiam, le comité exécutif de l’ADP-Maliba est soucieux de la paix et de la réconciliation entre tous les fils du pays, c’est pourquoi, il ne pouvait rester indifférent au suivi de la mise en œuvre de cet accord. La mise en place en son sein d’une commission nationale chargée des affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et du suivi de la mise en œuvre dudit accord, en est la preuve.
Avancées majeures
Le président du parti, qui est revenu sur les différentes étapes de la crise et la signature de l’accord, fera remarquer qu’il est unanimement admis qu’il est plus facile de faire la guerre que d’avoir la paix : “Un processus de paix se construit de façon lente donnant, souvent, l’impression que les choses évoluent en dents-de-scie. Cependant, aucune urgence ne doit et ne peut nous amener à occulter quelques avancées majeures constatées dans le cadre de la construction de la paix et de la réconciliation au Mali”.
Et les avancées, soulignera-t-il, se traduisent par la mise en place de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), l’identification des sites de cantonnement, la tenue régulière des réunions des différents comités de suivi de la mise en œuvre de l’accord, l’organisation régulière des foras intra et inter communautaires, entre autres.
A l’issue du forum, nombre de recommandations ont été faites : aux parties signataires de l’accord, le forum demande de s’assurer de l’inclusivité du CSA et prendre les mesures d’applications nécessaires. Sur la question de la révision constitutionnelle à la veille des élections présidentielles, le forum souhaite que soit diligenté le processus pour accélérer le rythme de la mise en œuvre de l’accord. De même qu’il plaide pour l’adoption des textes législatifs et règlementaires nécessaires à la mise en œuvre de l’accord en collaboration avec toutes les parties signataires.
Aussi, le forum a adressé des motions de remerciement aux plus hautes autorités ivoiriennes, notamment, le président Alassane Dramane Ouattara, celui de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro, et également à l’ambassadeur du Mali à Abidjan, Ousmane Ag Rhissa.
A. M. C.