Diango Cissoko, commis d’office

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Diango Cissoko, à Bamako, le 12 décembre. © AFP

Catapulté Premier ministre le 11 décembre, Diango Cissoko, ce fonctionnaire habile à se maintenir sous presque tous les régimes sait arrondir les angles. Pourra-t-il s’imposer dans un contexte troublé ?

Dans les cercles politiques, on murmure que son nom s’est imposé tout seul. Que l’autre favori, Michel Sidibé, directeur de l’Onusida, s’est trop longtemps fait désirer. Pourtant, le 11 décembre au soir, date de sa nomination, peu de Maliens connaissaient le visage de Diango Cissoko. Preuve d’une « grande discrétion » pour l’un de ses plus proches amis. « C’est un homme de l’ombre, qui n’a jamais eu qu’une seule obsession, la bonne marche de l’État », dit-il. Pour les plus sceptiques, c’est un ambitieux, capable de toutes les contorsions pour rester dans le sérail. « Il n’y a que sous Konaré [1992-2002] qu’il a disparu. De Moussa Traoré à ATT [Amadou Toumani Touré], Cissoko a toujours su manoeuvrer pour rester au coeur du pouvoir », commente un politicien.

Il est vrai que Diango Cissoko, 64 ans, a survécu à tout. Docteur en droit, entré dans la fonction publique en 1971, il a gravi tous les échelons de l’administration sous le règne du général Moussa Traoré dont il fut garde des Sceaux (1984-1988), puis secrétaire général de la présidence avec rang de ministre (1988-1991). Après le coup d’État de 1991, il est emprisonné avec tous les fonctionnaires du palais de Koulouba. C’est à ce moment qu’il rencontre le jeune capitaine ATT, qui, des années plus tard, prenait plaisir à raconter comment il avait été impressionné par ce grand commis « plus préoccupé par la sauvegarde des archives de l’État que par son domicile en proie aux pillards ». Élu en 2002, ATT rappelle Cissoko six ans plus tard pour en faire son secrétaire général de la présidence, avant de le nommer médiateur de la République en 2011 – poste qu’il a occupé jusqu’au 11 décembre dernier.

Tutelle

Les points forts de Cissoko ? « Il connaît l’administration et son fonctionnement par coeur, répond son ami. Et il sait arrondir les angles. » Un savoir-faire qu’il a mis à profit au cours de la crise institutionnelle que vit le Mali depuis le coup d’État du 21 mars. Il est devenu le principal interlocuteur des diplomates en poste à Bamako – notamment de Mary Beth Leonard, l’ambassadrice des États-Unis -, qui ne voulaient pas s’adresser aux putschistes. Puis ce fut au tour des religieux, des associations et des syndicats de le solliciter pour faire entendre leur voix. Après l’agression de Dioncounda Traoré en mai, il a multiplié les allers-retours entre l’hôtel parisien du président de la transition et le camp de Kati pour tenter de trouver un terrain d’entente avec le capitaine Amadou Haya Sanogo, le chef des putschistes. C’est encore lui qui a tenté de réconcilier ce dernier, le président et Cheick Modibo Diarra, l’ex-Premier ministre.

Alors que la communauté internationale et les Maliens appellent de leurs voeux un ordre constitutionnel stable, Diango Cissoko saura-t-il s’affranchir de la tutelle de Kati ? Le lendemain de sa nomination, il a rencontré le président… et Sanogo. Cissoko n’a pas un tempérament très affirmé, s’inquiète-t-on du côté du Front du refus (FDR), la coalition de partis et d’associations opposés au coup d’État, qui craint que sa nomination ne laisse encore plus de place aux militaires. Il aurait de surcroît une fâcheuse tendance à prendre son temps quand il faut trancher. Avec une moitié Nord occupée par des jihadistes et un Sud empêtré dans les querelles politiciennes, pas sûr que le nouveau Premier ministre ait beaucoup de temps pour s’imposer.

20/12/2012 à 18h:49 Par Malika Groga-Bada /Lire l’article sur Jeuneafrique.com

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4 COMMENTAIRES

  1. Le sursaut va-t-il se produire ?
    Félicitation Mr. Le Premier ministre, vous avez le double avantage d’être d’abord un grand universitaire, mais aussi un grand administrateur.
    Vous êtres le type de citoyen malien, que la reforme de 1962, voulait former si elle avait été menée jusqu’au bout, hélas.
    Les défis sont importants, mais vous pouvez, connaissant vos capacités de travail, les lever, sinon commencer à les lever.
    Le premier est sans doute la mise en marche d’une administration gangrenée par la corruption. Dans certaines structures l’impression générale qui se dégage est que les fonctionnaires travaillent d’abord pour eux. Cet état de fait doit être arrêté.
    Nous savons que l’Etat a tous les moyens de contrôle au niveau de tous ses services ; il faut les mettre en marche. Dans la circulation routière, dans les hôpitaux, dans les écoles (classes surtout, vous êtes professeur), sur les chantiers.
    En contre partie, l’Etat de grâce au lieu d’acheter des véhicules neufs, de retaper des bâtiments plusieurs fois retapés, de construire de nouveaux locaux, de payer des billets d’avion pour des missions inutiles, doit payer aux fonctionnaires, aux retraités, aux commerçants tous leurs droits, c’est possible.
    Inutile d’entretenir la pauvreté comme cela a toujours été le cas, la misère terreau de tous les maux.
    L’Etat, Mr. Le premier ministre a le devoir d’assurer la sécurité de tous les citoyens. Autour de presque toutes nos grandes villes, banlieues prochains et lointaines existent de véritables repaires de bandits. Les forces de sécurités maliennes réputées jadis pour leur grande efficacité (tous les criminels en fuite au Mali ont toujours été appréhendés. Vous le savez puisque vous avez été directeur des services pénitentiaires du Mali) le sont toujours à condition que l’état doit mettre à la disposition des services de sécurité des moyens nécessaires (matériels et surtout carburant).
    Quant au marché quel calvaire pour le consommateur !! Nous sommes le seul pays au monde où une anarchie totale règne sur le marché. Les produits subventionnés par l’Etat disparaissent soit des étals pour être vendus à l’extérieur, ou céder au Mali à des prix exorbitants. De jour en jour, le Malien moyen s’appauvrit. Ce sont surtout les prix des produits de première nécessité qui flambent.
    Il est possible par le dialogue, des commerçants avec l’Etat, la société civile, surtout les religieux de résoudre ce problème.
    La coercition ou la vu dans l’histoire de notre n’a pas réussi à éradiquer ce mal.
    Le pays gagnera beaucoup Mr. Le premier ministre, si vous prenez en compte dans votre programme la réglementation des prix.
    Pour en revenir à l’école qui n’a que trop souffert, les séminaires, les concertations interminables n’ont servi à rien.
    Peut-être de tremplin pour certains, qui cherchaient des postes, gouffres à urgent, il faut arrêter ces conciabules.
    Soyons imaginatifs comme les pères de la reforme de 1962, et partir des moyens dont l’Etat disposent aujourd’hui.
    Presque tous les grands groupes scolaires des grandes villes en tout cas ont une clôture. Il est donc facile de surveiller les entrées et les sorties des élèves.
    Dans tous les quartiers vivent d’anciens fonctionnaires à la retraite, ils seraient heureux d’installer à la porte des établissements leurs chaises longues, y organiser leur grins et surveiller, les sorties et les entrées des élèves. Un élève qui n’a pas de bulletin de sortie ne peut en aucun cas sortir.
    Des femmes retraitées viendraient aussi les aider. Les anciens pourraient dispenser les cours de morale, voir d’instruction civique pratique.
    La formation des formateurs doit être une priorité, on sait quels sort les écoles de formation des maîtres on subi. Il faut absolument encourager à s’orienter vers ce secteur vital, qui peut être soutenu par des privés sérieux et strictement contrôlé par l’Etat.
    Comme il y’a une trentaine d’années après des luttes acharnées, les meilleurs étudiants sortis de nos facultés doivent bénéficier, de bourses post-universitaires. L’ISFRA mérite d’être rapidement renforcé
    Quel retard le pays a accusé dans ce domaine ?
    Dans nos facultés, montent péniblement les escaliers, des professeurs vieillards à la tête chenue, qui hélas continuent à prendre la craie.
    Ils continueront encore longtemps si des mesures urgentes ne sont pas prises, dans le pire des cas des facultés entières fermeront leurs portes.
    Rares sont ceux qui parmi ces vieillards ont reçu une décoration de l’Etat, après plus de trente ans de loyaux services. Ils appartiennent à une espèce « inconnue ». Il est vrai qu’on ne les voit pas beaucoup dans les cérémonies officielles, les salons ministériels.
    Mr. Le Premier ministre connaissant le milieu universitaire nous sommes convaincus, si vous le voulez bien, vous entendre avec les étudiants. Ils ont compris que depuis plus de vingt ans, ils ont été manipulés par des politiciens sans foi ni loi.
    Ils n’attendent de vous que des amphis, des cités universitaires, des conditions décentes de travail.
    Au plan diplomatique, triste diplomatie est la nôtre, les temps sont loin, quand à l’ONU feu Mr. Amadou Amadou Aw par son discours enflammé ébranla l’ambassadeur de France à l’ONU, quand feu Ousmane Bâ ministre délégué aux affaires étrangères du Mali parlait d’une voix assurée devant l’assemblée des Nations Unies.
    Notre diplomatie incarnée depuis vingt ans par des présidents peu scrupuleux, pigeons voyageurs toujours entre deux avions et tenant des propos humiliants pour notre pays est en pleine décadence.
    Monsieur le premier ministre qu’est ce que les ambassadeurs d’Amadou Toumani, dans les grands pays et dans les organismes : Etats-Unis, France, Union Européenne, l’ONU, l’UNESCO ont fait tout le long de la crise ?
    Strictement rien, vous devez sans tarder les remercier. La diplomatie comme tous les grands services de l’Etat doit être refondée. Le peuple malien compte sur vous.
    Pour ce qui est de la jeunesse, qui manque de repères, une réelle prise en main par des spécialistes de la question est nécessaire.
    Sans délai les activités culturelles doivent revenir à l’honneur : le théâtre, le koteba, la chorégraphie, les arts plastiques tant délaissés.
    La musique : Tous les quartiers de Bamako avaient jadis leur orchestre, les grands établissements scolaires aussi également.
    Il faut enfin encourager la production de film sur le riche passé de notre pays, que l’on peut reconstituer de la préhistoire à nos jours. La récupération des actualités maliennes conservées soit disant à Belgrade doit être l’un de vos objectifs premiers, ainsi que celle d’une partie de nos archives coloniales en France ou celles de la Fédération du Mali au Sénégal.
    Nous avons plus que jamais besoin aujourd’hui de notre histoire à un moment où on essaye de nous piétiner.
    Mais un esprit sain dans un corps sain.
    Dans toutes les grandes villes du monde on voit des joggeurs dans rues. A Bamako très peu quelques uns à l’ACI, au parc. Il faut remettre l’athlétisme à l’honneur, le football est roi, mais tous les autres sports doivent être encouragés. Nous avons les cadres mais comme partout la mauvaise gestion des ressources humaines nous pénalise.
    La formation militaire doit être obligatoire, tout les Maliens ont aujourd’hui compris qu’un pays c’est d’abord son armée.
    Vouloir revenir au service des jeunes, ce gouffre à million comme le souhaitait l’ancien premier ministre est impérissable. Les résultats ont été décevants, certains se sont enrichis dans l’opération.
    A Bamako, dans les villes où toutes les contrées existent un groupement des forces de sécurité, il est possible de former les jeunes.
    Les scolaires de la 9ème à la terminale peuvent être pris en charge pendant les vacances scolaires sur un an ou deux ans. Il s’agit tout simplement de leur donner la formation militaire commune de base. Des vocations certainement vont naître après.
    Mieux, on formera alors des jeunes polis, respectueux de valeurs et des biens de la République.
    En fin Mr. le premier ministre ce n’est pas l’argent qui est le nerf de la guerre mais l’information. La force des Etats-Unis est d’abord la maitrise de l’information créatrice de biens matériels et immatériels.
    Vous devez donc communiquer avec le peuple, lui donner toutes les informations utiles. En ces temps de révolution informatique, d’explosion de l’information, il ne sert à rien de cacher les faits, le peuple fini toujours par savoir.
    Il faut absolument que les médias maliens soient les premiers à donner les informations capitales concernant leur pays. C’est une honte aujourd’hui.
    Nous avons pourtant des cadres valables dans ce domaine aussi, il faut organiser nos médias pour que les Maliens viennent y débattre, au lieu d’aller s’épancher sur les radios étrangères, ces dernières qui travaillent pour leur gouvernement n’ont souvent pas plus de moyens que les nôtres. Elles utilisent le téléphone portable accessible à tout le monde. Vous devez aider les médias publics et privés pour qu’ils deviennent plus performants.
    De grâce part les temps qui couvrent les grilles, des programmes sont à revoir, chants et danses oui, mais plus de débat intellectuels, culturels, témoignages, éditoriaux doivent occuper l’essentiel du temps d’antenne.

  2. Dire que Mr Django Cissoko est habile a se maintenir a tous les regimes releve de la mechancete pure parce que cela sous entend qu’il compose avec tout et tous pour des postes.Django Cissoko est un homme discret et competent.Vous n’etes pas obliges d’ecrire des mechancetes!

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