L’honorable Soumaïla Cissé exprime sa volonté d’aller au dialogue avec le président Ibrahim Boubacar Keita. Seulement, il veut des actes.
Fidèle à sa tradition, l’honorable Soumaïla Cissé a animé une conférence de presse, à son QG de campagne à l’ACI 2000, sur la situation sociopolitique du pays. Se croyant toujours président élu, le chef de file de l’opposition a fait son adresse du 22 septembre à la nation, avant de confirmer l’arrestation de 10 manifestants de l’opposition.
Accompagné de Me Demba Traoré, ChoguelKokallaMaïga et Paul Ismaël Boro, SoumaïlaCissén’a pas fait l’économie sur l’arrestation de 10 manifestants suite à la caravane organisée vendredi dernier dans les communes de Bamako malgré l’interdiction notifiée, à eux, par le gouverneur du district de Bamako.
«C’est une atteinte à la liberté de manifester qui est un droit constitutionnel au Mali. C’est aussi une atteinte à la loi sur les partis politiques», indique Me Demba Traoré. Selon SoumaïlaCissé, parmi les manifestants, tous étaient détenus au 1erarrondissement de Bamako, se trouvent quatre femmes dont une femme enceinte, une femme qui allaite des jumelles et Michel Moncourt, une femme de 69 ans.
S’agissant de l’instauration du dialogue politique, SoumaïlaCissé dira qu’en politique, il ne s’agit pas de faire une déclaration devant la presse et de s’arrêter là. Il faut poser des actes. Et ce sont les actes qui déterminent la bonne foi des uns et des autres. «Quand le président tend la main dans les discours et quand il lit les mêmes discours, il dit qu’il s’agit d’une opposition qui est dite républicaine. Au même moment, en bambara, il nous menace. Pas plus tard qu’hier, il est tombé dans les invectives et parle de prétendus démocrates. Quelque part, de quoi s’agit-il ? De quelle main parle-t-il ? Ce que nous attendons, c’est un geste réel qui montre qu’il ya effectivement une main tendue. Ce jour-là, on pourra nous dire vous n’avez pas pris la main tendue. Mais pour le moment, elle est invisible», affirme-t-il.
À propos de la radicalisation de son discours, SoumaïlaCissé soutient qu’il n’en est rien. Pour lui, c’est une question de principe. «À Bamako, dit-il, les caravanes sont organisées tous les jours, les concerts en plein air aussi. Qui ne croise pas les cortèges de mariage les dimanches?» S’interroge l’opposant. «On ne peut pas s’offusquerque SoumaïlaCissé dialogue avec un président qui fait un discours en français pour la Communauté internationale et un discours de menace en bambara à l’endroit de ses adversaires politiques», a déclaré le chef de file de l’opposition. S’agissant de la main tendue par IBK, SoumaïlaCissé estime qu’on ne peut prendre «une chose invisible. La main tendue par IBK est pour le moment invisible.»
Zan Diarra