Dialogue politique : Quand Ibrahim Bocar Bah se livre en spectacle

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Ibrahim Bocar Bah a fait fi des préoccupations réelles en félicitant le gouvernement pour de maigres résultats décriés par les acteurs politiques.

Invité pour un échange sur les questions relatives à la distribution des cartes d’électeurs biométriques réceptionnées en début juin, la situation des centres de vote dans les localités en proie à l’insécurité, la soixantaine d’administrateurs civils qui ont abandonné leurs postes, la sécurité des acteurs politiques dans les régions du centre et du nord, le président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (Um-Rda), Ibrahim Bocar Bah, a fait fi des préoccupations réelles en félicitant le gouvernement, pour des maigres résultats tant décriés par les acteurs politiques. Fort heureusement, il a été vite recadré par les observateurs les plus avertis, en l’occurrence Dr. Amadou Abdoulaye Sy des PUR et Tiébilé Dramé du Parena.

Au Mali, l’exercice démocratique ressemble souvent à un cirque. Les principaux acteurs occultent les vraies inquiétudes pour une question de subjectivité. En effet, conviés pour partager les informations relatives à la distribution des cartes d’électeurs biométriques réceptionnées en début juin, le président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (Um-Rda), Ibrahim Bocar Bah, a surpris plus d’un à la traditionnelle rencontre du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, avec les partis politique.

Ce septuagénaire à la retraite, «missionné» par la Coalition de la majorité présidentielle «Ensemble pour le Mali», n’a trouvé mieux que de se livrer en spectacle face à une génération politique qui attendait de lui un minimum de sagesse et de responsabilité pour aborder le débat. Contre toute attente, Ibrahim Bocar Bah a réagi à l’image des griots des temps modernes.

«Au nom de la Coalition de la majorité présidentielle «Ensemble pour le Mali», je vous félicite pour les efforts consentis. Je vous félicite pour une deuxième fois parce que nous ne doutons point de votre engagement. Encore félicitations pour avoir rendus disponibles les cartes d’électeurs», raconte-t-il dans une ambiance glaciale.

C’est dans ce débat de caniveau que Hamane Touré, qui se réclame du Centre, a posé le vrai diagnostic. Ainsi, s’est-il interrogé sur le rôle des groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, dans le processus électoral, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme. D’autant que, selon lui, «avec la situation actuelle, le déplacement des candidats sera très difficile. Il faut préciser les choses».

«Quand est-ce qu’il y aura une discussion sur les modalités de distributions des cartes d’électeurs dans les localités en proie à l’insécurité ?» s’est interrogé, de son côté, Tiébilé Dramé, de la Coalition pour l’alternance et le changement. Lequel déplore l’absence d’un débat franc sur l’élection présidentielle qui doit se tenir en principe dans un mois.

«Il faut urgemment convoquer une réunion spéciale sur le vote dans les zone d’insécurité. Parce qu’une dizaine de préfets et sous-préfets ont abandonné leur poste à cause du phénomène d’insécurité. À cela s’ajoute une soixantaine d’administrateurs civils. De Bamanaba jusqu’à Kidal, le constat est amer. Il y a suffisamment de carences dans la démarche du gouvernement», a-t-il fait constater.

Dr. Amadou Abdoulaye Sy, président des Partis Unis pour la République (PUR), a rappelé que les acteurs attendent aujourd’hui une cartographie électorale. «Nous n’avons pas été édifiés sur l’état du processus. Alors que 70% du territoire n’est pas administré. Nous tenons à ces principes, parce qu’ils sont source de contestations de tout processus électoral. Il faut qu’on sache au préalable le nombre de bureaux disponibles dans les zones à risque d’insécurité», a-t-il insisté.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a rassuré les acteurs de la bonne foi du gouvernement pour l’organisation d’un scrutin crédible et transparent. «Notre objectif est que chacun reçoive sa carte d’électeur et accomplisse son devoir civique convenablement. Les remarques des partis politiques nous permettront d’améliorer nos stratégies», a-t-il rassuré.

Zan Diarra

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2 COMMENTAIRES

  1. NOUS SOMMES ENSEMBLE DÉMOCRATIE OÙ CHACUN EST LIBRE DE CHOISIR SON CAMP. DONC RESPECTONS-NOUS. TOUS CES CANDIDATS, MÊME CEUX QUE VOUS SUIVEZ, TRAÎNENT DES CASSEROLES.

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