Boudé par plusieurs partis politiques importants comme, entre autres, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le MPR, le Cnid-Faso Yiriwa Ton, le Sadi, la Cnas Faso-Hèrè, le Dialogue Politique Inclusif ne sera pas une réussite totale. Car un dialogue sans la confiance des acteurs est comme un arbre sans racine…
Depuis près de sept ans, les Maliens sont extrêmement indignés face à la gestion désastreuse d’un régime et d’une administration publique abonnés aux scandales financiers, aux détournements des deniers publics, à la surfacturation et autres pratiques corruptives.
Aux contentieux politiques d’ordre institutionnel ou électoral issus des dernières présidentielles, viennent s’ajouter les difficultés croissantes de la vie quotidienne, dominées par une misère et un chômage endémiques, une inflation galopante et des pénuries de toutes sortes. Tout ceci se déroulant sous le regard impuissant d’un chef de l’Exécutif qui est aujourd’hui rattrapé par sa parole, ses promesses et ses engagements.
Comme si cela ne suffisait pas, une partie des populations de Koulikoro, Ségou, Mopti en plus de celles de certaines parties des régions du Nord continuent de vivre dans la terreur, en faisant le décompte journalier du nombre de personnes ou d’animaux massacrés. Malgré les milices d’autodéfense et une forte présence militaire dans ces zones, des villages entiers sont calcinés par des groupes armés terroristes non identifiés.
Face à cette crise multidimensionnelle aux conséquences imprévisibles, l’inquiétude et le désarroi se répandent, tandis que chacun s’interroge avec perplexité sur l’avenir du pays.
L’acuité des problèmes de survie du plus grand nombre et l’accumulation des périls à l’horizon exigent de l’ensemble des forces vives du pays une réflexion collective, une mobilisation massive et une action pacifique mais résolue. Tous, ensemble, nous devons nous poser la question de savoir : où va le Mali ?
Notre opinion est que le pays se trouve dans une impasse et notre choix est de l’épargner des convulsions douloureuses ; de tenter de l’en sortir par le Dialogue à travers l’organisation des assises nationales, plus conformes à nos traditions, à notre culture, à notre civilisation.
Or, aujourd’hui dans ce pays, le principal obstacle pour la réussite d’un tel Dialogue est le déficit de confiance. En effet, les Maliens ne se font plus confiance et dans leur majorité, ils ont une confiance très limitée aux institutions de la République, aux acteurs politiques, aux syndicalistes, aux leaders de la société civile. Plus particulièrement, beaucoup de Maliens estiment que le président Ibrahim Boubacar Keïta n’en peut plus « Boua Dèsèra ». Or, la clé de voûte de nos institutions, c’est le Président de la République. Même si les Maliens ont besoin de se parler en vue de pouvoir relever les défis actuels auxquels nous sommes confrontés, le fait de placer ce Dialogue Politique Inclusif dans la droite ligne de la révision constitutionnelle réduit considérablement ses chances de réussite.
Tientigui