Dans la salle des banquets du palais présidentiel de Koulouba, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a procédé, le mardi 25 juin, à l’installation des facilitateurs pour le dialogue politique inclusif au Mali. L’évènement a enregistré la présence du Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, les présidents d’Institutions, plusieurs membres du gouvernement, des diplomates accrédités auprès du Mali et des autorités religieuses et coutumières.
« Alhamdoulilah… Alhamdoulilah ! » S’exclame le président IBK. En boubou et bonnet blanc (signe de la paix), le Président de la République était visiblement comblé de joie. De sa visite à Nioro du Sahel, en passant par la victoire écrasante des Aigles du Mali à la Coupe d’Afrique des Nations jusqu’à ce jour mémorable marquant l’installation des facilitateurs pour le dialogue politique inclusif, le chef d’Etat, a vu certains de ses vœux chers exhaussés de la plus belle des manières par ‘’ Allah’’, grâce à son humilité et sa fervente foi.
En bon père de famille, IBK dans son intervention a choisi des mots de nature à rassembler les Maliens et les Maliennes autour de l’essentiel : l’unité nationale pour la réussite des réformes indispensables pour le Mali.
En effet, après avoir sacrifié au traditionnel remerciement, il a campé le décor en rappelant les qualités et atouts que disposent les personnes qui ont été choisies par lui-même pour faciliter le dialogue politique inclusif.
De ce fait, il a d’abord commencé par la seule femme de l’équipe.
« Une femme attachée au terroir, au territoire, à l’Afrique, dans un monde partageux ou les uns ne sont pas des loups pour les autres » a-t-il déclaré à l’égard d’Aminata Dramane Traoré.
Dans la même veine, il dira que Baba Akhib Haïdara, non moins Médiateur de la République vient à cette mission, fort des décennies d’expérience, dans la science de l’écoute, de l’interaction et de la synthèse.
Concernant le 3ème en l’occurrence, l’ancien Premier Ministre, Ousmane Issouffi Maïga, le chef de l’Etat, reconnait en lui, un homme d’action porté sur le résultat, avec la poigne et l’autorité.
« Dans ces travaux, vous aurez certes besoin de tout le Mali dans son ensemble mais pour coordonner et harmoniser cet ensemble, un homme d’expérience vous accompagne, l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra dont le parcours pour le moins élogieux milite en tous points pour lui, là encore au bénéfice du pays tout entier » a-t-il déclaré.
IBK, fixe le Triumvirat sur les enjeux de sa mission
Suite à ces déclarations, le président IBK, a soutenu que la nation mettra à la disposition de ces facilitateurs toutes les ressources sans exclusive aucune pour la réussite de leur mission.
Laquelle, pour le président IBK consistera à donner la parole, car la catharsis, en l’occurrence, peut être salutaire. « Mais, il leur faudra arbitrer avec tact » a-t-il indiqué. Car les débats, poursuit-il, devront être ordonnés, courtois et être épuisés dans un temps donné pour donner lieu à l’utile synthèse que le pays attend et à laquelle il a droit.
Déjà, le chef de l’Etat, se dit satisfait des propositions qui lui ont été parvenues en guise de contributions pour ce dialogue politique inclusif suite à sa lettre adressée à tous les partis politiques, aux mouvements et aux regroupements politiques, à la société́ civile, aux autorités religieuses et coutumières, aux centrales syndicales et aux syndicats autonomes.
Avant de terminer, le président de la République n’est pas allé par quatre chemins pour situer ces facilitateurs sur les vrais objectifs de leurs missions. D’un ton on ne peut plus clair, il dira qu’il s’agira pour eux d’assurer l’inclusivité du dialogue politique avec l’ensemble des forces vives de la Nation , d’assurer l’adhésion de l’ensemble des acteurs aux résolutions et conclusions du dialogue et de favoriser l’adhésion des acteurs aux réformes politiques et institutionnelles.
De même, aux dires du président IBK, ils doivent également assurer l’orientation du dialogue politique inclusif, connaitre les attentes de toutes les forces vives de la Nation, contribuer à l’apaisement du climat social et trouver un consensus politique en vue de l’organisation des élections.
Une mission difficile, mais pas impossible
Prenant la parole au nom de ses collègues, Baba Akhib Haïdara, a rappelé d’abord le contexte sécuritaire complexe du pays. De même, il a tenu à rappeler l’esprit du dialogue politique inclusif et ses objectifs.
« Le 19 juin 2019, à la veille de la date d’anniversaire de la signature de l’accord, le président de la République a interpellé pour dire que le cote d’alerte est atteint » a-t-il déclaré.
Selon lui, le climat politique actuel du Mali, malgré les ambitions et les efforts laisse entrevoir de sérieux constats d’inquiétude. Les Maliens, dit-il, parlent beaucoup, mais ont du mal à se comprendre.
C’est pour cela, argumente Baba Akhib, que le dialogue politique a été institué par le président de la République. Ce dialogue politique, à ses dires, sera dans l’intérêt supérieur de la stabilité nationale. « Il aura pour objectif de résoudre l’ensemble des problématiques qui empêchent le développement de notre pays » a-t-il affirmé.
Avant de terminer, il a précisé que lui et ses collègue sommes conscients de la lourdeur et la complexité des tâches qui leur ont été confiées par les plus hautes autorités. « Nous allons supporter cette charge » a-t-il soutenu.
Par Moïse Keïta