Dialogue national inclusif : le top départ donné par le chef de l’Etat

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Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a procédé, le samedi 14 décembre, au palais de la culture, au lancement officiel de la phase nationale du Dialogue national inclusif (DNI), qui se déroulera jusqu’au 22 de ce mois. Objectif : se dire tout sans tabou entre frères pour le vivre ensemble.

L’ouverture des travaux a enregistré la présence du corps diplomatique accrédité au Mali, en plus de : présidents d’institutions, membres du triumvirat, organisations internationales accréditées au Mali, représentants de la société civile, forces armées présentes au Mali. Sans oublier le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, des représentants de partis politiques et ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Il faut noter que cette phase intervient après celles communale et régionale et de cercles. Malgré son inclusivité tant prônée par la commission nationale d’organisation, certains groupements politiques n’y ont pas pris part. Elle est le couronnement d’un long processus pyramidal à caractère inclusif, à l’actif du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, suite à sa volonté de reconstruire le pays avec l’ensemble de ses fils, sans exclusion aucune.

Cheick Sidi Diarra, président de la commission nationale d’organisation du Dialogue national inclusif, a indiqué que, le 14 septembre 2019, date du début de l’atelier de validation des termes de référence, les concertations dans les 605 communes ont donné lieu à l’adoption d’environ 32 451 recommandations et résolutions dont 6382, rien que pour la première thématique consacrée à la paix, la sécurité et au vivre ensemble.

La deuxième thématique consacrée aux questions institutionnelles et politiques a suscité 5061 recommandations et résolutions. La synthèse des rapports de vingt ambassades et consulats a également permis d’extraire 282 recommandations et résolutions sur l’ensemble des six (6) thématiques. La thématique 4 sur le social a recueilli le plus l’attention dans les ambassades et consulats avec 62 recommandations. Ce qui est positif de son point de vue.

«C’est une chance inégalée que le peuple accepte de s’exprimer sur ses préoccupations majeures de l’heure et d’offrir des pistes de solutions dans la courtoisie et dans le respect de l’Etat de droit. C’est l’illustration de la maturité de notre Nation. Cette chance, nous devons la saisir de toutes nos forces pour la traduire en avancées irréversibles pour notre démocratie, en faveur de la consolidation de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. Nous nous devons la transformer en une action salvatrice pour la Nation tout entière», a-t-il déclaré.

De son côté, Ousmane Issouffi Maïga, porte-parole du triumvirat, après avoir fait un bref exposé des activités qu’ils ont eu à mener depuis le 25 juin 2019, date de leur installation officielle, s’est réjoui de la participation de la majorité des partis et regroupements politiques, des associations et organisations syndicales et de la société civile, les légitimités traditionnelles, les associations et groupements religieux.

Le porte-parole du triumvirat a souligné que toutes les observations pertinentes des délégués ont été prises en compte dans les documents consolidés suite aux séances de travail des différents rapporteurs des groupes de travail. D’ailleurs, pour renforcer le caractère inclusif du dialogue, le triumvirat a mis en place, avec l’appui des services techniques de l’AGETIC, un portail numérique à l’adresse www.dialogue.national.ml. Il a indiqué que, depuis son lancement, le portail a reçu la visite de 1 307 237 personnes qui ont posté 5 058 173 messages. Pour lui, dans l’ensemble, la mobilisation et la participation ont été satisfaisantes et les débats fructueux.

«Nous avons tenu à être là pour que le Mali soit notre parole commune, notre réflexion commune, notre respiration commune. Tous redevables et à la même enseigne. Nul plus qu’un autre. Nul moins qu’un autre. C’est à ce devoir sacré d’union, de consensus et de gratitude, que nous sommes invités ici», a déclaré le chef de l’Etat. Il estime que cet événement refondateur, au sens propre du terme, la signification profonde ne saurait échapper à aucune fille, aucun fils de la nation, cette nation agressée mais debout, cette nation indulgente mais pas amnésique.

Il dira que les axes à débattre sont également tous, d’une pertinence avérée, d’une actualité brûlante. Il s’agira d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner.  «Oui, je le dis avec peine, mais il est désormais incontestable que de nouvelles légitimités se font jour et gagnent le cœur des populations, avec un nouveau système de justice, même si cela s’appelle charia…» a-t-il dit. Et de poursuivre : «rien ne sera mis au-dessus du confort de nos compatriotes. L’Etat est à l’écoute de la demande sociale, se surpassant à chaque fois pour que les revendications soient gérées à la mesure de ses moyens».

Pour cela, il souhaite que ces assises débattent de l’attitude d’une nation en guerre. «Une attitude qui doit aller au-delà des indignations de pure forme». Cependant, a-t-il affirmé, «il importe que nos compatriotes mesurent que s’en prendre à la Minusma, c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabè, togolaises, ghanéennes, tchadiennes. Cela est si inconfortable pour notre honneur de Malien, d’Africain ! Pareillement, nous devons dépasser le complexe colonial vis-à-vis de la France. Nos parents étaient engagés par elle sur les fronts des deux grandes guerres mondiales. Aujourd’hui, elle est notre alliée et ses soldats tombent sur notre sol comme les nôtres. Sachons raison garder !».

Le chef de l’Etat a par ailleurs déclaré : «Il ne nous est pas laissé d’autre choix que la guerre. Alors nous nous battrons. Quelles que soient les pertes ! Quel que soit le coût ! Quelle que soit l’heure ! Quel que soit le lieu ! Et la victoire qu’il plaise à Dieu sera nôtre. Parce que c’est de notre côté que se trouvent le vrai islam, le vrai amour, la vraie tolérance, la vraie volonté de paix, la vraie civilisation», a-t-il conclu.

Il convient de rappeler que l’opposition dans sa grande majorité a décidé de boycotter le Dialogue national inclusif.

Bintou COULIBALY

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