Dialogue national inclusif : le parti Yelema fait ses propositions

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Les propositions que le parti Yelema entend partager avec l’ensemble national, lors du dialogue national inclusif, sont issues de son projet de société.

C’est une batterie de propositions que le parti Yelema fait sur les différentes thématiques retenues dans le cadre du dialogue national inclusif.

Pour les présenter, son président, Moussa Mara, accompagné du secrétaire à la communication, Hamidou Doumbia, et de l’honorable Bafotigui Diallo, était face à la presse, la semaine dernière, à la Maison de la presse.

Selon Moussa Mara, le parti Yelema, contrairement à certains partis politiques de l’opposition, a décidé de prendre part aux assises du dialogue national inclusif à tous les niveaux. Il a alors élaboré une batterie de propositions autour des six thématiques essentielles : paix et sécurité ; politique et institutions ; gouvernance ; social ; économie et finance ; culture, jeunesse et sport.

Au sujet de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le parti Yelema propose de débattre de ce document pour identifier ses points négatifs à rediscuter ; faire ressortir les points positifs à mettre en œuvre rapidement et mettre en place un dispositif pour l’améliorer.

Le parti recommande le déménagement de l’état-major général des armées à Mopti ; en plus de traquer au sein de l’armée la corruption en faisant un audit de tous les contrats de plus de 500 millions de Fcfa des trois dernières années et accélérer les sanctions. Sans oublier de réunir tous les anciens officiers généraux et officiers supérieurs pour recueillir leurs opinions sur la direction des forces depuis l’état-major général jusqu’aux commandements de terrain.

Aussi, le parti Yelema suggère-t-il la bonne gestion et la transparence dans tous les achats et les approvisionnements des unités avec des audits périodiques de vérification.

Toujours en rapport notre outil de défense, le parti Yelema invite l’Etat à réunir le conseil de défense chaque semaine et d’organiser chaque semaine dans les régions militaires et zones de défense des conseils régionaux et de zones de sécurité impliquant la société civile.

En ce qui concerne la justice, Yelema  invite le gouvernement à organiser les procès relatifs aux grands massacres à Aguel Hock, Koulougon, Sobane-da, etc., et à débattre de la loi d’entente nationale pour corriger ses insuffisances identifiées.

Sur le plan politique et institutionnel, le parti Yelema propose de réduire les pouvoirs du président de la République et préconise la suppression de la possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République.

En outre, Yelema conseille d’instaurer la possibilité de destitution de tous les responsables publics élus en cours de mandat pour cause d’inefficacité, non-respect du serment, non-respect des promesses. Il s’agit en premier lieu du président de la République, des chefs des institutions, des députés, des conseillers, des maires et autres élus.

Dans le domaine de la gouvernance, notamment la lutte contre la corruption, le parti invite les autorités à institutionnaliser le soutien aux lanceurs d’alertes, les rémunérer et les protéger. Il s’agit aussi de doubler le budget de la justice estimé actuellement à 1% du budget national; supprimer la direction du conseil de la magistrature ; rendre effectives les déclarations de patrimoine des responsables publics, et de bannir à vie de toute responsabilité, tout citoyen condamné pour infraction financière.

Au terme du processus du dialogue national inclusif, le parti  recommande la mise en place d’une instance de suivi comprenant les facilitateurs et les organisateurs conformément à l’esprit de l’Accord politique de gouvernance ; l’élaboration d’un plan d’action des principales résolutions du DNI à soumettre aux autorités nationales, assorti d’un engagement de les mettre en œuvre d’ici à la fin de l’année 2020.

À propos du processus électoral, le parti Yelema soutient la relecture des textes législatifs courant premier trimestre de l’année 2020. Il propose la tenue des élections législatives au mois de février 2020 et le référendum en avril de la même année ; les élections communales partielles en juillet 2020, suivies des élections locales en septembre de la même année, les régionales et du district en septembre.

 

Pour l’application de ces mesures politiques prévues en 2020, Moussa Mara et son parti invitent le chef de l’État à prendre, dès maintenant, contact avec le chef de file de l’opposition en vue de choisir un Premier ministre et le cadrage du gouvernement avant la fin de l’année 2019.

Selon Moussa Mara, la conduite du processus de sortie de crise doit passer par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avant le 15 janvier 2020, et cette équipe doit être restreinte à 25 membres comprenant la majorité et l’opposition ainsi que des forces politiques significatives, et être composée de personnalités aux expériences incontestables pour chaque poste.

 

Bourama Kéita

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