Dialogue national inclusif : L’autre défi est de fragiliser l’opposant Soumaïla Cissé

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En appelant, dans un discours à la Nation, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, à prendre part au dialogue national inclusif, IBK expose et livre son éternel challenger aux récriminations du peuple ?

Les deux annonces phares contenus dans le message à la nation d’IBK, le samedi dernier, portent sur la date d’ouverture des discussions inter maliennes (14 décembre au palais de la Culture) et son déplacement sur Paris aux Invalides pour participer aux obsèques des 13 soldats français tués la semaine passée dans notre pays.

De nombreux observateurs se sont posé la question de savoir si IBK avait besoin d’un discours à la nation pour annoncer ces deux événements. Un simple décret présidentiel ou une communication en conseil des ministres pouvait légitimement annoncé l’agenda du dialogue, alors que le déplacement du chef de l’Etat était presque une évidence, vu le nombre de soldat français tués accidentellement dans une opération anti-terroriste au Mali.

A la réflexion, l’on se rend compte que le locataire du palais de Koulouba met grandement la pression sur l’opposant Soumaïla Cissé en montrant à l’opinion que celui-ci est réticent au dialogue entre Maliens pour sauver le pays.

En effet, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) que dirige le leader de l’URD, a déjà suffisamment annoncé son intention de boycotter ces discussions dans leur format actuel. Et les têtes-à-têtes entre IBK et Soumi n’ont pas permis de trouver une solution à cette politique de la chaise vide. Surtout que le FSD se trouve conforté dans son intention de boycott par d’autres forces politiques comme les FARE de Modibo Sidibé, la LDC du Général Moussa Sinko Coulibaly le MPR de Choguel Kokalla Maïga, le CNID FYT de Me Mountaga Tall, etc.

IBK livre donc ces potentiels absentéistes à une sorte de vindicte populaire permettant à une partie du peuple de voir en Soumi l’«ennemi du retour de la paix ». Etant entendu que le dialogue est censé poser les bases de la sortie définitive du pays de la crise. Fragiliser davantage un Soumaïla Cissé, déjà privé des Tiébilé Dramé du PARENA, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Djibril Tall du PDES (signataires de l’accord politique de gouvernance du 2 avril 2019) ne serait-il pas une bonne opération pour le pouvoir IBK ? Rien n’est moins sûr.

Donc, par ce stratagème, IBK veut couper l’herbe sous les pieds de l’opposant en chef, qui apparaîtrait comme plus préoccupé par la quête du pouvoir que par sa sortie du pays du gouffre dans lequel il s’enfonce. Et vu sous cet angle, IBK aiderait énormément à « aider » à une certaine impopularité de son opposant en chef. Ce qui aiderait éventuellement les calculs politiciens pour la perspective de la présidentielle de 2023. Car, ce n’est un secret pour personne qu’IBK, en éventuel faiseur de roi pour sa succession, pourrait miser sur tout autre leader sauf Soumaïla Cissé. Celui-ci n’est-il pas constamment dans le discours exigeant l’audit de l’Etat, des 1230 milliards de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) et de nombreux départements ministériels ?

En définitive, Soumaïla Cissé, ainsi mis sous pression par IBK,  sera dans l’embarras de déjouer le piège en prenant part au dialogue ou plutôt courir le risque d’être fragilisé par le pouvoir. Surtout que le dialogue pourrait s’achever par une redistribution des cartes… gouvernementales.

Boubou SIDIBE/Maliweb.net

 

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7 COMMENTAIRES

  1. Ca c’est vous qui arrivez a cette conclusion, le but unique du President est vraiment d’unir le peuple malien et d’amener un peu de stabilite au Mali. Malheureusement certain ne voient pas ca d’un bon oeil comme soumaila cisse qui ne veut pas voir le peuple malien serein et satisfait..

  2. Article de pure propagande PRO Soumaila CISSE, c’est completement incense. Il est evident qu’il est train de mettre des batons dans les roues pour que le President echoue avec le dialogue national. Il faut etre objectif un peu maliweb c’est trop flagrant

  3. Si le dialogue national echoue l’unique responsable est l’opposition qui fait tout pour ne pas arriver a un accord. Dire que c’est la faute est absurde. Au contraire lui fait tout pour rapprocher les partis !

  4. Meme en tentant de reunir le peuple malien et les acteurs politiques, les medias trouvent le moyen de le critiquer… Ca devient de plus en plus ridicule et pas credible

  5. IBK ne saurait mettre l’honorable Soumaila CISSE en conflit avec le peuple qui sait désormais faire la différence entre les deux hommes. La démocratie a ses règles . Le patriotisme de Soumaila CISSE ne fait l’objet d’aucun doute . Il se bat pour le bonheur du peuple , contre la mal gouvernance qui caractérise la gestion de IBK et contre la mort des populations civiles et militaires à cause du manque d’equipements des FAMAs. Il se bat contre la gestion familiale du pouvoir par IBK, contre la prise en otage des affaires publiques par les enfants, les parents et amis d’IBK. Entre les deux hommes la différence est nette : Soumaila CISSE est le jour , IBK la nuit . L’appel de IBK n’a jamais été et ne sera pas entendu par le peuple qu’il ne cesse de mépriser depuis son arrivée au pouvoir . Ce dialogue dont il est question est pour lui IBK et son clan et non pour le peuple malien. Il doit comprendre que son régime a trop fait de mal à ce peuple qui ne demande qu’a vivre en paix . Depuis 6 ans qu’il gère le pays , qu’a t-il eu comme succès et dans quel domaine ? La liste des échecs est longue qu’il serait inutile d’en rémunérer . Celles et ceux qui sont hors du pays peuvent être confus, mais nous qui vivons au quotidien ces souffrances sommes désespérés . Alors qu’il se rassure que son appel ne sera jamais entendu .

  6. Je pense que l’heure n’est plus à l’entêtement pour les vrais patriotes. Seul le Mali et son avenir doivent compter .

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