Cette sortie a offert l’occasion au président du parti du bélier blanc, Tiéblé Dramé, comme il en a l’habitude de souffler le chaud et le froid, de tirer à boulets rouges sur le régime tout en ménageant ses arrières en faisant des propositions intéressantes de solutions de sortie de crise
Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité le samedi dernier la traditionnelle conférence de cadres du parti du Bélier blanc. L’événement était placé sous la présidence de son président, Tiéblé Dramé en présence de plusieurs militants et cadres du parti, les amis politiques du PARENA. La thématique développée au cours de cette rencontre était : « Le Mali, le processus d’Alger, la stabilité du Sahel », animée par Tiéblé Dramé. D’entrée de jeu, le conférencier n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer les errements du régime. Selon lui, l’année 2014 aura été une année particulièrement éprouvante pour le Mali et son peuple.
« Rien n’a été épargné à notre nation au cours de l’année qui s’achève : crise économique et financière, gouvernance calamiteuse, défaite militaire, humiliation de notre nation, partition de fait du pays, pourparlers inter-maliens poussifs, atteintes sans précédent à la morale publique, scandales financiers, érosion de la crédibilité internationale du pays, épidémie à virus Ébola…. », a-t-il déploré.
Sur le processus d’Alger qui n’a pas encore donné de résultats, le président du PARENA dira que le gouvernement a une responsabilité particulière dans le piétinement du processus en soulignant que, de son accession au pouvoir à nos jours, le président de la République n’a démontré à aucun moment qu’il avait « une vision claire, une stratégie mûrie, un schéma rigoureux de résolution de la crise du Nord ». Selon lui, l’État souverain du Mali assiste en spectateur aux efforts de résolution de sa crise, et qu’il n’a aucune maîtrise du processus en cours, déléguant à la médiation la méthodologie, l’agenda, les contacts avec les groupes armés, les propositions et les contre-propositions.
Après les critiques, le parti du bélier blanc n’a pas manqué de dévoiler ses propositions de sortie de crise au président de la République. Le parti demande au chef de l’Etat de surveiller le Nord comme le lait sur le feu, prendre des initiatives en direction des communautés du Nord et des différents groupes armés, envoyer des émissaires à la rencontre des groupes de Kidal.
Aussi, le parti recommande une Table-Ronde, Majorité-Opposition-Société civile pour dégager des positions communes sur le Projet d’accord venant d’Alger et la mise en place, auprès du président de la République, d’une cellule stratégique sur le Nord, une sorte de conseil national de sécurité ; de nommer un conseiller chargé du Nord qui a un accès direct au Chef de l’État. Sur les pourparlers en cours à Alger, le Parena voit la nécessité de réduire, pour des raisons d’efficacité et d’économie, la taille de la délégation gouvernementale aux pourparlers inter-maliens d’Alger.
Quant aux groupes armés du Nord, Tiéblé Dramé recommande le respect des engagements pris le 18 juin 2013 à Ouagadougou notamment ceux relatifs au respect de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la forme laïque et républicaine de l’État.
A la communauté internationale et à la médiation, le conférencier attire son attention sur le danger d’un accord aux forceps. « En dépit de la nécessité de conclure vite les présents pourparlers, il faut cependant éviter de tomber dans le piège d’un accord obtenu coûte que coûte dont la mise en œuvre pourrait éloigner les communautés du Mali, les unes des autres, et affaiblir la cohésion nationale » a-t-il averti.
Enfin, il propose de prévoir la validation des conclusions des négociations sur l’organisation administrative des régions du Nord par des Assisses nationales.
D.KOURIBA
Opportunistes
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