Dialogue des générations : La 1ère édition a reçu le professeur Ali N. DIALLO comme invité

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Aly Nouhoum Diallo
Aly Nouhoum Diallo

Après avoir constaté que de plus en plus, il n’existe aucun débat au Mali, que les anciens qui doivent servir d’exemples pour les jeunes d’aujourd’hui n’écrivent plus, alors qu’ils   sont en train de partir un à un, la Maison de la Presse a initié une émission mensuelle dénommée : ‘’Dialogue des Générations’’, qui devra permettre aux « Anciens » de parler de leur  vie, parcours, de leur vision et du Mali. Présenté par  notre excellent confrère Ibrahim Coulibaly, dirpub de l’hebdo ‘’Nouvelle Tribune’’, la 1ère édition s’est déroulée dans la salle de la conférence de la Maison de la Presse, avec comme tout premier invité, le Professeur Ali N. DIALLO.

Ali N. Diallo, un haut cadre politique malien, a été Président de l’Assemblée  Nationale du Mali sous Alpha Oumar Konaré. Professeur de son état, non moins militant influent du parti Adema PASJ, il a encadré plusieurs grands responsables politiques maliens, parmi lesquels figure l’actuel locataire du Palais de Koulouba, Son Excellence Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République du Mali.

Le Pr Ali N. Diallo, est un « Normalien », l’appellation à l’époque des élèves des établissements de cours normaux. Il a précisé que jadis, ceux qui étaient au lycée étaient appelés les lycéens et ceux qui étaient au collège, étaient appelés les collégiens. Plusieurs sujets ont été  abordés par le Pr Diallo, notamment ses relations actuelles avec le Président de la République IBK,  la Fédération du Mali, les causes de son éclatement, sa vie politique, son passage à l’Assemblée nationale, les accords de paix et de la réconciliation, la situation actuelle du pays, les conseils d’usages aux dirigeants actuels et aux jeunes générations, sa vision sur le monde de la presse malienne.

Concernant sa vie du parti, il a fait savoir qu’il a l’obligation morale d’éduquer tous les militants du parti. En ce qui concerne ses relations avec le Président Ibrahim Boubacar Keita, il dira qu’IBK est un jeune frère à lui, un camarade et un ami qui l’a toujours considéré comme un aîné en matière politique. Avant d’ajouter qu’il a encadré IBK en 1967 à Paris, avec ses autres camarades de lutte comme Boubacar Sada Sy, Abdoulaye Traoré, Alpha Ba, Mohamed A. Diallo. « Si c’était moi qui dirigeais l’Assemblé Nationale, ça ne se passerait  pas comme ça », dit-il au constat des débats actuels de l’Assemblée nationale.

Au rappel de la Fédération du Mali, il a tout d’abord révélé que Modibo Keita était résolument opposé à la Loi Cadre ( Loi  Gaston Defferre). Il était résolument opposé à ce que les pays africains accèdent à l’autonomie un à un. Dès lors, il a initié de créer la Fédération du Mali avec quelques pays comme le Dahomey, le Niger, la Haute Volta, le Sénégal et le Soudan (Mali). Il a réussi à regrouper ces quatre pays.

Les pressions exercées par la puissance coloniale et Féllix Houphouët Boigny ont réussi à faire retirer le Dahomey et la Haute Volta. Il ne restait plus que le Soudan français et le Sénégal.  Il y a eu un problème de leadership entre Senghor et Lamine N’Gueye. Modibo était Président du Conseil et entendait le reste. En réalité, les Maliens étaient pour Lamine N’Gueye, car Senghor étant chrétien était supposé être très proche des occidentaux. De l’avis du Pr Ali Nouhoum Diallo, l’éclatement de la Fédération du Mali est parti d’un discours que Modibo Kéita a prononcé à Nouakchott. Dans ce discours, il a été dégagé un certain nombre des choses : « La Fédération du Mali indépendant n’acceptera jamais l’installation des bases occidentales pour bombarder les frères Algériens. La Fédération du Mali indépendant aura sa propre monnaie et la Fédération du Mali aura un marché commun ». A son humble avis, ce sont ces éléments qui ont signé la mort de la Fédération du Mali.

S’adressant à la presse, il a expliqué que les premiers acteurs pour l’avènement de la démocratie sont les journalistes, puisqu’ils étaient avec eux dans la lutte. Pour lui, ce sont les journalistes qui acceptent de  mourir pour la liberté de la presse et pour la quête des informations. Il a également rappelé le premier journal qui a écrit sur lui en gros titre. Il a invité les journalistes à ne pas se limiter seulement aux critiques, mais à se lancer dans la bataille de la communication. «Ne faites pas la communication d’autrui», dit-il. Il a aussi invité les hommes de médias maliens à faire plus de recherche sur le pays, pour pouvoir expliquer aux autres que l’Azawad, l’Adrar, le Gourma sont tous des portions du Mali. « Il faut que vos communications prennent le dessus sur les autres » . Parole du sage !

DMK

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1 commentaire

  1. Très bonne initiative!
    Nous espérons que cette aventure durera sans discrimination et/ou orientation politique et sociale. Tous méritent la parole!

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