Après le professeur Aly Nouhoum Diallo, l’émission ‘’Dialogue de génération’’, initiée par la Maison de la presse a reçu le samedi 14 novembre 2015, l’honorable Mody N’Diaye, député élu à Baraoueli. Il faut rappeler que l’émission ‘’Dialogue de génération’’ est une émission, initiée par la Maison de la presse qui a pour but d’amener la jeune génération à s’inspirer des expériences des hommes ou femmes qui ont servi le Mali avec amour et abnégation et qui sont cités en exemples.
Par rapport à son cursus universitaire, l’invité a expliqué qu’il a fréquenté l’Ecole nationale d’administration (ENA) où il a décroché sa maîtrise en 1984 comme major de sa promotion. Il est admis la même année à la fonction publique après avoir passé deux concours : le concours des inspecteurs des finances et celui des inspecteurs des services économiques. Il a alors choisi le corps des inspecteurs des finances.
A en croire l’honorable N’Diaye, le concours d’intégration se faisait de la façon suivante : les sujets étaient en manuscrits, et c’était le directeur de cabinet du ministre de la fonction publique qui passait de salle en salle pour dicter les questions. A la fin de la journée, les correcteurs sont consignés pour la correction et personne ne bougeait jusqu’à la fin de la délibération et le lendemain les résultats étaient proclamés.
Au moment où l’invité de marque faisait le concours, l’Etat avait besoin de 6 cadres supérieurs alors qu’il y avait plus de 363 candidats. En son temps, le gouvernement prenait toutes les mesures pour que les concours soient sérieusement faits. Selon l’orateur, il faisait partie de la première promotion du service national des jeunes et a été formé au centre d’instruction de Kati. Lui et ses collègues ont été enrôlés dans l’armée où ils ont suivi des formations militaires. Après cette formation, ils devaient être prêtés chacun à son service et cela a coïncidé avec la guerre entre le Mali et le Burkina Faso. Ils ont donc été à nouveau enrôlés pour sécuriser les points stratégiques de la capitale (les centres émetteurs, les hôpitaux, l’EDM, et les sociétés industrielles).
Mody N’Diaye a révélé qu’au cours de cette guerre, sur le plan matériel, notre armée était 10.000 fois équipée que l’armée Burkinabè. Cette guerre lui a valu d’être distingué de ‘’médaillé commémoratif de la campagne 1987’’. A l’époque, le traitement spécial dans l’armée était de 1000 FCFA par mois, et on pouvait passer 2 ans à percevoir 1000 FCFA par mois.
Par rapport à l’actualité parlementaire, le député élu à Baraouéli a parlé du vote de la loi controversée portant promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives. Quand bien même l’Assemblée a apporté assez d’amendements, Mody N’Diaye a souligné que l’opposition a émis des réserves sur cette loi et ne l’a donc pas votée. « C’est la majorité qui a voté la loi », a expliqué le député soulignant qu’en l’état actuel, l’application du texte risque de rencontrer des problèmes parce que certains milieux de la société malienne y sont hostiles. Sur le quota de 30% sur les listes électorales, l’honorable explique que les partis ont indiqué que ça risque de poser problème parce que les femmes ont de la peine à s’engager dans la chose politique. Que faire dans ce cas ? « J’aurais préféré qu’on dise que pour les 30% de femmes, que ce scrutin puisse concerner que les femmes. D’accord pour un parlement composé à 30% de femmes, mais il faut que pour ces 30%, que la compétition soit uniquement féminine », a indiqué M. N’Diaye. Ce qui veut dire que la loi devrait permettre à ce que les 70% affectés aux hommes soient élus à travers une élection purement masculine et les 30% des femmes soient aussi à travers un scrutin uniquement pour les femmes.
Après une longue journée de débats le jeudi dernier, les députés ont voté dans la nuit le projet de loi -qui a été maintes fois reporté – par 115 voix, 22 contre et 3 abstentions.
Bandiougou Bouaré