Que deviennent les candidats à la présidentielle de 2013 : Enquêtes, révélations croustillantes, candidats ou pas candidats à la présidentielle de 2018…

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Présidentielle de 2013 : Que sont devenus certains candidats malheureux ?
Les candidats au scrutin présidentiel en 2013

Depuis septembre 2013, la plupart des candidats à la présidentielle malienne -qui a vu le plébiscite d’Ibrahim Boubacar Kéita (77,61%) face à son challenger du second tour, Soumaila Cissé (22,39%) – n’ont pas donné signe de vie. A moins d’un an d’une nouvelle élection présidentielle à l’issue incertaine, votre journal livre le résultat de son enquête sur ce que sont devenus depuis quatre ans les adversaires de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition politique malienne et IBK, président de la République. Qui est candidat ? Qui ne l’est pas ? Lisez notre dossier.

Au terme du premier tour d’une présidentielle à l’issue incertaine, du fait du nombre record de candidatures (28) le 28 juillet 2013, ce sont finalement Ibrahim Boubacar Kéita (39,79%) et Soumaila Cissé (19,70%) qui se sont retrouvés au second tour. IBK l’emportera haut la main au soir du 11 août 2013.

En faiseurs de rois, Dramane Dembélé de l’ADEMA-Pasj (9,71%), l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, candidat des FARE    (4,97%) et Housseini Amion Guindo de la CODEM (4,75%) arrivent loin derrière. A leur tour, ils devancent d’autres acteurs connus de la scène politique nationale comme le candidat de Sadi, Oumar Mariko (2,57%), celui du MPR, Choguel Kokalla Maïga (2,36%) proche de l’ancien dictateur Moussa Traoré mais certainement affaibli par les candidatures du gendre de ce dernier, l’astrophysicien et Premier ministre de pleins pouvoirs de la transition de 2012, Cheick Modibo Diarra du RPDM (2,14%) et de son fils Cheick Boukadary Traoré, 25è au classement avec 0,31% des voix.

Ancien candidat à la candidature du PDES comme Hamed Sow, Jeamille Bittar obtient 1,77% devant des habitués des joutes électorales comme Me Mountaga Tall (1,54%), Moussa Mara qui était alors Maire de la Commune IV du District de Bamako (1,53%) et Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise (1,08%).

Les 16 autres candidats dont une femme, Haidara Aichata Cissé dite Chato, ont obtenu entre 0% et 0,90% des voix. Il s’agit du pourtant très populaire Soumana Sako de la CNAS (0,90%), de l’ancien ministre de la Santé et transfuge de l’URD, Oumar Ibrahim Touré de l’APR (0,85%), d’Aichata Alassane Cissé (0,75%), de Niankoro Yeah Samaké du PACP (0,58%), de l’économiste Konimba Sidibé du Modec (0,57%), de l’ancien ministre d’ATT autre ancien candidat à la candidature du PDES, Hamed Sow du RTD (0,57%), de l’ancien cadre de Orange-Mali, Racine Thiam  de CAP (0,55%), de l’ancien député de Goundam Oumar Boury Touré dit Billy du GAD-Mali (0,53%), de l’ancien Conseiller d’ATT, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR (0,53%), de l’ancien DG des Douanes, Cheick Kéita de l’UDA (0,49%), de Siaka Diarra du parti UFD (0,48%), du magistrat et indépendant Youssouf Cissé (0,41%), du candidat de CARE, Cheick Boucadary Traoré (0,31%), de l’opérateur économique Sibiri Coumaré de SIRA (0,31%) et d’Alhousseini Abba Maiga de PANAFRIK (0,28%).

Représentant du chef de l’Etat intérimaire pour le dialogue inter-Maliens dans la médiation conduite par le Burkina Faso de Blaise Compaoré, Tiébilé Dramé, qui souhaitait un report de la présidentielle, n’a pas fait campagne. Le candidat du PARENA arrive en bas du classement.

Un second tour sans campagne et plié…

A l’issue du premier tour de cette présidentielle pourtant annoncée serrée, l’écart des voix entre les deux candidats au dernier tour a vite fait de décider les 26 recalés. Trois partis (CARE, CNAS et le PACP) et dans une moindre mesure le RPDM ne donneront pas de consignes de vote, par principe.

L’Alliance pour la République et la Démocratie (ARD), regroupant certains partis membres du FDR (qui opposé à la junte de Kati considérée comme acquise à la cause d’IBK) va quasiment voler en éclats.

Les candidats de FARE et du PARENA tiendront parole et soutiendront celui d’entre eux qui est allé au second tour, Soumaila Cissé de l’URD.  L’ADEMA et les FARE sont divisées entre pro IBK et pro-Soumaila.  De même que l’UMAM de Jeamille Bittar.

Les autres candidats se prononceront, par conviction ou par principe, en faveur du candidat du parti des Tisserands, le candidat Ibrahim Boubacar Kéita.

Le temps d’une élection et beaucoup disparaissent…ou presque…

Si depuis la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle certains candidats sont restés grands animateurs de la vie publique nationale, les Maliens sont sans nouvelles de la majorité d’entre eux. Que sont-ils devenus ? Où sont-ils ? Que font-ils ? seront-ils candidats à 2018 ?

Cheick Boucadary Traoré, fils de Moussa Traoré et candidat de CARE est retourné aux USA avec son épouse d’origine rwandaise et leurs enfants où il est ingénieur financier et patron de Tanex Corporation. Selon son entourage, il sera bien candidat à la présidentielle de 2018.

L’ancien ministre des Mines, Hamed Sow, qui a promis d’amener la mer au Mali s’il était élu, a disparu des radars. Ancien vice-président du parti PDES, celui qui s’autoproclamait élaborateur en chef du Programme de développement économique et social d’ATT gère sa société d’ingénierie financière basée à Badalabougou, Amic-Invest. La société qui fait de l’intermédiation a des représentations à Dubaï, Pékin, Hong-Kong et Luxembourg.  Fort de sa riche expérience dont celle de patron du Centre de développement des entreprises (CDE) à Bruxelles, de ministre mais aussi de conseiller du président ATT et de celui du PM Diango Sissoko, Hamed Sow viserait désormais le poste de Président de la Commission de l’UEMAO, occupé actuellement par un Nigérien pour quatre ans. Toute chose qui l’obligerait à renoncer à la présidentielle de 2018.

Ancien Directeur général des Douanes maliennes, Cheick Kéita, candidat de l’UDA se fait désormais très discret. Il a même décliné notre offre de l’interviewer sur ce qu’il est devenu. Il est désormais cadre au ministère des Maliens de l’extérieur.

Alhousseini Abba Maiga, ancien leader estudiantin et PDG de l’Ecole Bilingue de Bamako -ECOB- (université privée, située à Sotuba) et candidat de PANAFRIK, l’ancien président du mouvement GRAINE a décidé de dissoudre son parti et de se fondre dans les FARE ANKA Wuli de Modibo Sidibé dont il est membre du directoire. Abba Maiga est dit très déçu d’avoir pas été « vite » récompensé par IBK pour son soutien au second tour à travers le collectif des jeunes candidats. D’aucuns diront qu’il a juste été impatient…comme toujours d’ailleurs. Il a enterré pour le moment ses ambitions présidentielles.

Siaka Diarra, candidat de l’UFD est, actuellement chargé de mission à la Primature. Professeur d’anglais et promoteur d’écoles privées, le perpétuateur de l’œuvre de Me Demba Diallo s’occupe des questions de formation et d’éducation à la Primature.

Youssouf Cissé, candidat indépendant mais soutenu par la Convergence des initiatives pour le changement, est magistrat de formation. Il a été pour le compte de l’Union Européenne, à la tête d’un groupe de consultants pour l’élaboration du recueil des textes régissant le secteur de la sécurité intérieure et de la protection civile. Humble et très passionné par la culture, Youssouf Cissé est aujourd’hui Secrétaire administratif du Conseil Supérieur de la Magistrature, logé à Koulouba. Il a titre de Conseiller du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature qui n’est autre que le chef de l’Etat, au nom des magistrats du Mali.

Ancien conseiller d’ATT à la présidence de la République, Ousmane Ben Fana Traoré, non moins candidat du parti libéral PCR n’a pas été maintenu à son poste à la présidence de la République.  L’ancien leader du Mouvement Citoyen a, peu après la présidentielle de 2013, organisé une rencontre des libéraux du monde à Bamako.

Opérateur économique, Oumar Bouri Touré, dit « Billy », député du Cercle de Goundam, candidat du Groupe d’action démocratique pour le Mali (GAD) est retourné à ses affaires.

Jeamille Bittar, patron du groupe du même nom comprenant notamment une compagnie de Transport, moribonde et une imprimerie, est le seul homme politique malien à diriger deux partis politiques. Président fondateur de l’UMAM dont il a été le candidat en 2013, non content d’être investi candidat du PDES, il a récemment porté sur les fonts baptismaux le CS-ATT qui se revendique l’héritage d’ATT tout en étant proche d’IBK. L’ancien Président du Conseil économique, social et culturel et de la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali est aujourd’hui comme un homme seul bien que dirigeant l’UMAM et le CS-ATT. Dans le viseur un temps de l’ONG de défense des droits des femmes, WILDAF-Mali qui l’accusait de vouloir épouser une seconde femme alors qu’il était lié à sa première par le régime de la monogamie, Jeamille Bittar a pour cheval de bataille aujourd’hui la réunification de la famille ATT et en être le seul candidat pour 2018. ATT pour le retour de qui d’ailleurs il se bat mais dont la démarche ne plaît guère à nombre de ses anciens camarades du PDES, qui l’accusent de flirter avec IBK, qu’ils ne portent pas forcément dans les cœurs.

Toujours députée de Bourem mais élue cette fois-ci sous les couleurs du parti de l’indépendance, UM-RDA (fondé entre autres par son beau-père Mahamane Alassane Haidara) Aïchata Cissé dite Chato, candidate indépendante en 2013 est vice-présidente de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale et parlementaire africaine. La colistière de Mohamed Ould Mataly est également présidente du Réseau des femmes parlementaires du G5 Sahel qui regroupe le Mali, le Burkina, le Tchad, la Mauritanie et le Niger. Promotrice de Wani Tour, cette ancienne employée de la Compagnie aérienne Air Afrique est également gérante de magasins de beauté.

Sibiry Coumaré, candidat du parti Synergie des initiatives pour la renaissance africaine (Sira), est opérateur économique. Originaire de Markala, il n’a plus donné signe de vie depuis l’entre-deux tours où, aux côtés de Moussa Mara, Siaka Diarra, Racine Thiam, Abba Maiga et Ben Fana Traoré il a annoncé son soutien à IBK au nom du collectif des jeunes candidats à la présidentielle.

Ceux qui se font plus discrets…

Le quotidien de Cheick Modibo Diarra, astrophysicien, ancien Premier ministre de la transition malienne et Président du RPDM, se résume à quelques sorties médiatiques depuis la fin de la présidentielle. Il a récemment mais timidement signifié son opposition au projet de révision constitutionnelle auquel a décidé de surseoir le chef de l’Etat. Il se préparerait pour la présidentielle de 2018 à laquelle il prendra bien part.

Choguel Kokalla Maïga, candidat du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), est revenu au gouvernement comme porte-parole avant de céder son poste. Il participe aux activités des partis de la majorité présidentielle, mais se fait très discret. Parle peu. Il sera candidat, comme nous l’a-t-il laissé sous-entendre.

Niankoro Yeah Samaké, l’ancien maire de Ouélessébougou, candidat du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP) a été nommé Ambassadeur du Mali en Inde, pays d’origine de son épouse américaine. Celui qui se veut porteur de la voix des indécis (partis du Centre ni Majorité ni Opposition) est très actif sur la toile et son hyperactivité fait susurrer qu’il viserait le poste d’ambassadeur du Mali aux USA où il a fait une partie de ses études universitaires. De confession mormone (une église chrétienne américaine), l’homme a, grâce à ses relations, réalisé plusieurs actions caritatives dans sa communauté d’origine du Djitoumou. Son parti a perdu de son importance territoriale depuis sa nomination au poste d’ambassadeur, perdant surtout le poste stratégique de maire de Ouelessébougou.

Soumana Sako dit Zou, l’ancien Premier ministre, candidat de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS- Faso Hèrè) est un jeune retraité. Il est définitivement rentré de ses fonctions de patron de l’ACBF dont le siège est à Harare au Zimbabwe. Le très célèbre économiste originaire de Niamina, se spécialise désormais dans les communiqués de presse et se montre très virulent envers le pouvoir d’IBK même si son parti n’a véritablement pas de base populaire. Il a été a constitué avec Amadou Thiam de ADP-Maliba, Tiébilé Dramé, Soumaila Cissé et FARE ANKA Wuli la fronde contre la révision constitutionnelle.

Moussa Mara, nommé Premier ministre par IBK en 2014 avant d’en être démis, Oumar Mariko, député réélu à Kolondiéba, Mamadou Bakary Sangaré, conseiller spécial du président de la République, Konimba Sidibé, ministre de la promotion des investissements, Racine Thiam, qui a démissionné de son poste de Directeur à la Communication de la présidence de la République de même que Modibo Sidibé, Tiébilé Dramé, Me Mountaga Tall, ancien ministre d’IBK, Housseyni Amion Guindo, ministre des Sports et Dramane Dembélé également ancien ministre d’IBK continuent d’animer la vie publique. Certains avec virulence, d’autres avec réserve ou philosophie. Quant à Oumar Ibrahim Touré, Commissaire à la Sécurité Alimentaire avec rang de ministre, il est se bat aux côtés de Soumeylou Boubeye Maiga pour une mettre en place une coalition des partis de la majorité autour de la candidature d’IBK à la présidentielle de 2018.

Amadou Salif Guindo

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1 commentaire

  1. C’est. bon de faire la retrospective du passe. Mais ce qui etait reel en 2013 ne le sera pas en 2018. Avant tout, un homme IBK a gere le pays pendant 5 ans, ce bilan doit le renforcer ou le detruire. Attendons l’ouverture de la campagne pour savoir ce que les maliennes et maliens veulent que le Mali soit. Allons nous rester sous occupation francaise, ONU et CMA? La reponse dans les urnes . De toutes les facons, les maliens n’ont plus droit a l’erreur . Le Mali est un bien commun pour toutes ses filles et ses fils, pour ce faire une alternance s’impose. Le pouvoir du RPM et de ses allies ne peut brandir aucun bilan des realisations faites au Mali de 2013 a nos jours. Tout ce que nous savons, le Mali est devenu une terre d’experimentation de la France et des Nations Unies. Dans les regions du Nord et du centre, l’Etat est absent, les forces internationales (Bakhane et MINUSMA) paradent et sont complices des crimes commis par leur allie: la CMA. C’est en 2018 que le Mali decidera de son destin sans IBK .

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