Par la grâce de Dieu, les démons n’ont pas eu raison de notre pays. Et pour cause, le code qui avait suscité tant d’inquiétude après sa première adoption, nettoyé et accepté par toutes les sensibilités a été adopté le 2 décembre 2011 dernier à l’unanimité des députés présents. Selon les observateurs, malgré la relecture des 49 articles, l’essentiel a été sauvé.
Au delà de la victoire symbolique d’un président qui s’est illustré dans la promotion féminine, c’est tout le peuple malien qui a montré sa capacité à se convertir au profit de l’intérêt général. Pour les religieux, il ne s’agissait pas de calquer l’expérience occidentale dans notre pays, mais plutôt de l’adapter aux réalités de la majorité des citoyens, tout en prenant le soin de ne pas choquer les minorités. Même s’il a fallu une démonstration de force sans précédent pour faire comprendre aux autorités, la sagesse dont à fait preuve le président de la république sur ce dossier est à saluer.
Avec ce nouvel outil qui prend en compte beaucoup de questions qui étaient jusque là restées sans réponses, le Mali honore l’un de ses engagements internationaux sur ce plan. Il est un véritable arsenal de développement de notre pays. Contrairement à la plupart de nos textes calqués chez les gaulois, ce code des personnes et de la famille reflète les réalités religieuses et coutumières du Mali pluriel. Cela est aussi la victoire de Mahamoud Dicko et les siens qui n’ont pas utilisé de gan pour faire comprendre aux autorités que la colonisation était révolue.
Dans sa forme actuelle, ce document très attendu est porteur de beaucoup d’innovation. Ainsi, après deux ans d’âpre négociation, certaines dispositions qui prêtaient à confusion ont été révisées ou carrément supprimer. Au total, quarante-neuf articles ont été concernés.
Dans la nouvelle monture proposée à Dioncounda et à ses camarades qui a été adoptée à l’unanimité par l’hémicycle, la légalisation du mariage religieux apparait comme la plus grande avancée. En ce sens qu’il permettra à beaucoup de nos sœurs d’être juridiquement reconnues.
En plus, contrairement au code adopté il y a deux ans de cela, la femme doit obéissance à son mari. Concernant l’héritage, le privilège revient au chef de famille de choisir en fonction de ses convictions. Aussi, l’âge minimum de mariage pour la jeune fille a été ramené de 18 à 16 ans. L’adoption filiation qui constituait l’une des pommes de la discorde a fait l’objet de traitement particulier. Ainsi, certaines catégories de personnes (homosexuels) ont été littéralement écartées de la possibilité d’adopter quel que soit leur régime.
Après l’étape de Bagadadji, les autorités doivent se dire qu’elles ont gagné une bataille et pas encore la guerre. La seconde bataille a mené reste celle de l’information de tous les maliens quel que soit leur niveau intellectuel, sa langue et sa confession. A défaut, compte tenu de la sensibilité de certains points, la désinformation par les personnes males éclairées peut être une arme dangereuse pour la paix sociale.
Lamine Diallo