Après un premier tête à tête, le mardi 26 février 2019, à Koulouba (Palais présidentiel) entre le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et son challenger de l’élection présidentielle de 2018, le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé, le deuxième tête à tête à l’intervalle d’une semaine a eu lieu, le mardi 05 mars 2019 entre les deux personnalités à la même heure (21 heures) et au même endroit (Koulouba). A la fin de la rencontre qui a duré plus de deux heures de temps, IBK et Soumaïla Cissé se sont donnés des accolades sur l’estrade du Palais comme pour dire que la crise appartient au passé. Le même soir aux environs de 23h45 minutes, le chef de file de l’opposition malienne, a bien voulu nous donner ses impressions à son domicile au quartier Badalabougou de Bamako. Ainsi, Soumaïla Cissé a fait savoir que c’est important qu’il y ait un consensus pour rassembler Les forces vives de ce pays afin de faire face à la crise très difficile que le Mali traverse. «C’est important qu’un climat de confiance s’instaure pour que des solutions envisagées puissent être opérationnelles. On a besoin de tout le monde si on veut que notre pays sorte des difficultés, personne ne doit être laissé au bord de la route…Nous avons pu asseoir la crédibilité de l’opposition, aujourd’hui, on est écouté », a-t-il dit. Par ailleurs, Soumaïla Cissé a souhaité que « la décrispation qui a commencé puisse continuer ».
«Nous avons eu un très bon entretien comme la dernière fois pendant un peu plus de 2 heures. Nous avons revisité les hypothèses que nous avons faites. Nous avons encore mis le Mali et les préoccupations et les défis au cœur de notre discussion. Aujourd’hui, nous avons essayé de trouver un mode opératoire pour pouvoir avancer. Je crois que c’est le plus difficile. Nous sommes convaincus qu’il faut un dialogue élargit à l’ensemble des forces vives du pays », a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé. Selon lui, le Président IBK va continuer à recevoir la classe politique. A l’en croire, IBK a déjà commencé à recevoir certains responsables de partis, des anciens Premiers ministres. « Il va donc continuer à éprouver les hypothèses, discuté sur les solutions possibles de sortie de crise. Moi de mon coté, j’ai eu la chance d’être reçu par les anciens chefs d’Etat : le Professeur Dioncounda, le Général Moussa Traoré, j’ai eu un échange téléphonique très long avec le président ATT et demain (Ndlr, mercredi 06 mars 2019) s’il plait à Dieu, je serai reçu aussi par le président Konaré », a souligné Soumaïla Cissé. Il a souhaité un mode opératoire qui puisse fonctionner à la satisfaction de tout le monde. « Il est important aujourd’hui qu’on sente que nous avançons vers un consensus pour rassembler le maximum des forces vives de ce pays, pour faire face à la crise très difficile que nous traversons aujourd’hui. Cela va bien sur, par les décisions qui seront prise au bon moment, qui vont pourvoir informer l’ensemble de la population sur ce qui a été retenu, que la décrispation qui a commencé puisse continuer. C’est extrêmement important, qu’un climat de confiance s’établit, s’instaure durablement pour que des solutions envisagées puissent être opérationnelles », a-t-il dit. Aux dires de l’honorable Soumaïla Cissé, il ya des défis importants qu’il faudra les circonscrire le plus rapidement possible. A l’en croire, cela passera certainement par le choix d’une personnalité qui va pouvoir aider à orienter, à diriger les équipes pour pouvoir se parler franchement en vérité pour que tout le monde se sent concerné par les difficultés qui assaillent le pays aujourd’hui. « Nous avons échangé essentiellement sur ces aspects et nous avons parlé de la sous région, des implications de l’ensemble de la géopolitique autour de notre pays, voila pour abréger pour ne pas rentrer dans trop de détails, ce que nous avons pu nous dire mais soyez sûr que le dossier avance et implique de plus en plus de personnes et d’institutions pour que les solutions qui seront trouvées puissent être partagées et acceptées par tous », a précisé l’honorable Cissé. A l’en croire, l’un des propositions de sortie crise qu’il a eu à faire au président IBK est le dialogue. « Il faut qu’on convienne du format de dialogue élargit, un dialogue politique nationale, après ce dialogue qu’il y ait un consensus, un accord politique qui puisse déboucher sur les textes qu’il faut, les orientations qu’il faut pour cela. Je crois aujourd’hui, on essaye de trouver vraiment comment organiser ce dialogue, quels sont les acteurs. Mais bien sûr, il a besoin, lui, d’écouter un peu plus de gens et nous aussi, si on peut apporter des entrer complémentaires, on va le faire, je crois que nous sommes à cette phase mais tout le monde est pressé », a déclaré Soumaïla Cissé.
Rencontre entre Soumaïla Cissé et l’ex président Apha Oumar Konaré
En plus du président IBK, Soumaïla Cissé a rencontré les anciens présidents comme le Pr Dioncounda Traoré, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré. Et selon Soumaïla Cissé, l’objectif recherché à travers ces différentes rencontres est de montrer leur disponibilité et aller de l’avant. « Ces disponibilités passent par des informations partagées avec des gens, des personnalités qui ont eu un moment donné, la charge de la gestion de ce pays. Il y a certainement les informations complémentaires, une meilleure écoute et surtout demandé aussi leur accompagnement, leur soutien, leur conseil. On a besoin de tout le monde si on veut que notre pays sorte des difficultés. Personne ne doit être laissé au bord de la route. Il y a certainement des expériences importantes que ces personnalités ont, qu’ils peuvent nous faire partager. Si je peux être à l’origine de collecter ces informations, je le fais, c’est pour le bien de nous tous. Mais je pense que chaque Malien est concerné par la situation, il s’agit de la survie de notre pays, il s’agit de faire en sorte que notre pays puisse survivre aux difficultés et aux défis qui nous assaillent aujourd’hui », a-t-il dit. Pour le chef de file de l’opposition, tous les Maliens sont conscients que cette crise est profonde. A cet effet, il dira que tous les Maliens devraient s’y mettre pour trouver des solutions durables, fiables et crédibles. Avec le travail, Soumaïla Cissé a fait savoir qu’ils ont pu asseoir la crédibilité de l’opposition. «Aujourd’hui, on est écouté, aujourd’hui, nous avons pu aussi mobiliser suffisamment de personne dans le sens de notre idée, mais surtout ce dont je suis fier, c’est que nous avons pu le faire sans violence, je crois que c’est quelque chose à saluer non seulement en Afrique mais aussi dans le monde. Je crois que s’il y a quelque chose à mettre au crédit de l’opposition, c’est son sens de la responsabilité, c’est son sens de la non violence, c’est son sens de la proposition parce que nous proposons et même pour cette sortie de crise, nous avons fait des propositions qui sont aujourd’hui sur la place publique, qui sont discutées et acceptées, parfois amendées par d’autres, je crois que c’est le sens de la responsabilité que nous pouvons affirmé avoir eu pendant toute cette période », a conclu le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé, président du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD).
Aguibou Sogodogo