A la limite d’une démission, les élus de Kita sont sortis de leurs discrétions pour expliquer à fonds les problèmes qui prévaut dans de leur circonscription électorale. Ils se sont confiés au journal pour expliquer à l’opinion nationale qu’ils ne veulent pas démissionner du Rpm, mais qu’on veut les pousser à la démission.
Ce parti, ont-ils expliqué, «nous y avons adhéré avec beaucoup de conviction quand il était encore dans l’opposition et cela malgré les nombreuse sollicitions du moment ». Pour la petite histoire, avec 90.000 francs CFA comme soutien du parti, l’honorable Drissa se rappelle avoir obtenu pour le RPM 7 conseillers aux communales de 2009 alors que le parti n’avait auparavant jamais dépassé 1 conseiller dans la commune de Sébékoro, la deuxième plus grosse commune du cercle de Kita.
Il s’agit d’une crise qui a débuté depuis 2015, à la faveur des communales avortées. C’est dans souci de créer une cohésion au sein de la famille, explique l’honorable Modibo Kane Cissé, qu’un sondage d’opinion a été diligenté en vue de mieux connaitre les éventuels candidats avant la conférence de sous-section. «Mon objectif était d’éviter des conflits autour de la conquête de l’Hôtel de Ville », a-t-il ajouté, avant de confier qu’à l’unanimité les Secrétaires généraux de sous-section ont opté pour la candidature de Sambri Keita qu’ils ont jugé capable de gagner les élections de par sa popularité en tant secrétaire général de la section des jeunes du parti mais également de par sa lignée. Il n’y avait donc plus lieu d’aller à une conférence de sous-section dès lors que Bob, le candidat proposé par Mohamed Tounkara, avait retiré sa candidature à la suite des démarches effectuées par la commission de médiation ad-hoc”, a expliqué notre interlocuteur. Et d’ajouter que l’honorable Tounkara a proposé un autre candidat du nom de Mogoba Keita avant de se résoudre à élaborer une liste indépendante, pour n’avoir pas obtenu d’inscrire sur la liste quatre membres de son association.
Et, en dépit du report des élections chaque tendance est restée campée sur sa position, poursuit-il, en s’étonnant qu’à la convocation du nouveau collège électoral, “tel un poisson dans l’eau”, il ait réussi à imposer son candidat. Par la bénédiction du Secrétaire général, croient savoir les détracteurs députés, qui disent ne pas s’expliquer que « l’honorable Mohamed Tounkara, sans être membre de la section de Kita puisse faire de chasse gardée la section RPM de Kita. Et de déplorer que leur parti ne soit plus régi par ses dispositions statutaires ainsi que l’échec de Mogoba Keita aux élections, non sans reprocher au Secrétaire Général son manque de leadership pour n’avoir initié aucune mission sur la situation des sous-sections du cercle à cause du cumul d’une demi-dizaine de fonctions qui ne lui permettait de se consacrer au parti. De quoi justifier, selon les députés Namogo et Cissé, la pétition initiée pour faire de lui président d’honneur afin qu’il laisse le poste de Secrétaire général de la section à un de ces adjoints.
En réaction, expliquent les élus, il a convoqué une conférence de sous-sections pour décider de la radiation de tous ceux qui adhèrent à la logique de son départ et la crise aura perduré jusqu’aux élections générales de cercles et de régions avant que que le BPN ne se décide à inviter les protagonistes à trouver un terrain d’entente. Selon les députés, le président du parti, sans s’attarder sur les causes de la crise, a appelé à faire la paix et à s’unir en vue des élections annoncées. “Malheureusement on n’a pas pu s’attendre, malgré une mission de médiation dépêchée par le président du parti et conduite par Issé Doucouré afin d’établir une liste consensuelle”, ont-ils regretté, en pointant du doigt la mauvaise foi de la tendance adverse et en se réjouissant que leurs bonnes dispositions aient été louées par Bocari Tréta en personne qui les a remerciés d’avoir joué partition pour désamorcer la tension ». Bocari Tréta, selon eux, avait préconisé trois solutions de sortie de crise notamment la validation de la liste introduite, la sanction contre les deux listes et la possibilité d’aller en indépendant.
« Curieusement, à quelques jours, de la clôture du délai, nous avons été appelés pour qu’on aille en indépendants”, ont-ils confié, estimant qu’il s’agissait d’une tentative de les isoler.
Et les deux d’accuser la direction du RPM de ne pas s’intéresser au problème de la section de Kati comme si le départ imminent de 28 sous-sections était un non-évènement. Au demeurant, les lettres adressées au BPN-RPM sont toutes restées sans suite, preuve, estiment-ils, du d’importance que le BPN accorde à ma question.
Tout reconnaissant avoir été démarchés par plusieurs partis et mouvements politiques, les deux députés clament leur bienveillance envers le président de la République et leur parti tout en soupçonnant des manœuvres pour les pousser dehors. « Nous ne sommes pas contre le président encore moins le parti mais ils veulent nous faire partir. Et si nous devons partir, nous irons avec beaucoup de fierté, pour avoir servi ce parti quand il n’était même capable de financer une élection », ont-ils confié.
Amidou Keita