Après avoir claqué la porte du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) en 2002, l’ex- fidèle compagnon du Général Moussa Traoré, porta sur les fonts baptismaux le Rassemblement Malien pour le Travail et l’Alternance (MPLUS/RAMATA). Ceux qui ont eu la malchance de croire en lui, en le suivant dans sa dérive politicienne, ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer par rapport au grand scandale financier, dont il s’est rendu coupable dans cette affaire de caisse d’épargne du parti. Le marathon judiciaire déclenché à cet effet par les victimes de cette grande escroquerie, est aujourd’hui au niveau de
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L’un des caciques du défunt régime du général dictateur Moussa Traoré, Abdoulaye Amadou Sy, est depuis la fin des élections législatives de 2002, en contentieux judiciaire avec d’anciens militants de son parti politique, MPLUS/RAMATA. Au menu de la mêlée, une affaire d’escroquerie qualifiée, dont ont été victimes des militants dans certaines localités où le parti avait réussi une forte implantation. Il s’agit des localités où le MPLUS/RAMATA avait des sections. A quoi a donc consisté ladite escroquerie ?
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En effet, nous sommes en 2002, dans la ferveur des élections générales, la présidentielle et les législatives : Abdoulaye Amadou Sy claque la porte du MPR, dont il était un baron, pour créer son propre parti, le MPLUS/RAMATA (Rassemblement Malien pour le Travail et l’Alternance), dont il devient naturellement le président.
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La ferveur du renouveau eut raison de pas mal de militants, qui décidèrent de le suivre. Des milliers de militants, notamment des femmes, vont adhérer à son parti, croyant dur comme fer que l’homme avait un respect pour sa parole, tant son discours était similaire à celui d’un oiseau rare de la scène politique. Le parti, après la célébration de son baptême au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), ex-palais des congrès, va connaître ses premières sections en Commune V du District de Bamako, à Koulikoro, à San etc.
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C’est ainsi que pour fidéliser ses militants, il décide qu’on mette en place au niveau de chaque section du parti, des caisses d’épargne pour le financement des petites et moyennes entreprises des militants. L’initiative qui a été trouvée géniale par les militants, va permettre de mobiliser des dizaines de millions, à forte contribution féminine, en raison de
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Mais c’était mal connaître le loup, formé à l’école de la délinquance financière des 23 ans de régime du général-dictateur Moussa Traoré. Pour mieux approcher son ventre de la caisse, il va s’autoproclamer président de ladite caisse. Ce qui lui permettait désormais de puiser l’argent à souhait pour faire la bamboula à travers les rues de Bamako. A chaque sortie de sous, il avait toujours l’astuce de trouver un prétexte fallacieux. Généralement, il avançait que l’argent décaissé serait utilisé pour le financement des activités du parti. C’est ainsi qu’il réussira à piller chacune des caisses implantées dans les différentes sections du parti. Mais, pour créer des faux espoirs chez ses militants, il disait que le parti mettrait tout en œuvre pour rembourser les sous empruntés aux caisses, pour les besoins des activités politiques qu’il organisait. Des mois et des mois vont passer sans qu’aucun centime ne soit remboursé, ce qui commença à irriter les uns et les autres, avant même l’échéance présidentielle et les législatives de 2002. Cependant les gens gardaient toujours espoir sur le recouvrement de leurs sous, puisque le parti avait décidé d’aller à la présidentielle avec comme candidat le multimilliardaire réfugié en Italie, Modibo Kane Kida, dont on comptait sur les sous de ce dernier, pour éponger la grosse dette sous laquelle le parti se débattait. Peine perdue, car ce délinquant de grand chemin ne se fera même pas voir par ses compatriotes, a fortiori venir mener une campagne électorale. En clair, le nom de M. Sy est cité dans la scabreuse affaire de la non venue de Kida pour la présidentielle de ladite année. En effet, après que le congrès du parti eut décidé de faire Kida son candidat pour la joute présidentielle de 2002, l’homme, depuis l’Italie avait envoyé une grosse somme de plusieurs dizaines de millions aux responsables du parti, pour leur permettre de préparer le terrain avant son arrivée à Bamako. Mais, curieusement l’argent envoyé n’a pas atterri dans le compte bancaire qu’on lui avait indiqué comme étant celui du parti. Monsieur Sy a voulu virer ladite somme dans son compte privé. Il s’en est suivi un imbroglio protocolaire qui va amener les banquiers à retourner l’argent à son envoyeur. C’est depuis là que Modibo Kane Kida s’est rendu compte qu’il avait à faire à une mafia, qui ne voulait que le dépouiller de son argent, d’où sa décision de ne plus venir honorer de sa présence sa candidature à la présidentielle. Les élections passèrent sans aucun soutien du milliardaire. Le parti, qui avait contracté d’autres dettes pour les fins de la campagne, s’est retrouvé impuissant face aux créanciers. Un proche parent de Sy, du nom de Camara à Daoudabougou, va même passer des nuits en prison, par le fait d’un créancier. Face à cette dure situation, les militants décidèrent de claquer en masse la porte du parti. Après les démissions en cascade, ces ex-militants vont commencer à réclamer leurs sous injectés dans l’affaire de la caisse d’épargne. Ils seront butés à une sourde oreille de la part du délinquant financier, M. Sy. Ce qui les amènera à porter l’affaire devant le tribunal de première instance de
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La question que beaucoup d’entre elles se posent en effet est de savoir comment l’escroc en question a réussi à déjouer tous ces sérails judiciaires, malgré les preuves palpables de sa forfaiture. Comment peut-on escroquer à crocs ouverts, l’argent des pauvres personnes et continuer à les narguer à travers les rues de la capitale ? S’interrogent la plupart des victimes. Décidement au Mali, la justice c’est pour les riches, finissent par conclure certains.
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Affaire à suivre
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Abdoulaye Diakité
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