L’on ne peut s’empêcher de poser cette lancinante question, après que le président d’un parti membre de l’Alliance pro-ATT -le Rassemblement pour le Développement et la Solidarités du PR Younouss Hamèye Dicko- ait osé, ce 10 Novembre, rompre le silence sur les bévues du Comité directeur chargé de coordonner les actions au sein de ladite Alliance.
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“Nous sommes membres de l’ADP, un regroupement politique qui a soutenu la candidature d’ATT. S’il s’agit de faire un pourcentage de vote des différents partis membres pour ATT, je suis convaincu que le RDS sera parmi les premiers qui ont voté plus. Mais le Comité central mène des activités au nom du groupement, sans que nous soyons au courant. Mieux, nous n’avons pas été associés ni à la constitution des C.V des ministrables, ni aux différentes alliances entre les partis membres de l’ADP. On n’a pas été non plus convié à une réunion ou à une prise de décision”, clamait le professeur du RDS, indigné.
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De tels propos, bien que proférés sous forme de chuchotements, avaient souvent été entendus avant les élections présidentielle et législatives passées. Mais, mais c’est bien la première fois qu’une mésentente au sein de l’ADP est publiquement décriée, voire dénoncée.
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Si, au sein du directoire de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP), on a toujours essayé de minimiser ces impairs, arguant que ceux qui étaient chargés de faire passer le message auprès de la base ne s’acquittaient pas correctement de leur tâche.
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Les mêmes reproches formulés par les Adémistes à l’encontre de leur président -et celui de l’ADP-, Dioncounda Traoré, ont fini par prouver le contraire. Autrement dit, qu’il n’en était rien, et que la vérité était ailleurs: la communication manquait entre Dioncounda et son bureau.
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Est-ce ce même déficit de communication qui avait donné lieu aux difficultés de mise en place des coordinations locales et régionales de l’ADP? Toujours est-il que le deal de circonstance passé entre l’ADEMA et l’URD a été considéré comme un véritable pacte d’exclusion des autres partis de l’ADP, sinon du mépris avéré envers eux.
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Aussi, de l’élection du président Dioncounda Traoré au Perchoir à la formation du gouvernement Modibo Sidibé, en passant par la composition du bureau de l’Assemblée nationale, les frusctrations n’ont cessé de s’entasser au sein de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès.
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Certes, pour l’heure, l’essentiel a été sauvegardé au niveau de l’Assemblée, c’est-à-dire l’occupation des postes stratégiques de l’Institution et de son bureau parlementaire par l’ADEMA et l’URD.
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Néanmoins, tout porte à croire que le message, sinon l’avertissement de Me Abdoulaye Garba Tapo n’a pas été entendu. En effet, lors d’un assise de son parti (le RND), l’ancien ministre de la Justice déclarit : “L’adhésion à l’ADP n’est pas une sinécure, mais plutôt la résultante d’une décision réfléchie, visant à assurer la victoire à ATT, et à lui conforter une majorité à l’Assemblée nationale…”
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Cette déclaration était adressée à tous les partis membres de l’ADP, et indique clairement que l’Alliance doit accompagner le Chef de l’Etat, jusqu’à la fin de son mandat.
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Il se trouve, malheureusement, que ces propos de Me Garba Tapo jurent avec ceux récemment tenus par le PR Younouss Hamèye Dicko du RDS. Autrement dit, à défaut d’être sérieusement menacée, la cohésion au sein de l’Alliance pilotée par le président de l’Assemblée nationale est fortement entamée. Et pour cause: cette alliance dans l’Alliance, tramée, sinon orchestrée par l’ADEMA et l’URD y est pour quelque chose.
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C’est du reste de cette incongruité -ou de cette anomalie- que la candidature de Me Mountaga Tall au Perchoir tire son essence. Cette candidature du président du CNID-FYT visait simplement à démontrer, au duo ADEMa-URD, qu’un exercice démocratique aussi essentiel que l’élection d’un président de l’Assemblée nationale ne pouvait faire l’objet d’un dictat imposé par seulement deux partis, sur les 44 que comprend l’ADP.
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Cet accord de principe ADEMA-URD a, en outre, représenté un précédent qui ne pouvait avoir que des conséquences fâcheuses sur ces deux formations. Les tirs croisés de certains Adémistes, dont Dioncounda Traoré fait l’objet, et ce “glissement de terrain” qui est en passe d’emporter Younoussi Touré sont bien là pour le démontrer.
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En effet, pour avoir montré ses préférences dans les C.V des Adémistes ministrables envoyés au Chef de l’Etat, le président de l’ADEMA se trouve aujourd’hui dans le collimateur de certains responsables Rûchers. Tandis qu’à l’URD, se sont plutôt des hommes de Soumaïla Cissé qui sont présents dans le gouvernement Modibo Sidibé.
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Enfin, si le Pr Younouss Hamèye Dicko a osé parler, d’autres leaders de partis membres de l’ADP oseront sous peu l’imiter. Dans ce cas, les frustrations ne finiront-elles pas alors par saper, voire laminer cette “union sacrée” de ADP? Autant dire qu’aujourd’hui, il faut plus que jamais une réunion de conciliation de vues, sinon de réconciliation au sein de l’Alliance.
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Adama S. DIALLO
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