En vue de promouvoir la démocratie, le Mali a élaboré le statut de l’opposition depuis 1996 révisé en 2000. Mais faute d’opposition structurée et républicaine, ce statut n’a jamais été appliqué. Il a fallu l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2013 à la tête du pays pour que certaines formations politiques prennent leur courage à deux mains pour animer l’opposition. Il s’agit de 11 partis politiques sur les 200 que compte l’échiquier politique national. Ainsi, l’Assemblée nationale a adopté le statut de l’opposition en lui conférant un cadre juridique, démocratique, pluraliste aux fins d’animer la démocratie dans les limites légales.
Le chapitre 3 dudit document expliquant le mode de désignation du chef de file de l’opposition précise en son article 13 que l’opposition politique est représentée par un porte-parole qui prend le titre de chef de file de l’opposition. Ce dernier est désigné en son sein par le parti politique déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale à l’occasion des dernières législatives.
En cas d’égalité du nombre de députés, le chef de file est désigné par le parti politique déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de conseillers communaux à l’issue des dernières élections communales.
En cas d’égalité du nombre de conseillers communaux, le plus âgé est déclaré chef de file de l’opposition
Conformément à cette disposition, l’Union pour la république et la démocratie (URD) étant le parti déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale, indique Pr Salikou Sanogo, le parti a désigné à l’unanimité chef de file de l’opposition politique Soumaïla Cissé.
Après la notification du nom du chef de file de l’opposition au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, conformément à l’article 14 du présent document, ce dernier a communiqué l’information au Président de la République qui a signé le lendemain le décret de nomination de M Cissé chef de file de l’opposition.
C’est comme pour dire que la tricherie politique est désormais finie au Mali. A chacun son rôle dans le jeu démocratique.
Oumar KONATE
