Des relations entre Paris et Bamako encore plus tendues après que l’ambassadeur français est invité à quitter le Mali (SYNTHESE)

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Le fait que l’ambassadeur de France au Mali Joël Meyer a été informé de la décision du gouvernement malien qui l’invitait à quitter le pays rend plus difficiles les relations déjà tendues ces derniers mois entre Paris et Bamako.

En effet, le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué le lundi 31 janvier l’ambassadeur français et “il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures”, et ce, après les récentes déclarations du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian qui a qualifié jeudi dernier, le gouvernement de transition du Mali “d’illégitime” qui prend des “mesures irresponsables”, en faisant allusion au retrait des forces danoises déployées dans le cadre de Takuba, à la demande des autorités maliennes.

Ces propos “hostiles, outrageux et récurrents des autorités françaises à l’égard des autorités maliennes (…) sont contraires au développement de relations amicales entre nations”, a indiqué dans un communiqué le gouvernement malien, se montrant toutefois disponible à “maintenir le dialogue et à poursuivre la coopération, dans le respect mutuel et la non ingérence”.

Le Mali et la France ont multiplié ces derniers mois des échanges musclés après la décision prise par la France de retirer progressivement ses soldats présents au Mali depuis 2013 pour lutter contre terrorisme au Sahel, décision qui n’a pas été appréciée par les autorités maliennes.

“La fin de Barkhane, place le Mali devant le fait accompli, l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires”, avait alors expliqué le Premier ministre malien Choguel Maïga à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.

La France accuse les autorités maliennes d’avoir fait appel à des mercenaires de la société paramilitaire russe Wagner, accusations formellement démenties par Bamako.

Dans un communiqué publié le lundi 31 janvier, le ministère français des Affaires étrangères a dit “prendre note” de la décison des autorités maliennes concernant Joël Meyer et “en réaction, la France a décidé de rappeler son ambassadeur”.

De son côté, le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a indiqué mardi sur Franceinfo que “la situation ne pouvait pas rester en l’état”. “D’ici à la mi-février on va travailler avec nos partenaires européens (Takuba) pour voir quel est l’évolution de notre présence sur place. Ce qui est certain c’est qu’on va continuer à lutter contre le terrorisme au Sahel. Et le Sahel c’est pas que le Mali”, a-t-il expliqué.

Les conditions de l’intervention française au Mali, qu’elle soit militaire, économique ou politique “sont rendues de plus en plus difficiles” à cause des relations tendues entre les deux pays, a fait remarquer la ministre française des Armées Florence Parly, dimanche dernier sur la même chaîne d’information. “On ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix”, a-t-elle ajouté.

Selon la presse française, le dossier malien était au centre des discussions du Conseil restreint de défense et de sécurité nationale de France tenu mardi au Palais de l’Elysée.

Source: Agence de presse Xinhua

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