Des dirigeants africains devant les tribunaux: Le mal et la terreur existent-ils en Afrique seulement ?

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Ils sont nombreux, ces dirigeants et ex-dirigants africains, à être poursuivis par la justice internationale, soit pour crime de guerre ou génocide, soit pour crime contre l’humanité. Le cas qui focalise aujourd’hui toute l’attention est le procès en cours de l’ancien président libérien, Charles Taylor, par le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone (TSSL) qui siège à la Haye, aux Pays-Bas.

L’ex-dirigeant libérien doit répondre des chefs d’accusation tels que les viols, l’enrôlement d’enfants-soldats, les crimes de guerre et contre l’humanité.

Si des individus comme Charles Taylor sont indéfendables, leurs cas doivent être étudiés sous un angle plus objectif, sans interférence subjectiviste. Les tares reprochées à certains dirigeants coupables de crimes existeraient-elles seulement en Afrique ?

Que l’on se rappelle les atrocités de Hirochima et Nagazaki, au Japon, les massacres au Vietnam, ou encore les guerres I et II en Iraq. Dans quelle catégorie faut-il classer ces crimes ? Et les massacres quotidiens en Palestine et en Tchétchénie ? La douleur et la terreur prendraient-elles une autre signification ailleurs qu’en Afrique ?

Si donc ces crimes doivent être punis, les sanctions ne doivent pas tomber seulement sur des coupables africains, mais aussi sur ceux d’ailleurs. Les africains doivent-ils donc rester impassibles devant le jugement de leurs dirigeants par des tribunaux dits internationaux ?

La justice est unique : elle n’est ni de première ni de seconde zone. Et si justice internationale il y a, elle doit être impartiale et égale pour tous, face aux lois et droits fondamentaux de l’humanité. En l’absence d’une telle égalité, la comparution de "justiciables" africains, face à des juridictions étrangères, relève d’une offense à ces droits et lois.

D’où une certaine parodie de justice, qui doit inciter les dirigeants africains à se doter de leurs propres juridictions sous-régionales, afin d’éviter, à leurs compatriotes, la perte de leur dignité.

Adama S DIALLO

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