Le président de la République, Amadou Toumani Touré, installé officiellement dans ses fonctions de chef d’Etat vendredi par la Cour suprême, veut faire de son second et dernier mandat celui de la rupture et des avancées. Pouvait-il en être autrement ?
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« Il est venu le temps pour le Mali de forcer son destin et d”entamer son décollage ». Cette petite phrase du président de la République prononcée lors de son discours d’investiture n’est pas passée inaperçue. Elle résonne encore dans nombre d’oreilles, comme pour dire que le destin n’est pas une fatalité. C’est une constante : à force de travail, l’homme, une société ou une nation forge son destin. Aux termes de son premier mandat, le président de la République a donc mesuré l’état de délabrement économique, social et politique dans lequel se trouve le Mali malgré les efforts, avouons-le, déployés tout au long de son premier quinquennat.
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Le Mali regorge de beaucoup de ressources naturelles et intellectuelles qui peuvent lui permettre de compter parmi les nations prospères. Malheureusement le pays occupe le bas du tableau des pays les plus pauvres selon le rapport du Pnud sur le développement humain durable. Et il ne faut pas se voiler la face, les causes du mal vivre des Maliens et Maliennes et la stagnation du pays sont connues. Elles ont pour noms, entre autres, la mauvaise gestion des ressources publiques, la corruption grandissante, l’opportunisme, le clientélisme, le favoritisme, l’irresponsabilité et le manque d’autorité de l’Etat…
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Aussi la rupture annoncée par le président de la République devra-t-elle s’opérer sur divers fronts. D’abord sur le front de la gestion des ressources de l’Etat. Il serait judicieux, voire impératif, pour le président de la République de confier les postes de gestions des deniers publics à des personnes réputées être de bonne moralité et n’ayant jamais traîné une casserole.
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Ensuite, il s’agira de récupérer par tous les moyens, les fonds détournés. Avec une justice assainie, un commis de l’Etat hésiterait ou réfléchirait cent fois avant de plonger sa main dans la caisse publique lorsqu’il comprendra que, par ce geste, il est sûr d’être un locataire d’une maison d’arrêt.
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La rupture devra également se faire au niveau de l’administration d’Etat, notamment en remettant celle-ci au travail et en accélérant la procédure de gestion des dossiers des usagers. Il ne faut pas avoir peur de le dire : la plupart des agents de l’administration malienne sont préoccupés par d’autres choses que de servir correctement. Tout le monde est unanime que chercher un dossier ou avoir son dossier traité par l’administration malienne suppose pour l’usager des journées entières de va-et-vient entre les bureaux. En un mot, l’affairisme mine encore l’administration. Et seul l’Etat, en affermissant son autorité, a la possibilité d’y mettre fin. Tout comme l’Etat en affermissant son autorité peut amener le citoyen à s’acquitter de ses droits et devoirs.
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La rupture devra concerner également l’entourage immédiat du président de la République. La gestion patrimonialiste ou familiale, selon que l’on soit politicien ou citoyen lambda, a été perçue comme une faiblesse du chef de l’Etat et qu’il a le devoir de corriger.
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Enfin ATT devra revoir sérieusement ses relations avec les partis politiques et leurs responsables d’une part et d’autre part avec le Mouvement citoyen. En tout état de cause, comme dit l’adage qui vivra…
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Denis Koné
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