Le député de Ouéléssébougou donne sa version des faits et jure par le saint coran : «C’est le juge qui m’a agressé… Son Garde aussi ! »

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« La main sur le Saint Coran, je jure que je n’ai  pas  porté la main sur le juge.  Et je recommande  également que Dieu, le Tout Puissant qui est l’Auteur du Coran, anéantisse à jamais  le menteur dans  cette affaire».   Voici  la conclusion  d’une déclaration que l’honorable Bourama Traoré a faite  samedi  6 décembre dernier lors d’un point de presse à la Maison de la Presse. Il venait de donner sa version des faits dans  l’affaire qui l’oppose au juge Amadou Bocary Touré  de Oulessébougou.

Honorable Bourama Tidiane Traoré
Honorable Bourama Tidiane Traoré

Aux dires de l’Honorable  Bourama Traoré, c’est  aux environs de 18 H qu’il  s’est  rendu au bureau  du juge Touré en service à Ouélessebougou depuis 08 mois. « Une dizaine de personnes était  à l’entente, dit-il, et la grande  porte était fermée. Je suis donc  entré par la petite porte qui était accessible. »  

Avant de venir, nous souligne-t-il, l’honorable  avait pris le soin d’appeler à deux reprise le juge.  Mais ce dernier n’avait  pas décroché : « Je suis venu parce qu’il m’avait dit que les portes de son  bureau me sont  toujours ouvertes, du lundi au jeudi et de 08 à 20 H. »

En fait, dans la même semaine l’honorable s’était rendu  chez le juge Touré  à la date du 19 novembre  pour une simple visite de courtoisie: « Au cours de cette visite, qui était notre première rencontre, je lui  ai parlé d’une affaire  à propos de laquelle, il m’a répondu que le dossier n’était pas encore à son niveau. »

Et ce jour  25 novembre, arrivé au bureau du juge, le visiteur sera bien accueilli et en tout honneur : « Dans la cour, j’ai trouvé que le juge qui s’apprêtait à prier. Je lui ai gentillement demandé d’accomplir la prière du soir tout en lui disant que moi aussi je voudrais prier. Il m’a répondu que sa séance de prière prend beaucoup de temps, qu’il souhaite échanger d’abord avec moi.

C’est comme ça qu’il m’a conduit à son bureau où je lui ai dis que je suis venu partager des informations avec lui au sujet d’un litige foncier dans mon village  à Bananzolé  et dont il est saisi. Je lui ai dis que c’est un dossier qui concerne les membres d’une même famille et que malgré les appels incessants à l’apaisement, la tension restait  vive. Je lui ai dis que c’est une situation qui m’inquiète et que je suis venu lui apporter s’il le souhaite ma petite contribution pour apaisement du climat.

Il m’a répondu avec un ton sec qu’ils ne sont pas de la même famille. Et que si tel était le cas, qu’on aurait réglé le différend dans le vestibule.

J’ai continué dans les explications en lui disant que parmi les deux parties en conflit qu’il y a une qui vit à Bamako. Il m’a alors dit sous un ton violent qu’il connait son travail et que ce n’est pas moi qui vais l’apprendre à exercer son boulot avant de me demander de quitter son bureau.

Je l’ai supplié de m’écouter. Il a insisté en me demandant de sortir de son bureau. Malgré ma tentative de lui faire revenir à la raison, il ne m’a pas écouté. Il s’est mis à me pousser énergiquement jusqu’à la porte, tout en me disant qu’il ne veut plus me voir chez lui.

Je lui ai dis qu’il ne peut pas m’empêcher de venir au tribunal. Et subitement, il s’est mis à me donner des coups de poings. Il a ensuite ordonné à sa garde rapprochée de me neutraliser au motif que je suis venu l’agresser dans son bureau. Ce dernier m’a alors tenu par les mains derrière pendant que Diadié lui-même continuait à me donner des coups et à me lancer des insultes grossières.»

 

 « Quand les gens qui étaient au dehors ont entendu le bruit, aussitôt mon chauffeur a escaladé le mur de la justice. Lorsqu’Amadou Diadié a vu celui-là, il s’est certainement senti gêner devant ce témoin. Il lui a tout de suite intimé ordre de quitter la cour. C’est là qu’il a pu décrocher son téléphone pour appeler le Commandant de Brigade (CB) de la gendarmerie pour lui dire que le député vient de l’agresser dans son bureau.

A l’arrivée de ce dernier, il lui ordonna de m’enfermer. Le commandant Dah Diarra, avec ses éléments, m’a alors conduit dans une voiture pour ensuite s’entretenir longuement avec le juge. Après ces échanges, le commandant de brigade est venu nous rejoindre devant le palais de justice où il me demanda de rentrer chez moi. Je lui ai répondu que j’ai besoin qu’il me prenne mon audition. Et arrivé dans son bureau, il m’a dit qu’il n’a pas qualité à prendre mon audition ni de me faire une réquisition pour aller à l’hôpital. Lorsque je lui avais fait cette demande, le commandant a insisté pour que j’aille à la maison. Je lui ai répondu que j’ai déjà averti des collègues députés qui sont en cours de route pour Ouéléssebougou. C’est après tous ces échanges et plus d’une heure de temps après que le CB est revenu m’informer que sa hiérarchie l’a appelé pour lui dire de m’amener à Bamako. Vous connaissez la suite !  »

 

C’est après avoir fait ce récit devant un parterre de journalistes  que l’honorable  Bourama Tidiane Traoré a juré la main sur le Coran : « je jure que je n’ai  pas  porté la main sur le juge.  Et je demande  également que Dieu, le Tout Puissant qui est l’auteur du Coran détruise  à jamais  le menteur dans  cette affaire.»

Djibi

 

La réponde des avocats du député Bourama Traoré à Daniel Tessougué: “C’est faux! ni retrait de plainte, ni pardon ! c’est de l’imposture”

 

Parmi les invités à ce point de presse animé par l’honorable Traoré, figuraient  les hommes de la  robe qui  l’ont défendu. Ils étaient au nombre de cinq avocats dont Me Hassane Barry, Me Tièssolo Konaré, Me Tiècoura Samaké, Me Mariam Diawara, Me Issa Coulibaly, et Me Baber Gano. Pour eux, l’attitude du procureur général dans cette affaire, « n’a pas été bien». Ils parlent même de «faux», et «d’imposture»

Ce pool d’avocats avait pour mission de mettre en  l’œuvre  la résolution N 0020 de l’Assemblé Nationale, laquelle résolution a été adoptée le 27 novembre 2014 en faveur de l’honorable Bourama Traoré. Elle renferme une disposition constitutionnelle. Il s’agit de l’article 62 de la constitution de la République du Mali. C’est le dernier alinéa de l’article 62 qui dit que «le député est mis en liberté aussitôt que l’Assemblée Nationale le requiert».

« Le traitement fait de ce verdict n’a pas été bien », a déclaré Me Gano  avant d’ajouter : « Il n’y a  jamais eu un débat sur le retrait de la plainte ou sur un abandon de la procédure, jamais ! Personne  n’est venue en salle pour dire  qu’il y a eu un retrait de la plainte.  La résolution de l’Assemblée était impérative et le Procureur Général n’avait que d’observer. » Pour l’orateur la victoire est  purement et simplement constitutionnelle : «  Nous avons eu une victoire constitutionnelle, elle n’est ni pour l’un, ni pour l’autre. C’est pour dire que la constitution du Mali a une force et elle est au dessus de tout le monde ».

Me Hassane Barry lui,   ne  décolère : « Quand est-ce que le juge Touré a-t-il accordé son pardon ? On accorde son pardon  quand on vient à l’audience et dire : «oui, je retire ma plainte ! Oui je pardonne». Mais  Personne n’a entendu dire le juge Touré qu’il pardonne ! Personne n’a entendu parler d’un retrait de plainte du juge Touré. »

A en croire  Me Barry, le pardon ou le retrait de la plainte du juge Touré n’avait aucune influence sur le dossier: «Même s’il l’avait fait, ça n’a aucune influence sur l’action. Le procureur ne s’est pas gêné de dire qu’il y a eu le pardon, que des associations et des personnalités  sont intervenues, comme si c’est lui qui l’avait mis en prison et il le libère. C’est faux ! C’est de l’imposture ! Le procureur général a été  bloqué par une disposition constitutionnelle et non par un pardon quelconque. Nous n’avons ni vu un retrait de plainte ni entendu un pardon. »

Djibi

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3 COMMENTAIRES

  1. Le Député et ses Avocats, de même que le Juge, sont chacun dans leur bon droit. Il s’agit de la parole de l’un contre celle de l’autre! Même le chauffeur et le garde sont partisans dans cette affaire! Alors seul DIEU connait la VRAIE VERITE.

  2. Ce maudit juge mérite d’ être en prison pour avoir agresser un député sous immunité . Je savais qu’il faut être fou pour qu’un député reçu par un juge dans son bureau lui frappe et puis devant son garde. Au Mali on voit tout, les gardiens de lois sont les premiers à violés.

  3. Cet député donne des explications claires.Je pense qu’il est impossible que Bourama Traoré porte la main sur le juge en présence de son garde de corps.Il peut lui parler sèchement.Nous sommes tous dotés d’un bon sens.Ce juge est un menteur,il est l’agresseur du député.C’est vraiment malhonnête!

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