Dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement : Le Rpm veut-il reprendre la main ?

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Le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (Rpm), tape du poing sur la table et réclame la tête du Premier ministre. Ses députés comptent déposer une motion de censure contre le gouvernement.

-Maliweb.netLa majorité présidentielle se fissure. Un long fossé existe désormais entre le Premier ministre et le Rassemblement pour le Mali, le parti présidentiel, dont les députés s’apprêtent à déposer une motion de censure contre le gouvernement. Elle pourrait, selon de nombreuses sources, être déposée dès ce mercredi à l’issue de la plénière consacrée aux questions orales au gouvernement. Des ministres sont invités à répondre aux questions de cinq députés dont Mamadou Hawa Gassama et Oumar Mariko.

Les Tisserands, à l’image de l’opposition, s’agacent du manque de progrès dans l’amélioration des conditions de vie des Maliens. C’est du moins ce qu’en pense, Maître Baber Gano, secrétaire général du parti présidentiel.

Sur les ondes de RFI, l’ancien ministre des Transports reconnaît que «le pays traverse des moments très difficiles qu’on ne peut pas continuer à vivre», pointant ainsi du doigt l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes de la Nation.  

Sur le dépôt de la motion de censure, Maître Gano estime que l’initiative provient des députés, qui ont jugé nécessaire de trouver une issue politique aux défis auxquels le Mali est confronté.

Si le Bureau politique national du parti n’est pas à l’origine de la motion de censure, il ne manquera pas de soutenir ses députés. La formation politique dirigée par Dr.BocariTréta n’a jamais fait mystère de sa volonté de diriger la primature.

Par cette occasion, le Rpm veut-il reprendre la main et faire respecter désormais le fait majoritaire au Mali ? Beaucoup de cadres du parti se sentent lésés et n’ont d’ailleurs jamais compris pourquoi, le Premier ministre ne sort pas de leurs rangs.

Sur les cinq chefs de gouvernement de l’ère IBK, seul Abdoulaye Idrissa Maïga était membre du parti présidentiel. Le vote d’une motion de censure illustre également la défiance du parti vis-à-vis du président de la République, qui, il est vrai, n’a jamais eu d’égard envers le parti.

Il a l’habitude de déclarer qu’il n’a pas été élu par le Rpm. Ce que la famille des Tisserands a très mal digéré. Dans ce cas, le chef du gouvernement ne peut être qu’une victime collatérale. C’est une façon pour le parti de s’affranchir de la tutelle d’IBK, qui n’a plus aucun avenir politique.

Malgré tout, c’est Ibrahim Boubacar Kéita qui détient la solution au problème. Il doit siffler la fin de la récréation en procédant au rappel de ses troupes afin d’éviter un clash au sein de la majorité. Si elle était votée, la motion de censure impacterait forcément le cours des événements dans le pays qui pourrait connaître des lendemains qui déchantent.

Dans la meilleure des hypothèses où  Soumeylou Boubèye Maïga arrive à se défaire de la motion de censure, ce qui n’est pas à exclure.  Très félin, l’homme n’est pas né de la dernière pluie et a plus d’un tour dans son sac. «Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Tigre» commente un observateur de la vie politique malienne.

Toutefois, difficilement, le Premier ministre pourrait travailler dans ce climat délétère où l’environnement devient de plus en plus hostile. Surtout que d’immenses chantiers comme le dialogue et surtout la révision constitutionnelle attendent le gouvernement. Des travaux qui nécessitent une synergie d’action.

Il convient de rappeler qu’en plus du parti présidentiel, le départ de Soumeylou Boubèye Maïga à la tête du gouvernement est réclamé par une partie de l’opposition mais également deux puissants chefs religieux :l’imam Mahmoud Dicko et le Chérif de Nioro.

Le Tigre de Badalabougou a pour le moment le soutien sans faille du chef de l’Etat. Mais jusqu’à quand ?

Abdrahamane Sissoko/Maliweb.net

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