Quelques jours après le 1er anniversaire de l’investiture du président IBK, les partis politiques de l’opposition ont décidé de poser un diagnostic sans complaisance des 1 2 premiers mois du régime. C’était à travers un grand meeting tenu le dimanche 07 Septembre au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Cette première activité du genre depuis les élections de 2013 a été mise à profits pour informer et sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur l’état du pays un an après, et dénoncer la situation sociopolitique et sécuritaire chaotique que le Mali traversée. Outre les leaders de l’opposition, la cérémonie a enregistré la présence des milliers de nos compatriotes déçus du début d’IBK.
Plusieurs Présidents et Secrétaires Généraux des partis politiques membres de l’opposition étaient au rendez-vous. Il s’agit de l’URD, le Parena, le PDES, le PRVM, le PIDS, PSP, la FCD, l’AFP-Parti Beje Fanga et le PS-Yelen-Koura. L’objectif principal de ce 1er grand Meeting de l’opposition était d’apprécier le bilan d’une année du Président de la République, largement jugé négatif sur tous les plans. Selon les intervenants, le pays est très loin des promesses de campagne du candidat IBK. Elle dénonce la situation sociopolitique et sécuritaire désastreuse dans laquelle le Mali se trouve et dont le coupable n’e st autre que le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, au pouvoir depuis le 4 septembre 2014.
Douze mois après son élection, l’immense espérance suscitée à l’intérieur et à l’extérieur du Mali s’est transformée en une profonde déception, tant les chances du pays de se relever et de se redresser ont été gâchées par une gouvernance chaotique sur fonds de corruption, d’une gestion calamiteuse et patrimoniale des deniers publics, d’amateurisme et d’incompétence. Ont été les slogans des militants d’opposant. Ils ajouteront que, Le président a dilapidé l’immense capital de sympathie dont la nation bénéficiait en Afrique et dans le monde, le quotidien du Malien est devenu insupportable, la situation générale du pays s’est empirée, rien de concret n’a été réalisé en une année. Pour l’ex Ministre de l’Industrie et du Commerce Abdoulaye Amadou Diallo et non moins leaders du PDES « Le Président d’IBK a un carton jaune déjà si l’année prochaine, il aura un autre carton jaune, ça sera un rouge
donc il sort du terrain ».
Lemzo Diallo
DECLARATION DU 7 SEPTEMBRE 2014 DE L’OPPOSITION
Les partis de l’opposition, réunis en meeting le dimanche 7 septembre 2014 au Palais de la Culture de Bamako à l’occasion du 1er anniversaire de l’investiture du Président de la République du Mali, font la déclaration suivante :
> Les partis signataires réaffirment avec force leur attachement indéfectible aux valeurs de la république, aux vertus patriotiques et aux principes démocratiques. Ils réaffirment leur respect immuable des institutions.
> Les partis signataires attestent être les partisans et les défenseurs d’un État laïc, indépendant, souverain et garant de son intégrité territoriale. Ils s’opposent à toute velléité d’autodétermination.
> Les partis signataires rappellent aux autorités de l’État qu’ils entendent exercer leurs missions d’opposition en toute liberté d’opinions et d’expressions dans le strict respect de la Constitution, des lois et règlements qui régissent la vie politique nationale.
Au regard de ces préalables et de la situation difficile actuelle que traverse notre pays, à cause de la mal gouvernance politique, institutionnelle, économique, sécuritaire, budgétaire et sociale,
Nous les partis signataires de la présente déclaration :
1. Exhortons le Président de la République à changer urgemment de cap afin d’éviter à notre cher pays une catastrophe imminente qui risquerait de disloquer le pays, de diviser et d’appauvrir ses populations, et de conduire la Nation à une grave fracture.
2. Exhortons le Président de la République à prendre en compte la souffrance quotidienne de son peuple, la déshérence dramatique et l’aggravation du niveau de chômage de sa jeunesse, la marginalisation et la paupérisation progressive et dangereuse des forces vives du pays dont les femmes payent le plus lourd tribut.
3. Exhortons le Président de la République à imposer sans préavis la gestion rigoureuse, transparente et efficace des finances publiques et à arrêter d’utiliser le budget de l’Etat dans des dépenses somptuaires. Au surplus nous demandons au Président de la République d’investir fortement dans les infrastructures vitales au redressement économique du pays (routes, santé, éducation, etc.), de relancer l’économie nationale par la promotion appuyée du secteur privé et enfin de garantir le fonctionnement optimal et transparent des institutions de la République en vue d’assurer des prestations publiques efficaces au profit des populations.
4. Exhortons le Président de la République à organiser structurellement, matériellement et professionnellement notre Armée, afin de lui permettre d’accomplir dignement et efficacement les missions majeures qui lui sont dévolues par la Constitution. Dans ce cadre une diligence est à accorder à l’adoption de la loi de programmation militaire.
5. Exhortons le Président de la République à respecter son engagement solennel de création d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation, en la rendant indépendante, opérationnelle et efficace.
6. Exhortons le Président de la République à agir avec célérité et humanité, afin de permettre aux populations déplacées, qui survivent dans des conditions dégradantes et humiliantes, de retrouver leurs lieux d’habitat et leur assurer un accompagnement fonctionnel en vue de leur réinsertion sociale et économique.
7. Exhortons le Président de la République à favoriser et valoriser le dialogue social avec l’ensemble des organisations qui défendent les intérêts des travailleurs, et à les considérer légitimement comme des partenaires de réussite et de progrès.
8. Exhortons le Président de la République à rétablir la confiance: une confiance durable, estimable envers son peuple et envers la communauté africaine et internationale, afin de mettre fin aux souffrances qui perdurent, aux colères qui grondent, aux suspicions qui s’installent et aux blocages financiers qui se multiplient.
9. Exhortons le Président de la République à faire en tant qu’acteur principal la promotion de la culture des trois piliers fondateurs de notre pays à savoir : (i)la morale publique qui privilégie l’intérêt supérieur de l’État au détriment du profit personnel, (ii)la cohésion sociale qui développe la solidarité, l’emploi et la croissance, et (iii)l’unité nationale qui garantit la paix et solidifie l’avenir.
Les partis signataires, sereinement conscients de leurs responsabilités, mesurent avec gravité combien cette déclaration solennelle est un «cri d’alarme» pour leur pays, en réel danger de déliquescence prononcée.
Les partis signataires souhaitent plus que jamais que le Président de la République soit enfin au cœur des préoccupations de son peuple, comprenne et apaise ses souffrances, réussisse les justes voies de son bonheur et donne de l’honneur à sa vie citoyenne.
Les partis signataires prient le Président de la République de considérer cette déclaration comme l’incontestable preuve de leur amour pour leur pays, de leur sens profond de leurs responsabilités citoyennes envers l’État et de leur ferme volonté de contribuer, à leur place, à préserver l’unité, la liberté, la prospérité et la vitalité du Mali.
Vive la République,
Vive la démocratie,
Vive le Mali Un et Indivisible.
Fait à Bamako le 7 septembre 2014
Ont signé :
AFP BJE FANGA FCD
LUMIERE POUR l’AFRIQUE PARENA
PDES PIDS
PRVM FASOKO PSP
PS YELAMA COURA URD