Problématique du devenir :Quelle démocratie pour l’Afrique ?

0

Notre objectif n’est pas ici de tracer une voie de développement que l’Afrique se doit de suivre, car serait là une assez grande prétention. Nous voulons simplement contribuer au début sur le devenir des peuples d’Afrique. Cela, nous apparaît absolument indispensable quand on sait que le continent africain se meurt aujourd’hui, plus que jamais, de tous les maux.
rn
rnHier, les peuples laborieux d’Afrique furent victimes de la traite négrière et du colonialisme. Rappelons à cet effet que cette odieuse traite a coûté à l’Afrique 400 (quatre cents) millions de bras valides.
rnQuant au colonialisme, il a tout simplement dépeuplé notre continent et l’a pillé de toutes ses ressources naturelles et pour preuve : pendant un quart de siècle, l’Afrique a servi de réservoir de matières premières pour les usines d’Europe occidentale.
rn
rnLes produits finis qui sortaient de ces usines revenaient aux Africains à des prix exorbitants. Le colonisateur, en retournant chez lui a cédé le pouvoir à ses valets africains. Comme pour dire avec Kwamé Nkrumah que «les blancs sont partis pour mieux rester».
rn
rnAprès le régime colonial, l’Afrique est tombée dans le néo-colonialisme avec comme caractéristique essentielle la poursuite de l’exploitation des ressources humaines et naturelles propres à notre continent. Pour le besoin de la cause, «les ex colonisateurs blancs» ont installé à la tête de nos Etats des hommes entièrement acquis à leur cause.
rn
rnLe coup d’Etat de Moussa Traoré contre le président Modibo Keïta fut l’expression parlante de la volonté de l’ex puissance coloniale de continuer à sucer le sang du peuple laborieux du Mali.
rnPendant 23 longues années de dictature militaro- udpmiste, notre peuple a été humilié, embastillé et spolié par la France et ses valets maliens. C’est d’ailleurs pourquoi ce peuple s’est levé comme un seul homme pour dire à Moussa qu’il ne pouvait plus continuer à diriger notre pays.
rn
rnLe 26 mars 1991, le peuple malien est venu à bout de l’apache régime de Moussa Traoré. Celui-ci a été lâché par la France coloniale dès lors qu’il a osé dire à la face de François Mitterrand, ancien président français, que la «démocratie n’est pas une camisole de force». C’était au sommet de la Baule de 1990.
rn
rnA l’intérieur des frontières nationales, sachant inévitablement la chute du régime du général Moussa Traoré, celui-ci a été trahi par ses plus fidèles serviteurs. Ceux-ci ont vite fait de retourner leurs vestes pour se métamorphoser en «bons démocrates». En tout cas, lors d’un semblant de procès de Moussa Traoré et compagnons d’infortune, le général a demandé  qu’on lui apporte au tribunal le cahier d’entrée et de sortie du palais de Koulouba. Cela pouvait certainement apporter au peule malien une certaine lumière sur les acteurs du mouvement démocrate. Hélas, en réponse à cette demande, la cour s’est déclarée suffisamment.
rn
rnLe verdict tombé a été lu avec une si grande rapidité que les hommes avertis ont compris que la condamnation à mort de Moussa et de ses deux généraux complices était un trompe- l’œil.
rnEn clair, la révolution de mars 1991 a vite été récupérée pour sauver Moussa et ses hommes. Ne pas le reconnaître, c’est insulter la mémoire de ceux qui sont morts pour la cause de la démocratie.
rnAprès Moussa, rien n’a fondamentalement changé : la gabegie, l’escroquerie, les vendettas financières, la délinquance financière, le népotisme, l’achat des consciences, la surfacturation, la flambée illicite de presque de tous les prix des articles de commerce, sont, entre autres, devenus des règles de fonctionnement de la société malienne. Mais il ne pouvait en être autrement quand on sait que le cri de cœur des travailleurs maliens qui n’était autre que le «Kokadjè», a été diabolisé par bien d’acteurs du mouvement démocratique. Tout s’est passé comme si l’on avait dit à Moussa : «Ôtes-toi du trône pour que nous y arrivons».
rn
rnEn tout état de cause, la démocratie malienne est loin d’honorer ceux qui ont versé leur sang pour l’avènement d’un Mali nouveau épris de justice sociale et surtout de développement.
rnL’école malienne est au bas de l’échelle scolaire mondiale. C’est dire que la désertification intellectuelle décriée par les patriotes sous Moussa ne fait que se développer désagréablement.
rnAujourd’hui, il apparaît clairement que les enfants des pauvres perdent de plus en plus dans les faits leur droit légitime à l’instruction. Mais cette déconfiture du système éducatif malien ne nous fait pas ignorer les efforts entrepris par le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, M. Salikou Sanogo, pour réussir le pari du redressement de notre école. Souhaitons que l’œuvre du Pr. Salikou se poursuive longtemps car il est de coutume chez nous que dès lors que des responsables travaillent de façon patriotique, ils sont appelés à ne pas continuer leur œuvre de construction nationale à cause que ceux qui les relèvent ont du mépris pour les intérêts fondamentaux des travailleurs.
rn
rnLes centres de santé du Mali constituent des mouroirs pour la population malienne. Nul doute aujourd’hui que toutes les denrées de première nécessité connaissent une extraordinaire flambée des prix au grand dame des consommateurs maliens.
rn
rnDans le même temps, les beaux discours s’enchaînent sur la bonne santé de la démocratie au Mali. Quelle farce politique ! C’est quand tous les prix grimpent sauvagement que l’on attribue à notre président une médaille de patriotisme et de travail bien fait.
rn
rnEn tout cas, les Maliens ne sont pas dupes : aujourd’hui, le peuple travailleur souffre dans sa chair et dans sa conscience les affres d’une démocratie à la bourgeoise qui affame l’écrasante majorité de la population malienne et installe l’infime minorité des Maliens dans l’opulence la plus arrogante et la plus insultante.
rn
rnEn fait, la démocratie en cours au Mali ne peut servir les intérêts supérieurs de notre peuple laborieux. Elle est plutôt au service des plus nantis. C’est bien cela que l’on appelait dans la Grèce antique la ploutocratie ou le pouvoir de l’argent.
rn
rnA lire dans les événements en cours sur le continent africain, l’on ne peut s’empêcher de constater qu’ils sont l’exp
ression la plus parlante de l’échec de la démocratie capitaliste bourgeoise que l’on tente d’imposer à nos peuples depuis la désagrégation de l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS).
rn
rnAinsi, en Côte d’Ivoire et cela depuis maintenant dix (10) ans, les populations de ce pays sont dans la hantise du lendemain étant tenaillées par le régime de Laurent Gbagbo et ses opposants.
rnLa suite n’échappe à personne : le président sortant, refusant de céder le trône à Alassane Dramane Ouattara joue sur le temps. Après moult tractations de la CEDEAO, le bras de fer se poursuit entre les pros et les anti- Gbagbo. Une autre mission est à pied d’oeuvre  pour trouver, dit- on, une issue pacifique à la crise postélectorale. De l’autre côte, l’on penche de plus en plus vers l’option militaire malgré le grain de sable jeté dans la marre par Jacob Zuma de l’Afrique du Sud.
rn
rnCe qui est clair, Gbagbo ne peut être considéré comme socialiste à moins de vouloir insulter le peuple ivoirien et son avenir. Loin de nous ici l’idée de voir en Alassane l’heureux représentant des intérêts révolutionnaires du peuple laborieux de Côte d’Ivoire, il faut reconnaître qu’en s’engageant dans les élections de type bourgeois, Gbagbo  a creusé son propre tombeau. C’est donc pourquoi, il doit céder le trône à son rival Outtara pour éviter à leur peule des lendemains très douloureux.
rnLes soulèvements populaires en Tunisie, en Egypte, en Algérie sont les signes avant coureurs du début de la fin des régimes autocratiques qui se sont donné le droit de tout oser et de tout faire au nom de la légalité constitutionnelle.
rn
rnLa première certitude à ce jour, c’est que les peuples laborieux d’Afrique aspirent tous à une démocratie de type nouveau à l’avantage des travailleurs et aux dépens de ceux et de celles qui ont toujours sucé le sang des pauvres.
rn
rnLa deuxième certitude à ce jour, c’est que le vent qui souffle actuellement en Afrique blanche va balayer tout notre continent et là c’est tout simplement une question de temps.
rnLa troisième certitude, c’est que la démocratie, venue de l’Occident capitaliste, qui est tout sauf la démocratie, a montré  toutes ses limites objectives.
rn
rnLa nouvelle dynamique initiée par les peuples d’Afrique blanche finira par aider les peuples du reste du continent à se débarrasser des pouvoirs corrompus et spoliateurs car la nature n’a donne à personne le droit de sucer le sang des autres.
rn
rnLa démocratie dont nos travailleurs ont besoin, c’est bien uniquement la démocratie par les peuples et pour les peuples eux-mêmes. Cette démocratie à construire en Afrique se veut la négation pleine et entière de celle colportée d’Occident capitaliste dont la marque principale est de ne jamais porter à la tête des hommes acquis à la seule cause des masses travailleuses d’Afrique et aux dépens des valets africains et de leurs soldats de conscience que sont les messies du monde occidental capitaliste.

L’Afrique doit repartir en comprenant avec le chercheur allemand Karl Marx que la lutte des classes est le moteur de l’histoire depuis la fin de la société communautaire primitive.
rn
rnLes pouvoirs publics actuels en Afrique tentent d’effacer cette simple vérité qu’autant le chat ne fera rien pour le bonheur des souris, autant il est illusoire de croire que la démocratie capitaliste servira les intérêts fondamentaux des masses travailleuses.
rn
rnLa dignité de l’intellectuel africain est de travailler à éclairer les peuples laborieux d’Afrique sur la nature spoliatrice des démocraties capitalistes bourgeoises que l’on fait avaler à ces peuples. Lorsque nous disons l’Intellectuel Afrique, il d’agit de celui qui ne triche ni avec sa propre conscience ni avec celles des masses travailleuses d’Afrique.
rn
rnUne Afrique en charpie est une menace, amis une Afrique libérée de la démocratie réactionnaire bourgeoise est une promesse pour le monde entier.
rnVivement l’Afrique aux Vrais africains.
rn
rnFodé KEITA

Commentaires via Facebook :