Première démocratie du continent, selon Les Afriques, édition spéciale : Le Mali sous le magistère d'un bâtisseur-citoyen

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Cinquante ans après l’indépendance et dix huit ans après la date historique du 8 juin 1992, le pays de Kanka Moussa s’apprête à vivre une transition tout autant historique. Politique, mais aussi économique, avec le passage de l’ère de l’or à celle du pétrole.

 

Le Mali "on building" ou littéralement, le Mali en chantier. L’expression fait florès dans les rues de Bamako. En cinquante ans post-indépendance, la roue de l’histoire politique malienne a bien tourné. Mais le grand changement du pays de Kanka Moussa est intervenu le 8 juin 1992. Ce jour-là, un président issu des urnes, Alpha Oumar Konaré, l’historien en bandoulière, est porté à la tête du pays. Le palais Koulouba change de main. Il succédait ainsi à Amadou Toumani Touré qui, quinze mois auparavant, avait mis fin à la dictature du général Moussa Traoré. Dix-huit ans plus tard,  le Mali, qui force respect et admiration pour son modèle démocratique consensuel) marche inexorablement sur les chemins de la modernité. Ponts, autoroutes, échangeurs, barrages hydroélectriques, forages, logements sociaux et infrastructures hospitalières sortent de terre. Les Maliens, dans leur grande majorité, sont devenus plus audacieux et entreprenants.

 

Le modèle démocratique

L’ère Amadou Toumani Touré, ou "ATT " y est pour quelque chose. Urbi et orbi, il est perçu comme le bâtisseur citoyen qui a donné le goût du travail aux Maliens.

 Depuis son retour aux affaires le 8 juin 2002, suite aux élections présidentielles transparentes, libres et démocratiques, le président ATT a su tisser sa toile dans tous les segments de la vie nationale. A la faveur d’un jeu démocratique consensuel dans un climat politique apaisé, ou la ligne de démarcation établie est relativement claire et forte entre mouvance présidentielle et opposition. Avec une représentation parlementaire multicolore ou siègent les principaux partis du pays, le Mali sert de modèle démocratique aux autres pays du continent en matière de gestion et des affaires d’un Etat.

 

L’élan réformateur

Les grands chantiers de ATT sont bien déclinés dans l’ambitieux programme dénommé PDES (Programme de Développement économique et  Social), devenu son cheval de bataille  pour apporter un mieux-être aux populations. Sur le plan politique, son entreprise la plus audacieuse est, sans doute, la toute récente mise en place du CARI (Comité d’appui aux réformes institutionnelles), présidé par l’ancien ministre et chef de parti Daba Diawara. Il a d’emblée endossé les propositions et conclusions du CARI qui, de facto, n’a pas touché à l’article 30 de la Constitution qui limite à deux les mandats présidentiels.

 

Globalement, il s’agit de la création d’un Sénat en 2014, en lieu et place du Haut conseil des collectivités territoriales, la coordination de la tenue de toutes les élections, la fin du nomadisme politique, le renforcement des institutions de la République; une participation plus accrue des citoyens à la vie démocratique, qui devrait se traduire par la hausse du taux de participation aux élections.

Outre ces réformes politiques, le président ATT eut une justice plus forte et plus efficace, à travers la création d’une Cour des comptes autonome, séparée de la Cour suprême.

 

Pétrole en vue

Depuis 2002, le Mali occupe la troisième place de producteur d’or, après l’Afrique du Sud et le Ghana. L’industrie minière à travers l’attribution de permis d’exploitation à des multinationales de classe mondiale, a donné un coup d’accélérateur à l’économie malienne, qui engrange depuis trois années plus de 200 milliards FCFA chaque année. Le pays a entamées recherches de pétrole et de gaz, à travers l’AUREP (Autorité pour la recherche pétrolière au Mali), dans cinq bassins sédimentaires. Les études ont pu révéler l’existence d’indices d’hydrocarbures de bonne qualité. Les premiers forages vont être lancés dès prochains mois, annoncent les officiels.

Le nouveau chantier de l’autoroute Bamako-Koulikoro, qui s’étendra sur plus de 60 km, est une première au Mali et ATT n’a, semble-t-il, pas renoncé à son projet du même genre entre Bamako et Ségou, une distance de 240 km.

Développement agricole

 

Le président de la République du Mali a aussi fait de l’agriculture sa priorité. Il veut faire de son pays " une puissance agricole" et assurer l’autosuffisance alimentaire a tous les Maliens. Près de 200 000 hectares de terre irrigables doivent être mis à disposition, d’ici trois ans. Son pari: faire du Mali le grenier du Sahel. La mécanisation (achat massif de tracteurs et ouverture d’une usine de montage à cet effet) a permis de hisser le Mali au rang de 2′ pays à agriculture mécanisée, après le géant nigérian, en Afrique de l’Ouest.

 

Les autres chantiers du chef de l’Etat concernent l’énergie, notamment l’électricité et l’eau, avec un accent fort sur le monde rural ou semi-urbain. A ce sujet, l’aménagement du barrage de Taoussa dans le Grand Nord " dont les travaux ont été lancés, sera une aubaine pour les populations de cette région aride. Le coût total du projet est estimé à plus de 165 milliards de francs avec la Banque islamique de développement comme chef de file des bailleurs de fonds.

Enfin, la politique du logement social est une des priorités de ATT. En plus des milliers de logements déjà livrés, un autre projet de 20 000 autres habitats a été lancé avec le concours financier d’un fonds saoudien, Foras Investment Compagny.

 

Ismaël Aïdara**Les Afriques

Meilleures pratiques dans le domaine des TIC

LE RENDEZ – VOUS AFRICAIN A OUAGADOUGOU

Le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, représentera le Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré au Forum panafricain sur le partage des meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication. Pendant ce forum le ministre va prononcer un discours sur les enjeux de la Cyber – sécurité et la Cybercriminalité.

La troisième édition du Forum panafricain sur le partage des meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication s’ouvre ce matin à Ouagadougou (au Burkina Faso). C’est sous la présidence de Blaise Compaoré, Président du Faso, en présence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, des ministres en charge des TIC, dont Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies du Mali et des experts régionaux et internationaux. Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, qui représente à ce forum, le Président de la République Amadou Toumani Touré, prononcera un discours sur les enjeux de la Cybersécurité et la Cybercriminalité.

Le Forum de Ouaga, troisième du genre, dont le thème principal est la " Cyber – sécurité pour créer la confiance dans l’utilisation des services TIC ", va aborder également des sujets liés à la gestion des Centres de sécurité (Computer Emergency Response Team ou CERT) et au développement des contenus locaux.

Il faut noter que le Forum de Ouagadougou, qui répond ainsi aux objectifs de la CEDEAO quant à l’échange de bonnes pratiques internationales sur la lutte contre la Cybercriminalité et la Stratégie de mise en place du CERT, a été organisé en partenariat avec la Commission de la CEDEAO. Les travaux prendront fin samedi prochain.

 

Alfousseiny SIDIBE, MCNT

 

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