La démocratie revendiquée en occident : Du n’importe quoi

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Beaucoup ont dû se frotter les yeux, pour être sûrs qu’ils ont bien lu les slogans qui barraient les banderoles des «Indignés», partout aux Etats-Unis, en Europe et en Australie. Et pour cause, ils détonnaient fondamentalement avec ce qu’on croyait établi. On croyait que la démocratie régnait dans ces pays et que le capitalisme était le meilleur système du monde. De toute évidence, c’était se tromper lourdement. Les centaines de milliers de gens humbles revendiquaient la démocratie et ne voulaient pas du capitalisme. De plus, ils sont les mieux placés pour en parler.

D’après ce qu’ils disent, le pouvoir appartient aux capitalistes et non au peuple. Ils disent, aussi, que cela va très mal pour eux et qu’ils n’en peuvent plus de supporter d’être les victimes d’une «crise» qui ne frappe que les travailleurs et les pauvres en général. «Les puissances travaillent pour le bénéfice de quelques-uns, ignorant la volonté de la grande majorité. Cette situation intolérable doit cesser», proclame le texte du manifeste des manifestants du 15 octobre. Ce qui nous fait faire ce tragique rapprochement avec ce que la «communauté internationale» veut à tout prix nous imposer. Sa «démocratie» et son «Economie de marché», c’est-à-dire le capitalisme. Avant cela, il n’y en avait que pour ces «experts» qui, à longueur de doctes articles, nous bassinent  sur le sujet et honni soit qui mal y pense. La libre-entreprise, la panacée au sous-développement, que nos dirigeants ont expérimentée avec un zèle exemplaire. Ça n’a pas marché. On leur a dit qu’il fallait faire plus. On ne sait pas quoi, on n’est pas dans les coulisses du pouvoir pour le savoir. Mais, ça s’inscrit dans «l’approfondissement des réformes», parce qu’il n’a pas suffi que l’Etat se croise les bras et contemple les milliards de dollars qui s’accumulent et dont il ne sait quoi faire. On lui a dit de «laisser faire» et il n’a rien fait d’autre que «laisser faire». Il a eu les émeutes  en retour. Là, cela relève de sa compétence et il doit se débrouiller avec. Depuis peu, il y a une sorte d’ébrouement. L’Etat veut se remettre à s’occuper de l’économie réelle, dont presque personne ne s’occupe. Ne nous trompons pas, il a juste quelques timides projets. Pourtant, on entend des cris d’indignation contre ce retour au «socialisme». Le gouvernement, sur une coupable défensive, jure que c’est juste parce qu’il ne voit pas venir les investissements du «haut de Bouzaréah». Normalement, il ne devrait plus avoir peur, maintenant que les Australiens, les Européens et les Etatsuniens sont en train de donner une leçon au monde entier sur la réalité du «marché». Et encore, eux, ils sont développés, pas nous. C’est-à-dire qu’ils ont déjà réussi ce que nous devrions réussir d’après nos «conseilleurs», vedettes des médias bien pensants. Riches, ils souffrent de cette réussite qui, in fine, ne concerne pas les peuples. Qu’en sera-t-il des pauvres ? On attend de nos «experts» qu’ils nous expliquent pourquoi ils sont si féroces à vouloir nous imposer un système aux effets aussi catastrophiques ?

 

Paul N’guessan

 

 


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