La Démocratie en danger de mort

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La vieillesse appelle la sagesse et le bon sens, dit-on. Si bien qu’atteint par la limite d’âge, Nelson Mandela s’est contenté d’un seul mandat présidentiel. Et Léopold Sédar Senghor s’est retiré du pouvoir, cédant la place à son dauphin et fils spirituel, Abdou Diouf. Mais tel n’est pas le cas de Abdoulaye Wade qui, à 82 ans, tient à se présenter aux présidentielles du 25 février prochain. Preuve que vieillesse n’est pas synonyme de sagesse

L’on se demande ce que le manitou du SOPI (Changement) pourrait, encore, changer dans les destinées du Sénégal. Mais il ne nourrit aucune inquiétude quant à son futur plébiscite, malgré ses prises de bec répétées avec l’opposition et la presse sénégalaises. Mieux, il est convaincu – oh comble de sénilité !- que son peuple le réclame encore. Et, comme, pour l’avantager le PDS (son parti) est déchiré par des querelles de clans, chaque baron du parti jetant des peaux de banane sous les pieds de l’autre, pour mieux se positionner après les élections, avec ou sans Wade. Plutôt avec Wade ! Car, il est indéniable qu’à l’état actuel des choses politiques, le tout-puissant Maître du PDS détient les cartes maîtresses pour être réélu. Et l’opposition a beau ruer dans les brancards, elle n’y pourra rien : la division qui règne en son sein ne fait que l’affaiblir, davantage, et la rendre impuissante. Ce qui arrange les affaires du Roi et des princes du jour.

Pourtant, même si le septennat du Scalpé (Wade) s’est distingué par quelques réalisations, elles ont été ternies par une mauvaise gouvernance. Ces dernières années, près de 10.000 jeunes sénégalais ont fui leur pays, vers des cieux plus cléments et pour des lendemains meilleurs. Ils avaient, pourtant, misé sur Wade, pour leur apporter le SOPI (changement) tant espéré. Mais hélas, comme dirait l’autre, « si jeunesse savait, et… si vieillesse pouvait ! ».

La mauvaise gouvernance ! Un danger qui guette ou affecte, le plus souvent, la plupart de nos dirigeants. Et, le cas de Wade n’en est qu’un, parmi tant d’autres. Nos chefs ont beau s’investir, ils ne parviennent pas à se débarrasser de leur boulimie du pouvoir qui sape tous les fondements de la démocratie. En Afrique, c’est partout le même scénario. Ou presque. Soit c’est un chef d’Etat élu avec un suffrage contestable (très faible taux de participation aux élections), mais qui ne tolère aucune contestation, au cours de son mandat. Soit c’est le chef d’Etat, dont le parti dispose d’une majorité écrasante –au sens propre comme au figuré-, qui réduit opposants et récalcitrants au silence, à l’impuissance ou au suivisme. Et, l’appétit venant en mangeant, il en arrive à briguer un troisième mandat, un quatrième… jusqu’à mourir au pouvoir.

Le Viator

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